vendredi 28 septembre 2007 par Le Temps

Vous avez dit que dans le passé j'étais contre l'ingérence étrangère. Mais je suis toujours contre l'ingérence étrangère. Je ne connais pas un chef d'Etat ou un homme politique qui n'est pas contre ça. Je suis contre l'ingérence étrangère hier, aujourd'hui et demain ".

Cette déclaration est un extrait de l'entretien que le Président Laurent Gbagbo a accordé mercredi dernier, à la presse internationale à New York quelques heures après son discours historique devant l'Assemblée générale de l'ONU. Il répondait ainsi à la question d'un journaliste qui voulait savoir sa position sur cette épineuse question de l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays d'Afrique et la présence des bases militaires françaises sur le continent. Le disant, le Président Laurent Gbagbo fait montre de la constance que l'on lui connaît. Parce que depuis l'opposition, il a toujours exprimé ce v?u de voir les Africains régler eux-mêmes leurs problèmes. L'on a encore souvenance de certaines de ses déclarations où il voyait la présence des militaires français dans les pays africains comme une continuité de la colonisation. Il disait même avec forte conviction que ces bases étaient placées là pour la protection des dictateurs de l'époque. Aujourd'hui encore, en tant que Président de la République, Laurent Gbagbo réitère cette même position et fait déchanter par la même occasion tous ceux qui pensent que devant une telle question, il se gratterait la tête avant de répondre. A côté de ce problème, se trouve celui du règlement des conflits. L'ingérence étrangère dans les situations conflictuelles n'apporte rien de concret en terme de solution. Bien au contraire, elle retarde inutilement les processus à cause des intérêts de ceux qui proposent les solutions. L'exemple de la Côte d'Ivoire où la France, tenant compte de ses intérêts a retardé le processus de paix en proposant des solutions qui n'ont rien à voir avec la réalité sur le terrain. Cette ingérence étrangère a fait trop de mal à l'Afrique. Du Rwanda au Burundi en passant par le Liberia et la République démocratique du Congo, l'ingérence étrangère a accentué les souffrances des peuples. En Côte d'Ivoire, la crise était assez petite. Mais les gens ont poussé à son internationalisation. Et le Président n'a pas eu tort de le souligner au cours de son entretien. Faut-il maintenant que l'ONU qui est une organisation appartenant à tous les pays souverains du monde en tienne désormais compte afin de faire pression sur les pays occidentaux qui disposent encore des bases militaires sur le continent en vue de les faire partir.


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Pierre Legrand

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