mardi 11 septembre 2007 par Notre Voie

Un cancre d'écolier répond à son maître qui lui demande s'il n'a jamais été dernier de sa classe : Je n'ai jamais été dernier de ma vie, sauf une fois parce que ce jour-là, le dernier de notre classe avait le palu?. Et son maître de continuer de lui demander le mot le plus long en français : Le mot le plus long en français, c'est élastique?. Parce que, selon notre écolier, on peut le tirer jusqu'à l'infini sans que ce mot ne se casse. La même double ignorance pousse l'écolier à se contenter de dessiner un rail. Alors que son maître tient à ce qu'il lui montre l'image d'un Train à grande vitesse (TGV), il s'empresse de lui dire que c'est parce que ce TGV vient à peine de passer qu'il n'a pas eu la chance le voir sur sa feuille.
Kader Diarra sort de la peau de cet enfant taré et devient un candidat à l'immigration clandestine économique, précisément un jeune musulman. Il raconte ce jeune africain en plein songe dans son pays de rêve, en Occident. Le migrant est maintenant au pays des blancs et surtout sur le point d'emprunter son premier taxi qui va bientôt le conduire à son lieu de résidence. C'est à cet instant précis que sa mère le réveille brusquement car il est l'heure de la prière musulmane de 5h 30. Merde, mère ! gronde-t-il. Sais-tu que tu viens de me rapatrier ?? Le choc de cet étrange migrant déclenche un fou rire et un standing ovation. Vendredi, lors du One man show du FIRA 2007, dans la 4500 du Palais de la culture de Treichville, Kader Diarra ne s'était pas limité à ces deux numéros de séduction. Il dénonçait aussi, mais dans un humour noir, le double langage des hommes politiques, l'hypocrisie des Français et leur manie de qualifier de mignon un bébé mais de clandestin une fois devenu adulte. Avec des histoires drôles et des blagues comme celles-là, Kader Diarra faisait tordre de rire le public qui n'en demandait pas mieux. Ce qui faisait du Sénégalais, l'humoriste le plus habile et le plus ovationné de la soirée.
Il s'appelle Taxi-Conteur. Le conteur ivoirien résidant en France marquait aussi cette salle, armé de son langage de dédramatisation du vécu quotidien et d'un brin de trait de l'esprit. Il nous transportait dans le merveilleux avec des récits, parmi tant d'autres, auxquelles il invitait le public, comme à son habitude, à prendre une part active. Taxi-Conteur parlait du margouillat qui secoue sa tête, suite à une épreuve de chute libre, pour s'autocélébrer ; faute de reconnaissance de ses prouesses par ses pairs. Le conteur enchaînait avec des scènes d'un certain Shrah du Maghreb. L'homme qui lave son chat et intrigue. Ou le voyageur qui s'illustre par l'absurdité de son comportement. Une façon à lui de se rappeler la leçon de sa mère : celle qui veut qu'il soit toujours du côté du plus fort. Comme il le réussit si bien ici, en pleine mer, où il aide à chavirer une pirogue qui le transporte avec ses amis, au grand dam de ces derniers.
Il y avait aussi Serges Abessolo, dont le look classique rime avec sa partition. A Rome, lors d'une cérémonie religieuse qui regroupe des hommes de Dieu, le pape vient de souffler un mot à l'oreille de l'unique Noir présent. Un prêtre blanc aurait aimé être à sa place. Le lendemain, il se peint en noir et reçoit le vrai message du souverain pontife : Encore toi, Négro ! Je t'ai pas dit hier de dégager ??.
Le Guinéen Sow Baïlo, Oncle Bazart, les Bobodiouf et Adama Dahico étaient les autres sujets d'humour de l'affiche de cette soirée qui a atteint ses objectifs.





Schadé Adédé

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