lundi 8 octobre 2007 par Fraternité Matin

Le Premier ministre a invité, samedi, le corps préfectoral à regagner les postes d'affectation dans les zones CNO.
Concision, précision, vérité, courtoisie. Telles sont les termes qui pourraient caractériser les échanges qu'ont eus samedi, à salle des fêtes de l'hôtel Ivoire, le Premier ministre, Guillaume Kigbafori Soro et le corps préfectoral. C'était en présence du ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro et du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'homme, Koné Mamadou. Une heure d'horloge, c'est le temps qu'a duré la rencontre qui a porté essentiellement sur le redéploiement du corps préfectoral en général et en particulier des préfets, secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets affectés dans les zones centre, nord et ouest du pays. Toutes les préoccupations qui s'y rattachent ont donc été passées au peigne fin et des pistes de solutions présentées par le chef du gouvernement. Les problèmes soulevés par le porte-parole du corps préfectoral, le préfet de la région des Lagunes, préfet du département d'Abidjan, Sam Etiassé, sont de 5 ordres. Il s'agit des questions de sécurité, des moyens de mobilité, de la disponibilité des bâtiments administratifs, des moyens financiers, du personnel d'appui. Des questions d'ailleurs exposées aux deux rencontres précédentes, le 18 juin, à Bouaké et le 22 septembre, à Yamoussoukro. Tout en reconnaissant la justesse des revendications, le Premier ministre a exhorté le corps préfectoral à regagner les différents postes d'affectation. D'autant plus que ces représentants de l'Etat ne considèrent pas les problèmes posés comme des préalables au retour. Et sur ce plan, les arguments n'ont pas manqué. Le Premier ministre a d'abord mis en avant le fondement de l'Accord politique de Ouagadougou qui est une volonté politique et une décision des Ivoiriens d'aller à la paix par des moyens propres à eux. Ensuite, il y a l'exemple donné par le Chef de l'Etat qui s'est rendu à Bouaké pour la Flamme de la paix, en dépit de la situation sécuritaire et de l'absence du corps préfectoral. Le Président de la République vous a lui-même donné l'exemple. Le Chef de l'Etat s'est rendu à Bouaké alors que l'administration n'était pas encore redéployée, le Chef de l'Etat s'est rendu à Bouaké alors que les conditions de sécurité n'étaient pas encore réunies. Il a reçu, ici, au Palais, les chefs militaires. Il discute avec eux. Quand on est préfet, on l'est pour tout le monde. Quand on est sous-préfet, on est sous-préfet pour tout le monde. Il n'y a pas de rebelles, de loyaux. Tous ceux-là doivent se reconnaître en vous. Et au nombre des résultats de cet accord, c'est l'apaisement général au niveau socio-politique et la libre circulation, le retour de la confiance. Choses impensables il y a huit mois. Nous savons tous que la situation n'est pas normale, mais on doit se battre pour tirer le pays vers la paix. Et le rôle de l'administration aux côtés du gouvernement, c'est d'aider à réaliser la réunification et la consolidation de la paix dans le pays. Il faut que les préfets, secrétaires généraux et sous-préfets aillent sur le terrain. Il ne faut pas que l'histoire retienne que c'est par défaut de préfets, de secrétaires généraux et de sous-préfets qu'on n'a pas pu faire la paix. Où que vous soyez, le gouvernement sera à vos côtés. () Allez-y sans crainte, travaillez avec tout le monde. Parce que, quoi qu'ils soient chefs militaires, ce sont des Ivoiriens. Or, vous représentez le Président de la République, le gouvernement pour travailler pour la Côte d'Ivoire. Je suis secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre. J'ai les moyens de faire en sorte que cette présence soit acceptée et que cette autorité s'impose.
Le retour est devenu urgent parce que leur présence est nécessaire non seulement pour superviser l'opération des audiences foraines lancée le 25 septembre sur l'ensemble du territoire mais aussi parce que le corps préfectoral doit, en tant que représentant du gouvernement, contribuer à la réconciliation des populations, à la cohésion nationale et au retour de la paix. Plus on perdra du temps dans la mise en ?uvre de l'Accord politique de Ouagadougou, plus il sera difficile de le conclure. Il faut aller vite, il faut qu'on commence les audiences foraines rapidement, qu'on puisse les faire. Qu'on passe à l'identification, qu'on commence les activités préparatoires des élections. C'est à ce prix, seulement, que notre pays tournera définitivement cette page triste de son histoire. Je pense, comme je l'avais déjà dit à Bouaké, que vous constituez un maillon incontournable de la mise en ?uvre de l'Accord politique. Je le répète. C'est pourquoi nous ferons ce qu'il faut pour que les préfets et sous-préfets puissent travailler dans de bonnes conditions, a-t-il rassuré.
