Le président du RDR, Dramane Alassane Ouattara, veut absolument être Président de la République de Côte d'Ivoire, mais ne semble pas avoir besoin des FDS pour gouverner. Son antipathie à l'égard de cette Institution dit ces contradictions.
Chaque fonction étatique a ses réalités et ses exigences. Le Président de la République, selon l'article 47 de la Constitution, " est le chef suprême des Armées. Il préside le Conseil supérieur de la Défense. " Sur cette question de la défense et la sécurité, l'article 34 en fait déjà, entre autres, " le garant de la l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire ". Comment donc un homme politique, qui ambitionne de diriger un Etat, celui de Côte d'Ivoire, peut-il alors faire de l'armée et de ses sous-composantes, des ennemies ? La gendarmerie nationale, foncièrement républicaine, a toujours été une Institution que Ouattara ne porte pas dans son coeur. Après la tentative de coup d'Etat de 2002, muée en rébellion, il s'était exilé à l'étranger et avait parmi ses exigences, pour retourner au pays, la dissolution de la gendarmerie. Hier, au cours de son meeting à Abobo, pour rappeler le martyre de certains de ses partisans, il a traité les FDS de barbares : "Rien ne légitime les actes de barbarie posés par nos Forces de Défense et de Sécurité". En chargeant ainsi ces forces, sur qui compte-t-il, non seulement pour assurer sa propre sécurité - au nom de laquelle il n'hésite pas à sauter des clôtures -, mais également pour assumer ses fonctions de " garant de la l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire " ? Veut-il remplacer tous les soldats, gendarmes et autres agents de sécurité recrutés avant lui par ses seuls partisans ? Veut-il gouverner une Côte d'Ivoire sans armée ? Comment va-t-il procéder ? Ou alors dans son fort intérieur, le brave-tchê est persuadé qu'il ne sera jamais " le Chef suprême des Armées " ? Si tel est le cas, pourquoi n'arrête-t-il pas de secouer la Côte d'Ivoire ? En d'autres termes, pourquoi continue-t-il de fatiguer les Ivoiriens ?
Car ces grandes contradictions, n'honorent pas l'homme politique qu'il essaie d'être.
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Germain Séhoué