vendredi 28 septembre 2007 par Notre Voie

Le président Laurent Gbagbo a eu des échanges mercredi avec la presse internationale à New York. Dans cette première partie de la conférence de presse du chef de l'Etat que nous vous proposons, il aborde notamment la sortie de crise, les relations entre la Côte d'Ivoire et la France.
Le cacaoJe ne peux pas donner des estimations sur le volume de cacao. Mais je pense que nous ferons comme d'habitude. C'est-à-dire, environ 1,3 million de tonnes. Je pense que nous serons le premier fournisseur du marché mondial en cacao.
Ecoutez, une production agricole est une production agricole. On ne peut pas dire avec exactitude : Voici ce qui se passera la saison prochaine, voici ce qui ne se passera pas la saison prochaine. Il y a beaucoup d'aléas autour des productions agricoles, mais je pense que nous serons autour de 1,3 million de tonnes. Voici ce que je peux dire. En ce qui concerne la mise en place de l'usine de cacao, bien entendu, dans tous les pays producteurs de matières premières, on souhaite avoir des usines de transformation. Que ce soit la première transformation, la deuxième transformation, la troisième transformation. Je travaille à cela, en contact avec un certain nombre d'usiniers. Nous souhaitons qu'ils implantent en Côte d'Ivoire, beaucoup d'usines de transformation de cacao. Parce que, non seulement les plantations donnent du travail, mais en plus, les usines donneront du travail intermédiaire. Et nous aurons moins de jeunes dans la rue et moins de chômeurs. Une fois que les transformations sont faites, on vend le cacao à de meilleures conditions à l'extérieur. Donc, je souhaite naturellement la mise en place de beaucoup d'usines de cacao.Sur votre 3ème question, vous avez dit que par le passé, j'étais toujours contre l'ingérence étrangère. Je ne connais pas un chef d'Etat ou un homme politique qui n'est pas contre les ingérences étrangères. Nous sommes tous contre les ingérences étrangères. Je suis contre les ingérences étrangères hier, aujourd'hui et demain. Mais sur ce point, j'aimerais vous dire que j'ai beaucoup apprécié, au niveau de la réunion que nous avons eue hier, au conseil de sécurité élargi aux chefs d'Etat africains. Parce que la Côte d'Ivoire n'est pas membre du conseil de sécurité. J'ai apprécié deux interventions. La première intervention est celle du président Thabo M'beki qui a dit clairement, en citant beaucoup d'exemples, entre autres, l'exemple de la Côte d'Ivoire, que les Africains étaient capables de régler un certain nombre de problèmes. D'abord, il fallait qu'ils prennent des initiatives et il ne fallait pas qu'on les gêne dans les initiatives qu'ils prennent. Je suis absolument d'accord avec lui. Et j'ai été heureux que le président camerounais, M. Paul Biya, m'ait confirmé ce point de vue encore quand je l'ai rencontré tout à l'heure.
L'autre partie de cette question concerne les Forces onusiennes. Vous savez, je pense qu'on s'est trop précipité pour envoyer les troupes onusiennes en Côte d'Ivoire. Je le dis depuis toujours. La crise en Côte d'Ivoire est une petite crise, comparativement à d'autres crises qui ont eu lieu en Afrique et dans la sous-région. Elle n'a jamais eu l'ampleur de la crise libérienne, de la crise sierra leonaise. Je ne veux pas revenir sur le passé. Beaucoup d'hommes croient que les gens ont poussé à l'internationalisation de cette crise qui, au départ était petite et qui aurait pu être réglée. Ce que nous souhaitons de la part de l'ONU aujourd'hui, c'est de nous aider à organiser rapidement les élections, à remettre en place les infrastructures qui ont été démontées par la guerre, les écoles, les dispensaires et moins de troupes. Vous allez à Abidjan aujourd'hui, vous verrez que les troupes onusiennes s'ennuient passablement. Moi, ma devise dans cette crise est qu'il y ait moins de militaires que de civils. Je voudrais aussi rappeler l'intervention d'Alpha Oumar Konaré, président de la commission de l'Union africaine qui a fait une intervention plus vigoureuse que celle de Thabo M'beki. Où il a demandé que toutes les troupes étrangères quittent l'Afrique. C'est pour cela que je disais tout à l'heure que je ne vois pas un chef d'Etat qui est pour l'ingérence étrangère. Nous sommes tous contre l'ingérence étrangère.