Il a surtout souhaité que les fonctionnaires les plus expérimentés et pédagogues soient affectés dans les zones CNO même si un travail préparatoire a déjà été réalisé sur le terrain en direction des populations et des chefs militaires. Il promet la réponse du gouvernement aux difficultés éventuelles qui pourraient surgir. Mais je sais que par votre expérience, vous saurez gérer les situations, même les plus délicates. C'est pourquoi on vous envoie, en soldats, en pionniers pour que l'autorité de l'Etat s'étende sur l'ensemble du territoire. Le Président de la République, le gouvernement et moi-même, comptons sur vous pour réussir cette mission. Et je sais que vous en êtes capables. () C'est une période délicate, encore fragile. Il faut que vous alliez dans ce sens pour la consolider. Le ministre de l'Intérieur qui s'est réjoui de cette rencontre avec les 70 préfets et 296 sous-préfets après les deux précédentes réunions, a rappelé, auparavant, les démarches effectuées en vue de la réussite de l'opération. L'objectif unique que je poursuis est de faire, non pas un redéploiement de façade mais un redéploiement effectif ; non pas un redéploiement de circonstance, mais un redéploiement définitif, conformément à la volonté du Président de la République et à vos instructions, a souligné Désiré Tagro. C'est dans cet esprit qu'il fait l'effort de faire connaître les préoccupations de ses collaborateurs. Monsieur le Premier ministre, c'est mon devoir de ministre en charge de l'Administration du Territoire de les écouter, et c'est aussi mon devoir de vous transmettre leurs préoccupations et de rechercher les solutions pour y remédier.
Il a salué les dispositions qui ont été prises, notamment les instructions données au Centre de commandement intégré pour la sécurisation, les kits de retour, la libération des bâtiments, le recrutement d'agents journaliers pour une période de 10 mois, pour une enveloppe de 1.169. 443.840 Fcfa.
Au terme de son allocution, le chef du gouvernement a félicité ses collaborateurs, Désiré Tagro et Koné Mamadou, pour la qualité du travail réalisé. Au nom du corps préfectoral, le directeur de l'Administration du Territoire, Séhi Gaspard, a dit la bienvenue au chef du gouvernement et réaffirmé l'engagement du corps à jouer sa partition dans le retour de la paix. Focus : Les kits d'incitation remis dès demain au CNPRA. Le Premier ministre a confirmé la mise à disposition des kits pour le retour dans les zones CNO, comme l'a annoncé le ministre de l'Intérieur. "C'est vrai que nous sommes dans une situation extrêmement difficile, mais en même temps, je suis parfaitement conscient et d'accord avec vous qu'il vous faut le minimum pour travailler. La revendication sur ce point est juste", a-t-il reconnu. Et selon le ministre de tutelle, le montant du kit des préfets s'élève à 6 millions et celui des secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets à 5 millions. Les chèques seront disponibles dès mardi au siège du Comité national de pilotage du redéploiement de l'administration (CNPRA). Tout comme la revendication concernant les véhicules est "juste", selon Guillaume Soro. A ce niveau, promesse a été faite que le corps préfectoral sera doté de véhicules dès fin octobre. Toutefois, il pourrait s'agir, pour l'instant, de véhicules d'occasion pour une durée de 2 ans. Etant entendu que, a dit Guillaume Soro, "si on veut renouveler tout le parc, on tourne autour d'une vingtaine de milliards, ce qui est lourd. Je vais vous inviter, tout de même, à rejoindre vos postes. On va donner des véhicules mais il faut déjà rejoindre vos postes pour commencer à travailler".
La question de la collaboration avec les chefs militaires peut trouver une réponse dans le défilé militaire mixte du 7 août dernier qui est un exemple donné par le gouvernement. Les personnes qui sont dans les zones CNO doivent être considérées comme des frères avec qui il faut travailler. Mieux, il a affirmé y accorder un intérêt tout particulier, ayant été lui-même victime d'un attentat. Toutefois, il fait appel au "courage" des uns et des autres.
En ce qui concerne la libération des bâtiments administratifs, la réponse est rassurante. "J'ai reçu un dernier rapport faisant état de ce que ces bâtiments ont été libérés", a affirmé le Premier ministre. Et de citer le chef d'état-major des Forces armées des Forces nouvelles, le général Soumaïla Bakayoko, qui lui a confié qu'il n'a pas "occupé" ces bâtiments mais au contraire il les a "entretenus", permettant d'éviter leur dégradation. La mission conduite par le Représentant spécial du facilitateur, Bouréima Badini, dans les zones CNO, samedi , vise "la certification pour montrer que ces bâtiments ont été bel et bien libérés". En attendant leur réhabilitation, il suggère qu'"on trouve des résidences" pour ces administrateurs pouvant servir en même temps de bureaux afin qu'ils puissent travailler". Ça peut être des résidences comme des chambres d'hôtel, comme c'est le cas pour lui-même, a révélé le chef du gouvernement. Il a exhorté tout un chacun à faire des efforts supplémentaires. "C'est la part de sacrifice, c'est pour le pays, c'est dans l'intérêt supérieur de la nation".
Paulin N. Zobo

