Une rencontre capitale a eu lieu le samedi 06 octobre 2007 à la salle des fêtes de l'Hôtel Ivoire entre le Premier ministre, les ministres de l'Intérieur ,de la Justice et le corps préfectoral, en vue de donner une impulsion au processus de sortie de crise en cours depuis la signature, le 04 mars 2007, de l'Accord de paix de Ouagadougou. Pour permettre un redémarrage effectif de l'opération des audiences foraines, porte d'entrée du processus de sortie de crise en Côte-d'Ivoire, sur proposition et insistance du ministre de l'Intérieur Desiré Tagro, le Premier ministre a échangé avec le corps préfectoral. C'était le samedi 06 octobre 2007, à l'hôtel Ivoire. A cette occasion, le chef du gouvernement n'avait qu'un seul message pour les préfets, sous-préfets et secrétaires généraux de préfecture: la nécessité et l'urgence pour ceux-ci, de rejoindre les zones anciennement occupées par la rébellion;le redéploiement de l'administration et la restauration de l'autorité de l'Etat étant pour Guillaume Soro la clé de voûte du programme de retour à la normalité, qui doit passer par les audiences foraines, l'identification des population et l'organisation des élections : "Vous êtes un maillon incontournable dans l'application de l'Accord de Ouagadougou.... Le gouvernement vous envoie comme des soldats, des pionniers pour sortir le pays de la crise", les-a-t-il exhortés. Pour lui, le compromis politique de la capitale burkinabé étant un gage de confiance et de décrispation, les représentants de l'Etat dans les régions, départements et autres sous-préfectures ont intérêt à se libérer de la psychose de l'insécurité : "Allez dans ces zones sans crainte, vous trouverez là-bas des frères disposés à travailler avec vous et le gouvernement sera présent de façon constante pour vous appuyer". Le Président de la République, aux dires du Premier ministre, a donné le ton, en se rendant à Bouaké le 30 juillet 2007 pour célébrer "la flamme de la paix" alors que les conditions de sécurité laissaient encore à désirer. Ajoutant par la suite que le chef de l'Etat se rendra bientôt à Korhogo, en dépit du fait que le désarmement ne soit pas intégral. Il revient donc au corps préfectorale, selon lui, de faire ce sacrifice pour le retour de la paix. Pour rendre possible ce retour de l'administration préfectorale, le Premier ministre a donné des réponses à ses préoccupations, qui sont d'ordre sécuritaire, infra structurel et matériel. Dans cette perspective, dès le lundi 08 octobre 2007, les concernés pourront se rendre au CNPRA (Comité National Pour le Redéploiement de l'Administration) en vue d'encaisser les chèques ayant valeur de Kits ou de perdiems de réinstallation. En ce qui concerne leurs conditions d'hébergement, le locataire de la Primature, de surcroît secrétaire général des Forces Nouvelles, a annoncé la libération de leurs résidences de fonction par les chefs militaires; ce qui devra d'ailleurs être certifié par le représentant spécial du facilitateur M.Boureima Badini, qui effectue en ce moment une tournée d'inspection dans les zones Centre-Nord-Ouest. Ces édifices, bien que libérés , ne sont pas forcément opérationnels; en raison de leur dégradation et vétusté. Le premier ministre a, pour ce faire, rassuré ses interlocuteurs du jour, qu'un programme de réhabilitation sera enclenché. Dans tous les cas, un toit sera trouvé à chaque grand commis de l'Etat et les complexes hôteliers ne sont pas exclus."Je vous informe que le Premier ministre de Côte-d'Ivoire loge dans un hôtel, donc nous serons des collègues d'hôtels", a-t-il dit avec humour. C'est la même réponse en ce qui concerne le parc automobile qui sera disponible d'ici la fin de ce mois. Au total, Guillaume Soro a invité ces hauts fonctionnaires de l'Etat à ne pas manquer le rendez-vous de l'histoire de la réunification du pays car, a-t-il dit, "c'est une nouvelle aventure qui commence pour la Côte d'Ivoire''. Le moins que l'on puisse dire après cette rencontre, c'est que le premier ministre, qui a ''félicité le ministre de l'intérieur pour son efficacité'', a arraché avec celui-ci, l'adhésion tant recherchée du corps préfectoral en vue du redémarrage effectif des audiences foraines et du retour à la normalité. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à écouter les concernés eux-mêmes par la voix de M.Sam Etiassé, porte parole de ceux-ci et de Mme Brigitte Vé, sous-prefet de Lopou, César Déhoulé Konan, sous-préfet de Séguelon, Jean-Baptiste Zamelé, préfet de Kouibly, Digbeu Zouzouko, sous-préfet de Dieouzon et Mme Camara, sous-préfet de Lomokankro (département de Tiebissou), qui ont tous avoué que leurs préoccupations( exposées par le ministre Désiré Tagro et le préfet de région Sam Etiassé), n'étaient pas des revendications, encore moins des préalables pour leur retour dans les zones CNO.Ils sont donc prêts, ont-ils dit, à répondre à l'appel du devoir civique et républicain au nom de l'intérêt supérieur de la Nation et du retour de la paix en Côte-d'Ivoire.
Hervey Gobou