Les élections
Vous avez posé deux questions sur les élections. Vous avez demandé la date des élections. Je ne peux pas vous répondre, parce que, en temps normal, les dates des élections sont définies constitutionnellement. Chez nous, les élections ont lieu le dernier dimanche de la cinquième année de l'élection du dernier président. C'est-à-dire, si on avait suivi la Constitution sur ce point précis, on aurait organisé les élections, le dernier dimanche du mois d'octobre 2005. Mais en octobre 2005, nous ne le pouvions pas. Parce qu'un autre article de la Constitution dit que tant que le pays est divisé, il est impossible d'organiser les élections. Il faut attendre que le pays soit réunifié. Et à ce moment-là, le président de la République, après avoir consulté le président du Conseil constitutionnel, s'adresse à la nation et demeure en fonction. C'est ce que j'ai fait, c'est pourquoi je suis là. Donc aujourd'hui, le pays est réunifié, nous allons organiser les élections. Moi, je souhaite que les élections soient organisées le plutôt possible et dans quelques mois. J'avais proposé la date de décembre 2007. Mais le système en Côte d'Ivoire, beaucoup ne le savent pas. Ils pensent que c'est comme dans beaucoup d'autres pays où c'est le gouvernement ou le président de la République qui décide de la date des élections. Ce n'est pas comme cela. Chez nous, le système électoral est le suivant. Nous avons une Commission électorale indépendante. C'est elle qui a la mainmise sur toutes les élections. Quand nous étions dans l'opposition, et certains d'entre vos collègues ici étaient à Abidjan quand nous étions dans l'opposition. Nous avons tellement crié au hold up électoral que notre première action a été de nous battre pour mettre en place une Commission électorale où tout le monde siège pour plus de transparence. C'est cette Commission qui propose au gouvernement une date et à partir de ce moment, le gouvernement propose cette date au président de la République qui prend un décret. Vous voyez tout le chemin qu'il faut parcourir ? La Commission électorale indépendante n'a pas encore proposé par écrit une date. Donc nous attendons. Personnellement, je souhaite que ce soit le plutôt possible pour beaucoup de raisons. La raison essentielle, c'est qu'il faut une reprise en main. Il faut une légitimité pour le nouveau président et qui gouverne la Côte d'Ivoire avec son équipe à lui. Voilà ce que je voulais dire. Maintenant, vous me demandez si je serai candidat. Tous les citoyens ivoiriens qui ont plus de 40 ans (et j'ai un peu plus de 40 ans) et à qui la justice n'a pas retiré les droits civiques, ont le droit de se présenter. Mais en plus, après la réunion de Pretoria, la deuxième qui s'est tenue en juin 2005, j'ai pris une décision exceptionnelle pour éviter tous les troubles post électoraux. Elle stipule que tous ceux qui veulent être candidats, peuvent l'être. Tous ceux qui ont participé aux négociations de Marcoussis, (je n'étais pas à cette négociation), mais tous ceux qui y ont participé et qui veulent être candidats peuvent l'être. Comme cela, on évite les débats de qui peut être candidat, qui n'est pas candidat ?. Il faut que tout le monde vienne. Madame, je crois que pour moi, en tant que président en exercice, il est encore trop tôt pour vous dire. Mais quand le moment sera venu, vous le saurez, vous le saurez.