Option : Parler au chien et au chat

Un célèbre adage dit : Quand on parle au chien, il faut aussi parler au chat. Car c'est un secret de Polichinelle que le chien et le chat, deux animaux domestiques, fidèles compagnons de l'homme, sont curieusement et malheureusement de grands ennemis.
Quand ils ne se livrent pas une guerre farouche à l'aide de leurs griffes, c'est une attitude de méfiance et de défiance qu'ils adoptent l'un envers l'autre. Et ce, autour d'un même maître, l'homme.
Le chien est connu pour son agressivité, ses aboiements. Le chat, lui, très sournois, est réputé être provocateur mais le tout dans la plus grande discrétion. Toutes choses qui créent entre le chien et le chat un climat de tension permanent. De sorte que lorsque le maître constate cela, il se doit d'interpeller les deux animaux et leur demander de vivre en paix autour de lui.
Il ne se contente pas d'accuser le seul chien au motif que c'est lui qui aboie et que cela alerte l'opinion. Le maître interpelle également le chat quoique taciturne et apparemment faible.
Cette allégorie colle assez bien à la réalité à laquelle le Premier ministre, chef du gouvernement et secrétaire général des Forces nouvelles, est confronté dans la réalisation du redéploiement de l'administration.
En effet, si Soro Guillaume s'évertue à convaincre le corps préfectoral de regagner les circonscriptions en zone CNO, il devrait s'employer également et davantage _ comme il l'a si bien dit lui-même _ à sensibiliser ses chefs militaires et leurs collaborateurs sur le terrain.
Ceux-ci, quoi qu'on dise, se considèrent encore comme les vrais patrons des zones qu'ils occupent en attendant le désarmement effectif et la réunification grandeur nature après la Flamme de la paix du 30 juillet 2007 à Bouaké.
Le temps des exactions et autres tracasseries est, certes, révolu. Mais les éléments des Forces nouvelles sur le terrain sont encore jaloux de ce qui leur reste comme autorité à exercer. Ils le font savoir par de petites actions dont le seul but est d'inviter toute personne, autorité ou citoyen ordinaire, à en référer à eux pour toute activité à mener.
C'est à ce niveau que le Premier ministre, qui est à la fois le patron des préfets et des Forces nouvelles, devrait agir afin de dissiper les quelques inquiétudes que pourraient avoir les préfets, secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets dans l'exercice de leur mission régalienne sur toute l'étendue du territoire national.

par
Abel Doualy

Le corps préfectoral réaffirme sa loyauté à la République

Quelques extraits de l'intervention du porte-parole du corps préfectoral.

