vendredi 28 septembre 2007 par Le Temps

Le PDCI et le RDR viennent de déchirer le pacte de non-agression qu'ils ont signé à Paris, il y a de cela trois ans. Ce pacte recommande à tous les partis composant le RHDP " d'éviter tous propos et comportements, facteurs de discrimination et d'exclusion pour développer entre eux une culture de la tolérance fondée sur le pardon des offenses afin de créer les conditions de la paix et de la réconciliation ".

Au regard de l'actualité, cette plate-forme est morte et enterrée depuis quelques jours. A en croire la réponse de Niamkey Koffi au maire Fanny Ibrahima de Bouaké, ce constat est clair et net. Accusant ce dernier d'avoir injurié son patron Henri Konan Bédié, Niamkey Koffi ne s'est pas voilé la face pour voler dans les plûmes du RDR, son allié du RHDP. Un tel clash était prévisible parce que les deux partis politiques qui constituent la locomotive des Houphouétistes sont de fieffés rancuniers. Quelles que soient les apparences, Bédié et Ouattara ne sont pas prêts à se pardonner les offenses du passé. Ceux qui l'ont dit dès la naissance du RHDP ont essuyé les injures des fanatiques de ce mouvement. Mais aujourd'hui, les choses sont en train de leur donner raison. Et la lettre de Niamkey Koffi à Fanny Ibrahima et au RDR en est une parfaite illustration. Bédié a été le premier à violer la plate-forme en question. Du haut de la tribune que lui offrait la manifestation organisée en son honneur par les militants de son parti la semaine dernière à Dabou, N'Zuéba a traité certains militants du RHDP de militants essuie-glaces. S'inscrivant dans la même logique, son porte-parole ne s'embarrasse pas aujourd'hui de fioriture pour taxer la direction du RDR d'irresponsable, une direction qui, à ses yeux, n'a pas assez de couilles pour assumer les actes qu'elle a posés vis-à-vis de la République de Côte d'Ivoire et dont les conséquences ont abouti à la guerre et à la partition du pays. " De 1994 à 2007, face aux conséquences désastreuses de certains comportements fondés sur l'instrumentalisation de la haine et de la violence qui ont abouti à la déstabilisation du pays et la destruction de la cohésion sociale, on n'a jamais vu les pourfendeurs de Bédié faire leur examen de conscience, assumer la pleine responsabilité de leurs faits et méfaits en vue d'une éventuelle conversion ", dit Niamkey Koffi. De l'autre côté, c'est Alassane Ouattara lui-même qui exprime le mépris vis-à-vis de son allié. Quand il parle de la présidentielle, il ne calcule pas Henri Konan Bédié avec qui il partage la même coalition. Ici, Ouattara veut montrer à tous ses alliés qu'il est le plus fort, le plus beau et le plus apte à diriger la Côte d'Ivoire. Bédié lui ayant causé tellement de torts que Ouattara éprouve du mal à croire en cette plate-forme de non-agression. Pour lui, celle-ci n'existe pas. Parce que dans sa stratégie, dès qu'il arrive au pouvoir, les premiers comptes à régler, c'est avec Bédié. D'où l'idée de faire mourir rapidement le pacte de Paris en attendant les élections. Que Bédié convoite le même fauteuil présidentiel, lui Ouattara en a cure. L'essentiel, c'est qu'il arrive au pouvoir quelle que soit la manière et montrer à N'Zuéba que lui aussi, il a les capacités de rendre la vie dure à un individu. Comme cela se voit, la pré campagne ou la vraie campagne électorale risque d'emporter le RHDP. Si ce n'est déjà fait.

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Pierre Legrand

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