Des surnoms
C'est avec plaisir que je vais répondre à votre question. Moi, je n'ai jamais vu un homme politique qui compte, qui n'a pas de surnom. Quand on fait la politique, on vous donne des surnoms. Un ou plusieurs surnoms. Quand vous n'en avez pas, c'est que vous ne comptez pas ou on ne fait pas attention à vous. Et je suis heureux qu'on fasse attention à moi. Oui, on m'a appelé boulanger. Si mes adversaires ont estimé que je les roule dans la farine, tant mieux pour moi. Parce que c'est aussi le rôle d'un homme politique de rouler ses adversaires dans la farine. Si on me dit encore que je suis un lessiveur tant mieux pour moi. Vous savez, partout dans le monde, les hommes politiques qui comptent ont toujours un ou plusieurs surnoms. Et je crois qu'il serait malvenu que les hommes politiques se fâchent. Parce que, pour faire la politique, on ne nous demande pas pardon. Nous sommes tous des volontaires. Nous venons, nous vendons notre marchandise, chacun d'entre nous dit qu'il est le meilleur pour gérer les affaires du pays. Alors, le moins que le peuple puisse faire, c'est de vous donner quelques surnoms. Donc moi, cela ne me dérange pas du tout. Je n'en pense rien de mauvais. Au contraire, j'estime même que ce sont des surnoms élogieux. Parce que quand on peut rouler dans la farine tous ses vis-à-vis, c'est aussi le métier, c'est pour cela qu'on travaille. Rencontre avec Sarkozy
Maintenant, vous m'avez demandé si j'ai rencontré Nicolas Sarkozy à New-York. Ce n'est pas pour le voir que je suis venu. Non, non, il ne faut pas qu'on personnalise les problèmes des rapports entre la France et la Côte d'Ivoire. Ces rapports là ont eu un grand coup dur à cause de leur trop grande personnalisation par le passé. Les rapports entre deux pays sont des rapports entre deux groupes d'intérêt. Et notre rôle à nous est de faire en sorte que les intérêts d'un pays et les intérêts de l'autre, notamment les intérêts de la Côte d'Ivoire et ceux de la France, sur beaucoup de sujets, puissent aller dans le même sens. Et que par conséquent, nous puissions avancer ensemble.
Et comme c'est la Côte d'Ivoire qui est le pays le plus faible, nous avons beaucoup à gagner à coopérer avec les nations plus développées, notamment avec la France avec laquelle nous avons des liens historiques. Mais comprenez que dans ma tête, c'est la personnalisation qui gâte les rapports. Comme sous l'ancien président français qui a fait que les rapports entre la France et certains pays africains ont connu des difficultés. Maintenant, pour répondre de façon précise à votre question, j'ai vu Nicolas Sarkozy dans la salle du Conseil de sécurité. Il est venu vers moi, il m'a salué, on s'est serré la main. On a échangé quelques mots. Ça, c'est la politiesse élémentaire entre deux individus, deux hommes, deux chefs d'Etat qui se sont téléphoné. Nos collaborateurs se sont appelés, il n'y a rien là. Il n'y a pas de drame entre Nicolas Sarkozy et moi. Il n'y a pas de tension. Il n'y a aucun problème. Donc, je vous dis ça pour qu'on ne dise pas : Il n'a pas répondu à la question. On s'est salué comme tout le monde s'est salué dans la salle de conférence du Conseil de sécurité. On a causé et puis la réunion s'est déroulée. Je voudrais vous dire vraiment qu'il faut qu'on cesse de personnaliser les rapports diplomatiques entre un pays et un autre pays. Il faut qu'on cesse de personnaliser à l'extrême. Maintenant, si au cours du travail, on peut devenir amis, mais c'est tant mieux !
Je veux dire d'abord que c'est des dossiers que nous traitons. Si nous devenons amis, ça facilite les choses. Mais vraiment, qu'on ne crée pas des drames là où il n'y en a pas. Il ne faut pas qu'on crée des problèmes là où il n'y en a pas. Il ne faut pas qu'on crée des tensions là où il n'y en a pas.
L'appel de Konaré à la fermeture des bases militaires en Afrique
Sur le problème des bases militaires, je suis entièrement d'accord avec la déclaration d'Alpha Oumar Konaré. Je suis totalement d'accord avec Alpha Oumar Konaré. Et après la réunion, je l'ai félicité. Mais pour nous, on n'a pas de calendrier puisque ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Puisque pour le moment, nous avons d'autres chats à fouetter, nous avons un équilibre à établir, des élections à faire, et la souveraineté de notre pays à récupérer. Mais sur le fond, et je vous renvoie à l'ouvrage que j'ai écrit avant même d'être chef d'Etat, je n'ai pas bougé sur ce point-là. Je suis absolument d'accord avec Alpha Oumar Konaré. Je crois que ce n'est pas la peine de chercher autre chose. Il a exprimé vraiment ce que je pensais. On est de plus en plus nombreux à penser cela. Seulement que ceux qui pensent ça arrivent maintenant au pouvoir petit à petit. Deuxièmement, vous avez parlé de ma présence à Paris en octobre. Moi, j'ai vu ça dans un journal. C'est dans un journal que j'ai lu ça. Comme les journaux écrivent du vrai et aussi du non vrai, j'ai regardé ça, j'ai souri et je suis passé à autre chose. Je n'ai aucune invitation à être à Paris en octobre. Je ne peux pas me lever et aller à Paris comme ça. L'UNESCO m'a invité, je n'ai même pas encore reçu la lettre écrite. Mais on a discuté et si je devais aller, ce n'est même pas en octobre. Vous savez, les journalistes vont un peu vite en besogne. Ils peuvent aller à l'UNESCO et avoir l'information vraie. Si c'est moi qui suis invité, ils peuvent venir me voir. Il n'y a encore rien de précis, rien d'écrit. Si l'UNESCO m'invite, on pourrait difficilement refuser. Mais ce n'est pas encore formellement le cas.
