mardi 11 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

L'humour en Afrique n'est pas au mieux de sa forme. Le festival du rire qui vient de fermer ses portes à Abidjan l'a démontré, au cours des renontres et autres échanges entre les professionnels.

La 5e édition du festival international du rire d'Abidjan a eu lieu du 4 au 9 septembre derniers. Tout au long de cette manifestation qui a rassemblé la crème des humoristes ivoiriens et 5 autres venus de la sous-région, les professionnels de l'art comique ont travaillé à la professionnalisation de leur secteur. Ils ont aussi planché sur les difficultés qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur métier. Tant au cours de la conférence inaugurale animée par le journaliste et écrivain Venance Konan que lors des ateliers de formation qui ont eu lieu le jeudi et le vendredi derniers au palais de la culture de Treichville. A cet effet, l'on a appris que le secteur de l'humour rencontre de nombreuses difficultés. La plupart des humoristes présents à ce festival ont fait savoir que c'est le manque de professionnalisme et d'organisation qui minent ce milieu pourtant plein d'avenir pour l'Afrique. Les humoristes ont également évoqué le manque d'organisation en leur sein. " L'humour peut faire vivre celui qui le pratique. Pourvu que ce dernier soit conscient de l'importance de ce qu'il fait. Parce que généralement, nous nous rendons compte que certaines personnes pensent que c'est lorsque qu'on a échoué dans la vie qu'on y vient. Ce qui est archi faux. Parce que pour réussir à pratiquer cet art, il faut un minimum de formation ", a fait savoir Adama Dahico, le Directeur du festival. Souké, membre des " Bobodiouf, ainsi que Abdul Kader Diarra, venu de la Guinée Conakry ont abondé dans le même sens. Il est même allé plus loin pour affirmer que " beaucoup de personnes viennent dans le milieu pour de l'argent ". Pourtant, selon lui, c'est d'abord une passion. Pour lui, c'est la raison pour laquelle, l'on note un manque de professionnalisme criard chez certains humoristes. Taxi-conteur qui réside désormais en France estime pour sa part, qu'en plus du manque de formation, l'absence d'organisation dans le secteur de l'humour dans les pays africains fragilise cet art. " Nous sommes tellement orphelins dans ce milieu que nous devons nous serrer les coudes pour nous imposer. C'est vrai qu'il nous faut la concurrence pour faire de grandes créations, mais il nous faut une concurrence saine et une jalousie intelligente ", a-t-il ajouté. Tous les participants au 5e FIRA ont été unanimes pour reconnaître que l'art humoristique se développe en Afrique et qu'il faut de la formation et une bonne organisation. Au cours des festivités de la 5e édition du festival international du rire d'Abidjan qui ont démarré le 4 septembre et qui ont duré 5 jours, les amateurs d'humour et de conte ont été servis. En effet, le programme établi pour la circonstance par Adama Dahico, le principal initiateur et son équipe du " Dôrômikan " a permis à tout le monde de se retrouver autour d'un idéal commun : le rire. Ainsi, du spectacle donné le mercredi 5 septembre à l'espace " la Kartier " de la Riviéra par taxi-conteur, Abessolo et Kader, au festival Dahico, en passant par la prestation des Bobodiouf, de Oncle Bazar et de Sow Baïlo au centre d'action culturelle d'Abobo, le ''one man show'', le spectacle des enfants et le maquis le " Dôrômikan ", tous ont enregistré du beau monde. Preuve que le festival s'impose à la population ivoirienne et même africaine au fil de ses éditions. Même si le Ministère de la culture et de la francophonie, censée apporter sa caution morale à ce festival en tant que tutelle a décidé de le boycotter depuis sa création.

Solange ARALAMON

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