? Préoccupations d'ordre général
La rencontre d'aujourd'hui, après celle de Bouaké que vous avez présidée en personne le 18 juin et celle de Yamoussoukro le 22 septembre, présidée en votre nom par le Ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi, est le signe de l'intérêt que vous ne cessez d'accorder aux membres du Corps préfectoral, représentants du Gouvernement sur l'ensemble du territoire national.
Depuis votre nomination à la tête du Gouvernement, à la suite de l'Accord Politique de Ouagadou-gou, votre volonté manifeste de traduire en actes concrets les termes dudit accord n'est plus à démontrer.
En témoigne 1a présente séance de travail avec le Corps préfectoral, relative aux audiences foraines, que vous considérez, à juste titre, comme la porte d'entrée du processus de sortie de crise.
Au cours de nos précédentes rencontres, un certain nombre de préoccupations ont été portées à votre connaissance. Notre espoir est grand de les voir résolues.
Toutefois, permettez-moi de soumettre à nouveau quelques-unes de ces préoccupations.
Il s'agit notamment des questions de sécurité, de moyens de mobilité, de locaux, de moyens financiers et du personnel d'appui.

? De la sécurité
La question sécuritaire est d'autant plus importante qu'elle conditionne la réussite de la mission des autorités préfectorales.
Avant tout, les membres du Corps préfectoral estiment qu'ils ont droit à la protection physique de leurs personnes et de leurs biens.
De même, la présence à leurs côtés des Forces de défense et de sécurité est un gage de respect de leurs instructions et décisions et de sécurisation de leurs activités.
Les préoccupations du Corps préfectoral, du point de vue sécuritaire, trouvent leurs réponses dans l'Accord Politique de Ouagadougou, notamment en son point 3.1.3 qui indique que le Centre de Commandement Intégré (CCI) devra tout mettre en ?uvre pour sécuriser toutes les opérations du processus électoral.
C'est pourquoi, le Corps préfectoral suggère qu'au moment où commence la première opération du processus de sortie de crise, le CCI le devance effectivement sur le terrain.
? Des moyens de mobilité
Il importe de rappeler que le redéploiement du Corps préfectoral s'effectue à une période particulière, c'est-à-dire à un moment où, du fait de la crise, les routes sont presque impraticables alors que les populations ont plus que jamais besoin de la présence régulière des autorités pour assimiler les programmes de sortie de crise et y adhérer. Dès lors, la question de la mobilité de ces autorités se pose avec une indéniable acuité. En effet, en cette période où la restauration de l'autorité de l'Etat est plus que jamais nécessaire, il nous semble évident que chaque membre du Corps préfectoral soit doté d'un véhicule de commandement. ? De la disponibilité des bâtiments administratifs. La restauration de l'autorité de l'Etat dont nous parlions plus haut commande par ailleurs que les bâtiments administratifs soient libérés, disponibles et réhabilités pour que les Préfets exercent leurs activités dans des cadres appropriés. En ce qui concerne les bâtiments administratifs, si ce qui vient d'être évoqué se rapporte spécifiquement aux zones CNO, il convient de rappeler que sur l'ensemble du territoire national, ces édifices nécessitent une réhabilitation générale et des équipements adéquats. ? Des moyens financiers
Il convient de signaler que depuis leur redéploiement dans les zones CNO, à l'exception des frais d'organisation de la fête de l'indépendance, les autorités préfectorales supportent, sur leurs ressources propres, tous les frais afférents à leurs séjours dans leurs circonscriptions respectives. Aussi, pour permettre à ces représentants de l'Exécutif de regagner leurs postes et exercer leurs fonctions dans la dignité, importe-t-il de leur accorder les moyens suivants :
- un kit à chaque autorité préfectorale redéployée dans l'une des zones CNO, tel que prévu par le CNPRA ; c'est le lieu de solliciter l'octroi d'un kit spécial à chacune des soixante-quinze (75) autorités préfectorales précédemment déplacées qui n'ont pu bénéficier du kit de redéploiement de 2004 et 2006 ;
- des perdiems aux autorités préfectorales dans le cadre des audiences foraines, à l'instar des autres acteurs de cette importante opération de sortie de crise;
- des fonds en vue de la location d'édifices provisoires là où aucun bâtiment administratif n'est disponible ou pour assurer les frais d'hôtel. ? Du personnel d'appui
Au niveau des moyens humains, il convient de mettre à la disposition de chaque autorité le personnel minimum pour démarrer les activités administratives; il s'agit notamment de :
- une secrétaire;
- au moins deux agents de bureaux;
- un chauffeur.
A ce sujet, il serait souhaitable de laisser la latitude aux autorités de recruter elles-mêmes ce personnel d'appui, eu égard à la pénurie généralisée d'agents.
En définitive, les autorités préfectorales en général, et celles redéployées dans les zones CNO, en particulier, conscientes de leur rôle dans le processus de sortie de crise, réaffirment leur indéfectible loyauté au Président de la République, au Premier Ministre et à l'ensemble du Gouvernement, réitèrent leur ferme volonté de regagner leurs postes respectifs conformément aux instructions de Monsieur le ministre de l'Intérieur contenues dans son message officiel n° 513 en date du 1er octobre 2007.