Déclaration de Robert Mambé. C'est le président Mambé qui a fait cette déclaration qui a jeté l'émoi dans la classe politique ivoirienne et chez moi en tout cas. Je me suis rendu compte que je n'étais pas le seul à être ému. Puisque le Premier ministre dit qu'il l'a appelé pour discuter avec lui. Je vous ai expliqué tout à l'heure que la fixation des dates des élections n'est pas une chose facile. Et on n'a pas voulu laisser cette affaire importante dans les mains d'un individu ou d'un petit nombre d'individus. Donc, il y a tout un chemin. S'il y a une date sérieuse à proposer, ils la proposeront au gouvernement, c'est-à-dire au ministre de l'Intérieur et il le dira au Premier ministre qui me le dira et je prendrai un décret. Vous savez, il y a beaucoup de pouvoirs qui entrent en jeu. Il y a le pouvoir de la Commission électorale, il y a le pouvoir du gouvernement, il y a le pouvoir du président de la République. C'est tout ça qu'il faut mettre ensemble pour fixer une date. Mais pour le moment, chacun joue un peu au ping pong. Je vous le redis, je souhaite que les élections aient lieu le plus tôt possible et je pense que nous pouvons faire les élections plus vite que le président Mambé ne l'a dit. Je veillerai à ce que les élections aient lieu le plus tôt possible. Je ferai tout ce que je peux pour que les élections aient lieu le plus tôt possible.
Levée partielle de l'embargo
J'ai bien gardé mes tics d'enseignant. Quand on dit quelque chose qui ne correspond pas à ce que j'ai dit, je cours rapidement au texte. Je n'ai jamais demandé la levée immédiate de l'embargo. J'ai demandé la levée partielle de l'embargo. Ce n'est pas pareil.
L'accord de Ouagadougou nous demande d'assurer la sécurité des personnes et des biens sur l'ensemble du territoire. Or, les policiers et les gendarmes qui sont chargés de le faire, il faut qu'ils aient les armes nécessaires pour maintenir l'ordre. Parce qu' il y a une différence entre les armes de maintien d'ordre et les armes de guerre. Normalement, les policiers n'ont pas le droit de porter les armes de guerre, puisque leur rôle n'est pas de faire la guerre. Leur rôle, c'est maintenir l'ordre. Par exemple, quand il y a une manifestation dans la rue, les gaz lacrymogènes qu'on lance, sont certes des armes, mais elles ne sont pas des armes de guerre. Les P.A (pistolets automatiques) que les policiers portent dans leurs ceinturons sont considérés comme des armes de maintien d'ordre et non pas comme des armes de guerre. Donc, il nous faut, pour cela, des instruments du maintien de l'ordre. C'est pourquoi nous avons jugé bon de demander la levée partielle de l'embargo. Que les gens gardent l'embargo sur les armes de guerre, pour le moment ce n'est pas grave. On verra cela après les élections. Ensuite, j'ai demandé la levée des sanctions non pas de deux personnes mais de trois personnes. Il s'agit de Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou. Parce que, d'abord, nous avons trouvé irréaliste qu'on les sanctionne. Mais depuis que nous sommes en crise, je sais aussi comment fonctionnent les institutions des Nations unies. C'était ridicule qu'on les sanctionne. Aujourd'hui, ce sont ces jeunes-là qui font le tour du pays pour parler de paix. Blé Goudé a déjà dormi chez Wattao. Il a déjà dormi à Bouaké, à Korhogo. Il a même invité les jeunes des Forces Nouvelles à venir dans son village à Guibéroua. Ils ont fait la fête. Ce sont ces jeunes qui parcourent tous les territoires pour semer les graines du rassemblement, de la réunification. Alors aujourd'hui quand on voit que ces sanctions, jusque-là, ne sont pas levées, à Abidjan, ça nous fait un peu rire. On ne sait pas pourquoi on sanctionne. Si on sanctionne pour avancer paix, ce n`est pas ceux-là qui doivent être sanctionnés. Ce n'est pas ceux-là qui devaient être sanctionnés. Et ce n'est pas ceux-là qui, aujourd'hui, doivent être sanctionnés. Donc j'ai demandé qu'on lève ces sanctions qui ne correspondent à rien du tout.
