mardi 11 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

La guerre déclarée entre la tutelle et les fédérations sportives a enregistré de nouveaux éléments qui éclairent d'un jour nouveau.

C'est le branle-bas au ministère de la Jeunesse, du Sport et des loisirs. Les fonctionnaires du 3è étage de l'immeuble Les Hévéas, sis au boulevard Carde au Plateau, ne dorment plus que d'un ?il. Après la vigoureuse sortie des fédérations sportives rapportées dans ces mêmes lignes, l'heure est à l'opération sauvetage. Rien n'est négligé. Tout ce qui peut concourir à dévier le mauvais vent qui souffle sur la maison-mère du sport en Eburnie est activé. Depuis une semaine. Après le Dg des Sports, puis le ministre, c'était au tour du directeur de l'Office national des Sports (Ons), considéré à juste titre comme la poule aux ?ufs d'or de ce département, de s'expliquer longuement en fin de semaine dernière dans une interview accordée au quotidien gouvernemental. Mais, contre toute attente, l'opération de polissage en cours semble avoir très peu d'impact sur l'engagement des fédérations insurgées. Interrogées, celles-ci nous ont rétorqué que le forcing entrepris par le ministère ne peut que les conforter dans leur combat. Elles en veulent pour preuve le fait qu'alors que le ministère avait décidé de la fermeture du palais des sports de Treichville avant les Jeux africains d'Alger de juillet dernier, ce n'est que mercredi dernier qu'il a organisé une visite des lieux en compagnie des experts du ministère de la Construction et du BNEDT. ''Les Ivoiriens auront compris le sens de notre combat. Nous avons donc eu raison de réclamer le rapport d'expertise. C'est totalement ridicule de prendre une décision de fermeture avant même que les experts aient fait leur rapport. Maintenant que c'est fait, nous attendons de voir'', s'est longuement félicité l'un des tenants du camp en guerre contre la tutelle. A cela, s'ajoute, selon lui, le fait que les chèques relatifs aux allocations dues par le gouvernement au titre de la parafiscalité soient enfin remis aux fédérations. ''Avions-nous besoin de réclamer notre argent avant que le ministère daigne nous le remettre ? On avait évoqué plusieurs raisons pour ne pas le faire, mais on ne sait pas toujours comment elles ont été levées maintenant?, s'est encore interrogé notre interlocuteur. Pour lui, la sortie des fédérations sportives que le ministère a du mal à accepter n'est pas fortuite. Elle découle de longues observations des pratiques de mauvaise gouvernance en cours dans ledit département. Notre interlocuteur de nous brandir les dossiers qui ont mis le feu aux rapports entre la Fédération ivoirienne de basket-ball (FIBB) et le ministère. Dossiers relatifs à la participation de la délégation ivoirienne à la dernière Can des hommes en Angola en août dernier. Pour lui, le temps n'est pas encore venu de tout dévoiler sur la place publique mais il est bon que les Ivoiriens aient des pistes de réflexion. ''Nous devons apporter les preuves de ce que nous affirmons aux Ivoiriens'', a -t-il souligné. Ainsi, à la lecture desdits documents, on note qu'alors que la communication préparée par les soins de la fédération, comme l'exige la procédure, fait mention de 54 millions 871 mille 200 f cfa, celle présentée par la tutelle comporte d'autres chiffres. Cette dernière fait mention d'un montant total de 66 millions 435 mille 700 fr. Ce qui donne une différence de près de 12 millions. Que va d'ailleurs refuser de cautionner la fédération. Conséquence de cet acte de défiance, la FIBB sera sans nouvelle de sa communication pendant plusieurs jours jusqu'à la veille du départ de la délégation pour l'Angola. Usant de ses relations, le patron de la balle au panier finira par faire payer la communication de la fédération arrêtée à la somme de 54 millions 871 mille 200 f cfa. Indexée pour cette attitude, la tutelle ne trouvera rien à redire. Sauf d'expliquer, dans un premier temps, que la différence de 12 millions est à mettre au compte des divers. Alors que sur les deux communications, il est bien noté, au titre des divers, la somme de 500 mille. C'est sur ces entrefaites que l'ONS, par la voix de son directeur, Douh Pierre, prend le contre-pied de cette première déclaration en affirmant que la différence en question s'explique par le fait que le ministre et certains de ses collaborateurs devraient être du voyage. Soit. Mais à la lecture de la communication de la tutelle, il est fait mention du représentant du ministère et d'un secrétaire administratif. Il n'a jamais été question d'une présence du ministre en Angola comme l'a laissé croire Douh Pierre. Comme on peut le voir, la bataille fait rage entre certaines fédérations sportives et leur tutelle. Qui des deux camps l'emportera ? Attendons de voir.

Patrice BEKET

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