lundi 8 octobre 2007 par Notre Voie

M. le ministre de l'Intérieur
-M. le Garde des sceaux, ministre de la Justice ;
-MM. Les directeurs centraux et directeurs généraux ;
MM. les préfets
-Mesdames et Messieurs les sous-préfets ;
Je voudrais commencer par dire que la rencontre de ce jour est très importante pou moi. La rencontre avec le corps préfectoral est devenue comme une tradition pour le chef du gouvernement. C'est pourquoi le ministre de l'Intérieur avec insistance, m'a demandé de vous recevoir à la veille du processus que le gouvernement a décidé d'engager. A savoir le lancement des audiences foraines. C'est pourquoi tout à l'heure j'ai écouté avec beaucoup d'attention le discours fait par l'un des vôtres. Qui a évoqué un certains nombre de préoccupations. J'ai aussi apprécié le fait qu'il nous ait déclaré la disponibilité du corps préfectoral d'assumer sa responsabilité en ce qui concerne la marche de l'Etat.
Je voudrais d'abord commencer par parler de l'accord politique de Ouagadougou. Cet accord inter ivoirien a eu pour fondement le fait que les Ivoiriens, par eux-mêmes, à un moment donné de l'histoire de leur pays, ont trouvé les ressources nécessaires, propres pour aller à un dialogue, à des négociations en quête de la paix. Aujourd'hui, ce modèle de sortie de crise est cité partout en exemple. Je pense que l'accord politique de Ouagadougou a ceci comme atout. C'est la volonté politique des signataires de mettre en ?uvre cet accord. C'est pourquoi en ma qualité de chef de gouvernement, je me suis engagé avec le Président de la République de faire en sorte que cet accord politique soit appliqué jusqu'au bout.
Mesdames et messieurs pour arriver au lancement des audiences foraines, il a fallu que les signataires de l'accord travaillent à créer un environnement apaisé, travaillent à mettre en place tous les ingrédients nous permettant de mettre en ?uvre sereinement cet accord. Et je pense que c'est le chef de l'Etat lui-même qui a donné l'exemple en se rendant à Bouaké tandis que toute l'administration n'était pas encore redéployée. Il s'est rendu à Bouaké tandis que toutes les conditions de sécurité n'avaient pas été réunies. Le chef de l'Etat, le faisant a voulu montrer aux Ivoiriens que la paix est possible. Et que la réconciliation est possible aussi. Je pense que ceci n'est pas banal. Bientôt le chef de l'Etat se rendra à Korhogo sans attendre un redéployement total et intégral. Nous tous, nous devons savoir que notre pays doit sortir de l'anormalité doit retrouver son unité. De ce fait, les premières autorités que nous sommes, devons faire des sacrifices. Nous ne pouvons pas laisser notre pays dans cette situation. Nous ne pouvons pas abandonner toutes ces populations. C'est pourquoi le chef de l'Etat a voulu montrer l'exemple à tous pour dire qu'il faut aller chercher la paix, qu'il faut aller vers la paix, qu'il faut que la réconciliation, la réunification soient réalisées. Je pense que notre objectif au niveau du gouvernement c'est de faire en sorte qu'il y ait des élections démocratiques et transparentes pour permettre la mise en place de nouvelles institutions, pour répondre aux aspirations de tous les Ivoiriens. Et c'est ce que nous sommes en train de mettre en place. Et avant de revenir sur les préoccupations du corps préfectoral, il me faut vous dire que ce souci est non seulement partagé par les Ivoiriens, mais par la sous-région. Que dis-je par le monde.
Personne d'autre ne viendra résoudre nos problèmes à notre place. C'est nous en Côte d'Ivoire, Ivoiriens, qui devons trouver les ressources nécessaires pour faire la paix. L'extérieur ne peut que nous y aider. Je pense que c'est vraiment important et que c'est comme ça que je définis l'accord politique de Ouagadougou. L'accord politique a permis que les populations puissent aller et venir. Si vous suivez la télévision, il y a quelques jours les populations de Danané sont venues voir le président sans crainte. Les populations de Boundali sont venues voir le président sans crainte. Ce qui n'était pas possible il y seulement 8 à 9 mois. Voilà ce que l'accord politique de Ouagadougou a déjà donné aux Ivoiriens.