Vous avez parlé des audiences foraines. Mais, nous, nous avançons. Avant, on ne faisait même pas les audiences foraines de façon symbolique. Hier, le 25 septembre, les audiences foraines ont été lancées. Avant de venir, j'ai souhaité avec le Premier ministre qu'on fasse une séance chez lui et une séance chez moi. C'est ça qui est symbolique. Mais ce qui n'est pas symbolique, c'est l'audience foraine vraie. Les audiences foraines ont déjà une fois échoué c'est pourquoi on a mis du temps avant de les reprendre. Parce qu'il est important que les gens comprennent l'enjeu des audiences foraines.
() Au niveau des audiences foraines, souvent je me rends compte qu'à l'étranger, on croit que c'est quelque chose d'important alors que ce n'est rien. Les audiences foraines c'est comme on le dit en anglais mobile court? quelqu'un qui se déplace et qui va d'un coin à un autre pour rendre un jugement par rapport à celui qui, depuis sa naissance, n'a jamais eu de papier. C'est pourquoi je ne le prends pas comme quelque chose de très important. Parce qu'aujourd'hui 75% de la population ivoirienne a moins de 25 ans. Et parmi cette population, il y a très peu qui n'ont jamais eu de papiers. Donc la plupart des Ivoiriens ont eu au moins un papier. L'audience foraine concerne tous ceux qui sont nés en Côte d'Ivoire : qu'ils soient Ivoiriens ou étrangers. Parce que la Côte d'Ivoire a le devoir de donner à tous ceux qui sont nés sur son sol un acte de naissance. Celui qui n'en a pas eu, qu'il soit Ivoirien ou étranger, qu'il apporte la preuve qu'il est né en Côte d'Ivoire, et que depuis sa naissance, il n'a jamais eu un acte de naissance, alors la justice lui délivre un jugement supplétif. Donc nous allons le faire. Si on n'a pas commencé à faire tout ensemble, c'est parce que les préfets, les sous-préfets, les magistrats, les médecins qui doivent intervenir sur ce sujet, ont quelques frayeurs. Ils disent bon si je vais à Ouangolofitini, si je vais à Mbengué, est-ce que la sécurité est totale?? C'est pourquoi nous avons lancé l'opération le 25 septembre dernier. Mais nous avons appelé le CCI pour qu'il envoie partout les éléments de sécurisation. Une fois que les policiers, les gendarmes seront en place, alors ça pourra commencer. Voilà la réponse que je voulais donner. La liste électorale n'a rien à voir avec ça. Pour la liste électorale, c'est encore plus simple. Parce que dans l'accord de Ouagadougou, nous partons des listes de 2000. On va sur place, on examine ceux qui sont morts et on prend les nouveaux majeurs. C'est-à-dire ceux qui ont 18 ans au moment où la liste a été établie. C'est encore moins compliqué que les audiences foraines. Il y en a qui pensent qu'ils peuvent fabriquer des citoyens. Il y a d'autre qui pensent qu'ils peuvent venir dire : Moi, je suis Ivoirien, j'étais ici, mais je n'ai pas de papiers?. Nous avons les listes de recensement qui sont dans l'ordinateur. Ces listes de recensement depuis 1998 et les listes de 2000. Si tu n'avais pas 18 ans en 2000 et que tu as 18 ans aujourd'hui, tu avais quel âge ? Tout ça va être examiné. Où tu étais ? Qu'est-ce que tu faisais ? Tout cela va se faire naturellement par ordinateur. Puisque nous avons des données de base. Donc il n'y a pas d'inquiétude. Mais il faut qu'on mette en place des structures. Il faut que les jeunes qui vont le faire n'aient pas peur d'aller dans les confins les reculés du pays. C'est tout. C'est le problème de sécurité qui fait que ça n'a pas commencé à temps.


Propos retranscrits par Benjamin Koré et Guy-Rodrigue Opéri

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