mardi 11 septembre 2007 par Le Patriote

L'appel n'a pas été entendu. Les cadres supérieurs de la santé continuent la grève. Ils n'ont pas ?'impérativement repris le travail hier, à 7 h 30 mn,''comme l'a requis le gouvernement. Il est 10 h passé lorsque nous arrivons au centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville. Le service de la médecine générale est pratiquement désert. Les salles de consultations sont toutes fermées. Aucun médecin n'est présent sur les lieux, sauf un interne qui nous explique être uniquement venu pour le suivi de quelques anciens malades. Un vigil et un membre du service de recouvrement trouvés sur place, nous confirment la continuité de la grève. Le vigil nous informe que deux personnes ont déjà trouvées la mort ce matin (ndrl hier matin). Toute fois, il insiste sur le drame qui s'est déroulé le samedi dernier aux urgences médicales. Une femme est venue avec son enfant très malade. Elle a sollicité l'intervention d'un médecin. Ce dernier a répondu qu'il ne pouvait rien faire, à cause de la grève. Quelques minutes après, l'enfant est décédé. La femme s'est mise à pleurer en disant, vous avez tué mon enfant avec la grève , raconte-il. En sortant de la médecine générale, nous tombons sur un taxi évacuant une femme très mal en point. Après, quelques va et vient des ses accompagnateurs, le taxi rebrousse chemin avec la malade. Nous continuons notre randonnée tout en passant rapidement sur les urgences médicales carrément désertes. Aux urgences chirurgicales, nous tombons sur un autre malade qui venait tout juste d'être évacué. Le coordonnateur du service nous explique que ce dernier a une fracture ouverte et qu'il est entrain de voir dans quelle mesure trouver une solution à son cas. Car les médecins ajoute-il, continuent leur grève. Aussi, a-t-il invité le gouvernement à trouver une solution concrète aux problèmes des grévistes. Au lieu de, commente-t-il, se contenter de vains appels à la reprise du travail. Comme Treichville, le CHU de Cocody n'a lui aussi pas effectué de consultation hier. Les urgences médicales et autres grands services sont tous restés déserts. Dans un communiqué lu avant-hier sur les antennes de la télévision nationale, le gouvernement a appelé les médecins à la reprise impérative du travail le lundi matin à 7h 30 mn. Tout en promettant de se pencher sur leurs revendications le jeudi prochain en conseil de gouvernement. En réponse, le Dr. Amichia Magloire SG du syndicat national des cadres supérieurs de la santé a annoncé la tenue d'une AG ce matin. Seule l'AG a-t-il indiqué, peut décider de la levée ou non du mot d'ordre de grève. Les médecins réclament l'annulation d'une décision judiciaire confiant la gestion de leur syndicat par un administrateur civil et leur nouvelle grille salariale.

Les infirmiers aussi
Emboîtant le pas aux médecins, les infirmiers, aides soignants, techniciens de santé, sages femmes et filles de salles avaient également prévu débrayer ce matin. Et ce, pour une semaine renouvelable. Ces collaborateurs des médecins, par cet arrêt de travail, comptaient protester contre une injustice dont ils estiment être victimes. Lors de l'AG qu'ils ont tenus le samedi 1er septembre à l'INFAS les différents syndicats de ces corps se sont indignés de ce que le gouvernement ait signé un protocole d'accord avec le SYNACASS-CI pour revaloriser la grille salariale des médecins. Cela, au mépris des négociations sur le statut des hôpitaux publics. Un statut qui ont-ils affirmé, devrait prendre en compte tous les acteurs de ce vaste secteur. Sentant l'imminence d'une catastrophe sanitaire, le gouvernement a vite fait de rentrer en négociation avec ces derniers. Toute chose qui selon Daha Alfred Didier, SG du syndicat national des réparateurs et gestionnaires en pharmacie (SYNAPGPCI), a abouti à une harmonisation des points de vue. Nous sommes tombés d'accord sur un protocole d'accord avec le ministère de la fonction publique. Il doit en principe être signé aujourd'hui par le ministre. C'est à la suite de cette signature que nous allons convoquer une AG pour lever le mot d'ordre. Aussi, le mot d'ordre de grève est toujours maintenu , indique-t-il.
D. Maïmouna

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