vendredi 28 septembre 2007 par Notre Voie

Mardi 25 septembre 2007, 10 h, nous sommes au collège Sainte Marie de Dabou où les neuf établissements privés laïcs (les collèges chandelier, Sainte Marie, Academie du Roi de Gloire, Château-briand, Jean Mamène, Ackah John, Jules Ronsard, Elite et Anafi) tiennent un conseil de guerre contre les quatre établissements secondaires (les lycées Tiapani, Bessio Deh Lambert, Leboutou et le collège Akpa Gnagne) de cette localité. Au menu de cette rencontre sous haute tension, les recrutements parallèles à Dabou. Tous sont unanimes que le privé laïc est en danger et qu'il faut combattre avec la dernière énergie tous les enseignants et responsables des établissements publics qui pratiquent le recrutement parallèle à leur détriment. Dabou est un centre scolaire important. C'est sûr que les gens seront contre nous. Nous sommes du côté de la justice. Nous payons nos impôts. Il y a les redressements. Il y a la CNPS, la masse salariale. On veut enlever notre pain de notre bouche. Ils sont devenus des concurrents de l'enseignement privé laïc. Même les établissements d'excellence ne le sont plus. Ils sont devenus des poubelles de l'enseignement privé laïc?, soutient Alechou Pascal Koladé, directeur des études du collège Sainte Marie. Quant au responsable de l'Académie du Roi de gloire, il est tout furieux. Les recrutements parallèles ont commencé depuis le début des vacances. Cela ne rendra pas service au pays. C'est par centaine que des élèves quittent nos établissements?, dit-il. Il brandit des documents d'établissements publics de Dabou sur lesquels figurent leurs élèves qui sont dans des classes intermédiaires. Pour lui, c'est une preuve palpable des recrutements parallèles. Pour les responsables du collège Chandelier, le préfet de Dabou, le ministre de l'Education nationale bref, les pouvoirs publics doivent réagir car, disent-ils, le mal est profond. Les recrutements parallèles ont des conséquences négatives sur le système éducatif. Par exemple la baisse du niveau des élèves, le nombre pléthorique d'élèves dans les classes (au moins 80 élèves par classe), les résultats médiocres dans le public, la concurrence déloyale que nous livre le public sont des réalités. Un, élève renvoyé dans le privé laïc peut se retrouver au public. Un élève qui n'a pas le BEPC dans le privé laïc peut se retrouver en seconde dans le public. Ce n'est pas normal?, affirme un de ces responsables. Ils ont tous déploré l'attitude des responsables des écoles publiques tendant à les sous-estimer. Le contact est difficile entre nous. Il y a même une association de tous les chefs d'établissements. Quand ceux du public sont convoqués, ils ne viennent pas. S'ils viennent, ils ont tendance à nous minimiser?, explique T.S., un fondateur du privé sous le sceau de l'anonymat. Plusieurs enseignants du public, à l'instar de T.K., S.M. , Y.W. rencontrés, reconnaissent que ces pratiques ont toujours existé dans les établissements publics de Dabou. Ils avouent que c'est un puissant réseau qui est formé depuis de longues années, donc il sera difficile de le démanteler parce que de grosses têtes de l'Education nationale à Dabou pilotent cette affaire. C'est une pratique, disent-ils, aussi vieille que le monde. Une chose est sûre, tous les responsables du privé laïc sont sur le pied de guerre. Ils entendent dénoncer publiquement quiconque pris désormais en flagrant délit de recrutements parallèles.




Charles Bédé

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