Monsieur le Premier Ministre,
Au rendez-vous de la restauration de l'autorité de l'Etat, le Corps préfectoral répondra présent. Mais il vous en abjure de lui assurer ce minimum de moyens indispensables à la réussite de sa mission.

Réactions de préfets et de sous-préfets

Jean Baptiste Zamélé (Préfet Kouibly)
Nous sommes prêts à servir notre pays

J'ai apprécié cette séance de travail parce qu'elle nous a permis de clarifier beaucoup de points. De bonnes nouvelles ont été annoncées. Nous sommes donc préparés à regagner notre poste et à servir notre pays. J'ai séjourné à Kouibly plus de trois fois. Il n'y a pas de problème pour la gestion des hommes. Comme nous l'a recommandé le Premier ministre, nous devons composer avec les gens qui sont sur place depuis 5 ans. C'est avec le temps que les problèmes vont se résoudre.
Quand j'y vais, ils se mettent à ma disposition, ils m'ont affirmé que dès l'instant où j'ai mis les pieds à Kouibly, le département m'appartient et qu'ils sont à mes ordres.
S'agissant des moyens de locomotion, je peux dire que j'ai été pionnier. Puisque mon premier poste, en tant que Sous-préfet, était Morondo, dans le département de Séguéla.
J'ai dû voyager dans des Badjan parce que j'avais hérité d'un véhicule d'occasion qui était tombé en panne. J'ai passé plus de six mois avant d'en avoi run. Récemment, quand nous avons été redéployé après la crise, à Duékoué, j'étais le seul à n'avoir pas eu de véhicule de commandement. Là encore, j'ai travaillé pendant 4 à 6 mois avant d'en avoir.

Gohoré Bi Tibé (S/P Yakpabo-Sakassou/ Tiébissou)
C'est difficile, mais nous devons y être

Nous sortons de cette rencontre, rassurés, parce que ce qui nous inquiétait surtout, c'était la question de sécurité. Il a dit qu'il nous engage et a même donné l'exemple du Président de la République. Donc, nous y allons, ragaillardis, pour travailler.
Nous comptons sur eux pour être véritablement en sécurité. En ce qui concerne les moyens, nous savons que le pays est en difficulté. Chacun doit donc faire sa part de sacrifice. La question des véhicules fait partie des sacrifices que nous devons faire. Nous n'avons pas de véhicules, mais nous devons y être. Même les véhicules personnels ne peuvent pas aller partout, notamment les nouvelles sous-préfectures où il n'y pas de bitume. Nous allons faire avec ce que nous avons et je pense que le gouvernement va apprécier nos efforts. Nous savons que c'est difficile.

