Ça ne va certainement pas rester sans suite. Cette lettre signée de Mahalia Nteby a fait déjà une victime. Notre confrère Théophile Kouamouo, rédacteur en chef du ??Courrier d'Abidjan'' a reçu hier en début de soirée de Sylvestre Konin, directeur de publication du même organe, une lettre de licenciement. Celui-ci a immédiatement nommé Emmanuel Grié, rédacteur en chef. L'ours du Courrier ne portera donc pas aujourd'hui le nom de Théophile Kouamouo. Sylvestre Konin que nous avons interrogé a confirmé les faits : Il ne fait plus partie de mes effectifs. Il a été libéré pour insubordination. Il a refusé de faire publier un papier que je lui ai proposé. Et ce n'est pas la première fois . Théophile Kouamouo, lui, présente les faits autrement. Il explique que depuis un moment, il a une divergence éditoriale avec Sylvestre Konin. Une situation qu'il a toujours gérée au mieux de sa rédaction dont il est le chef. Pour lui, le directeur de publication s'était spécialisé dans les passages en force avec des papiers sans l'aviser ou avoir son assentiment. Et la dernière fois, il a dû recourir à un aîné pour le dissuader de publier un papier qu'il estime non seulement diffamatoire à l'égard du Chef de l'Etat, contraire à la ligne éditoriale du Courrier, mais aussi qui s'avère être un ramassis de ragots . Au reste, il assume ce qu'il a fait et entend ester en justice contre Sylvestre Konin. D'un pour licenciement abusif et de deux pour mauvaise gestion. Les deux hommes sont des associés du Courrier et aussi de la société Distrilibre. Il explique que son associé n'a jamais fait de bilan financier. Bref ! Pour Théophile Kouamouo, son licenciement est aussi une fuite en avant . Aucun des deux ne s'attarde sur les dessous politiques de l'affaire. Pourtant, il en existe, selon de bonnes sources. Mahalia Nteby n'est qu'un double pseudonyme. Mahalia Nteby, c'est Nathalie Yamb, camerounaise de nationalité, elle est cadre dans une société de téléphonie mobile à Abidjan. Elle est une amie intime du Pr. Mamadou Koulibaly, président de la dernière législature de l'Assemblée Nationale. A la vérité, cette missive a été écrite par Mamadou Koulibaly. Et lorsque mercredi dernier, elle atterrit sur le tard à la rédaction du Courrier, Théophile Kouamouo n'est pas avisée. Il l'aperçoit par chance . Il émet des réserves que son directeur de publication rejette. Il est alors sollicité la médiation du ministre Paul Antoine Bohoun Bouabré, un ami de la rédaction , nous dit-on. Le petit groupe se réunit chez le ministre qui, comme Kouamouo, émet des réserves. La lettre n'est donc pas diffusée. Le vendredi suivant, Sylvestre Konin adresse Konin adresse une demande d'explication à Théophile Kouamouo qui répond avec promptitude. Vraisemblablement, le directeur de publication n'a pas été satisfait. Lundi soir, il lui a adressé une lettre de licenciement. C'est sûr, un bras de fer juridique va s'engager. Parce que Kouamouo n'est pas un simple salarié du Courrier, il est aussi un important actionnaire. Mais au-delà, il y a aussi l'affrontement d'au moins deux courants de pensée politique (pour ne pas dire clan) du FPI. Affaire à suivre.
KIGBAFORY Inza