Mlle Sanogo Karidia (S/P N'Guessankro- Bongouanou)
Je suis inquiète

Nous avons suivi la rencontre avec beaucoup d'intérêt, mais j'ai quelques inquiétudes. Parce que je vais dans une nouvelle sous-préfecture où j'ai été installée vendredi et où il n'y a absolument rien. Même pas une table. On a parlé des collègues qui vont dans les zones CNO sans faire cas de notre situation. Le kit ne concerne que ceux qui vont dans les zones CNO alors que nous n'avons aucun moyen. Lors des passations, nous n'avons reçu que les documents administratifs. Je suis vraiment inquiète parce que les problèmes demeurent. Et pourtant, nous devons partir.

Gui Serodé Florent (Yokoboué / Divo)
Il nous a remonté le moral

Je pense que le Premier ministre a trouvé les mots justes pour nous remonter le moral afin que nous puissions assumer nos obligations dans le cadre des audiences foraines.
Nous allons essayer de traduire dans les faits les instructions qu'il vient de nous donner.
Propos recueillis par
P. N. Zobo
Badini inspecte les bâtiments
Le représentant spécial du Président Blaise Compaoré, le facilitateur du dialogue direct, Bouréima Badini, était le 06 octobre dernier à Bouaké pour constater l'état dans lequel se trouvent les bureaux du préfet, du sous-préfet et leurs résidences respectives. Et cela à la faveur du départ des Forces nouvelles qui occupaient les lieux, abandonnés par leurs occupants au lendemain de la crise du 19 septembre 2002. Au secrétariat général des Forces nouvelles, où il a été reçu par le général de brigade, Soumaïla Bakayoko, chef d'état-major des forces de défense et de sécurité des Forces nouvelles, Bouréima Badini a fait savoir que le Président Blaise Compaoré suit de très près l'évolution de l'application de l'Accord de Ouagadougou qui doit ramener définitivement la paix en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, dit?il, le Président du Faso a accepté de s'impliquer dans la résolution de la crise lors des pourparlers de Ouagadougou. Et de préciser que le facilitateur du dialogue direct lui a aussi demandé de n'exclure personne, mais d'associer tous les acteurs politiques pour la consolidation de la paix en Côte d'Ivoire. Le redéploiement de l'administration préfectorale étant l'un des maillons essentiels de l'Accord politique de Ouagadougou, Bouréima Badini n'a pas manqué de faire savoir que la restauration de l'autorité sur toute l'étendue du territoire est importante. Car la présence des préfets et sous-préfets sur le terrain servira à notifier le bon déroulement des audiences foraines et plus tard de l'identification des populations. De sorte que désormais les Ivoiriens, munis de leur pièce d'identité, puissent circuler librement sur toute l'étendue du territoire national. Après quoi, Boureima Badini et la délégation qui l'accompagnait (composée des représentants de la Présidence de République, de la Primature, du ministère de l'Intérieur et du CNPRA) se sont rendus sur les différents sites. Dans l'ensemble, les bâtiments abritant les bureaux et la résidence du préfet n'ont pas été très endommagés. Mais ont été vidés de leurs conteneurs. Quant à la sous-préfecture, elle est en chantier grâce à des fonds européens qui ont financé les travaux. Malheureusement, ce n'est pas le cas de la résidence du sous-préfet qui n'a plus de toiture et qui est dans un état de délabrement très avancé. Après Bouaké, la délégation conduite par Bouréima Badini visitera Korhogo, Boundiali et Katiola.

Adjé Jean -Alexis
Correspondant régional

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