Et je pense que ce n'est pas rien. C'est pourquoi, je vais inviter tout le monde, toutes les couches à s'impliquer et à suivre l'exemple qui est donné par le chef de l'Etat. Nous tous, nous savons que la situation n'est pas normale mais on doit se battre pour sortir le pays de cette anormalié. On doit se battre pour réunir le pays. Et chacun a un rôle à jouer, vous préfets, secrétaires généraux, sous-préfets, vous devez jouer votre rôle. Je vous parlerai sans tabou. Je pense qu'aujourd'hui, les préfets, les secrétaires généraux et les sous-préfets doivent nous aider à réaliser la réunification du pays. Vous devez nous aider. C'est votre tâche, c'est votre rôle. Les préfets, les sous-préfets, les secrétaires affectés dans les zones centre, nord, ouest, doivent rejoindre leur poste. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de problème. Il y a des problèmes. On me dira mais les chefs militaires qui sont au Nord. A qui ils doivent obéir ? Comment travailler avec eux ? Mais là encore le président de la République a donné l'exemple. Le 7 août, le président et moi-même avons assisté à un défilé des forces mixtes où il y avait les forces de défense et de sécurité et les forces armées des Forces Nouvelles. Nous avons donné des instructions claires et précises aux chefs militaires. Moi-même je les ai reçus. Le facilitateur duprésident Blaise Compaoré les a reçus à la demande du président Laurent Gbagbo à la suite de la réunion du comité d'évaluation et d'accompagnement de l'accord politique de Ouagadougou. Donc, il faut que vous sachiez que vous allez dans ces régions et que vous trouverez là-bas des frères, des gens disposés à travailler. Je sais qu'à la pratique, il peut y avoir des problèmes, des obstacles. C'est notre Le gouvernement vous envoie comme des soldats, des pionniers. Et votre ministre l'a dit. Pour aller travailler, pour aider à la réunification du pays, pour sortir le pays de la crise. Il faut que les préfets, les sous-préfets, les secrétaires généraux aillent travailler. C'est votre part de sacrifice. Comme tous nous avons à faire des sacrifices si on veut que notre pays retrouve les chemins de la paix je sais très bien. que beaucoup observe le gouvernement, observe le chef de gouvernement pour noter sa capacité à accorder une plus grande sécurité aux citoyens. Donc c'est une préoccupation. C'est pourquoi, non seulement le Centre de commandement intégré a été instruit pour assurer la sécurité pendant les audiences foraines et même après sur l'ensemble du territoire. En plus, nous avons reçu les généraux Mangou et Bakayoko pour leur demander de prendre des dispositions particulières pour assurer la sécurité des populations. Donc, quand on parle de sécurité, je sais ce que c'est. Je sais de quoi je parle puisque moi-même j'ai été victime d'une attaque. Mais en même temps parce que je sais ce que c'est que la sécurité. J'ai pris des dispositins particulières pour que les préfets, secrétaires généraux, les sous-préfets soient en sécurité partout sur le territoire national. Donc je voudrais vous rassurer, je dis bien je voudrais vous rassurer que je sais que certains peuvent avoir quelque peur peur mais le pays a besoin de vous, courageux. Je dis bien courageux parce que moi après l'attentat du 29 juin, il m'a fallu une petite dose de courage. J'aurais pu fuir. Mais dans l'intérêt supérieur de la Nation, j'ai assumé ma responsabilité. Pas parce que qu'il n'y a pas de menaces. Il y a des menaces. Mais je veux dire que nous avons pris des dispositions. Il faut que les préfets, les secrétaires généraux, les sous-préfets aillent sur le terrain. Il ne faut pas que l'histoire retienne que c'est par défaut de préfets, de secrétaires généraux, de sous-préfets, qu'on a pas pu faire les audiences foraines. Il faut que vous y soyez. Le gouvernement sera à vos côtés pour vous soutenir et vous sécuriser. A propos des bâtiments administratifs, j'ai reçu un dernier rapport faisant état de ce que ces bâtiments ont été libérés. Quand je disais au général Bakayoko Soumaïla qu'ils avaient occupés les bâtiments, il m'a dit nous les avons entretenus. Et que s'ils ne les avaient pas occupés, ces bâtiments seraient en ruine. Mais maintenant que nous en avons besoin, je leur ai dit de les libérer. Les bâtiments ont donc été libérés. Il y a une mission qui sillonne les différentes zones centre, nord et ouest et qui fera une certification pour montrer que les bâtiments sont bel et bien libérés. Mais même libéré, ça ne résoud pas le problème des logements du corps préfectoral. Parce qu'il nous faudra des moyens pour les réhabiliter, et ça prendra du temps. C'est pourquoi la solution pratique c'est de dire que partout, il faut qu'ils trouvent des résidences afin qu'ils puissent déjà commencer à travailler. Certains auront des chambres d'hôtel. Je vous informe que le Premier de Côte d'Ivoire loge encore dans un hôtel. Donc, on sera des collègues d'hôtel. Il faut que vous acceptiez cela. C'est votre part de sacrifice et c'est dans l'intérêt supérieur de la Nation. Partout où vous serez, il faut commencer à travailler. Je pense que c'est important. On m'a aussi signalé que dans certaines sous-préfectures nouvellements créées, il n'y a même pas de bureau ni de logement. On va trouver des maisons pour que vous puissiez les habiter.
A propos des moyens financiers, je pense que le ministre Tagro vous a donné l'information tout à l'heure pour votre installation. Le ministre de l'Economie et des Finances a été instruit pour que vous ayez les moyens de travailler. Nous sommes dans une situation extrêmement difficile mais en même temps, je suis parfaitement conscient et d'accord avec vous qu'il faut le minimum. Nous ferons en sorte pour effectivement pourvoir à la question des moyens. Vous avez aussi parlé des véhicules. Cette revendication est juste. C'est une question que nous avons abordée avec le ministre de l'Economie et des Finances. Nous avons regardé comment nous pourrions régler ce problèma-là. Si on veut renouveler le parc auto, ça tourne autour d'une vingtaine de milliards. Ce qui est lourd pour la trésorerie. D'ici la fin du mois d'octobre, vous aurez des véhicules de seconde main pour travailler sur le terrain. Le ministre de l'Economie et des Finances que nous avons vu nous a assuré qu'il dégagerait des fonds pour que vous puissiez disposer de ces véhicules. Vous pouvez déjà rejoindre vos postes. Il faut que les audiences foraines commencent rapidement, qu'on parte à l'identification et qu'on commence les activités préparatoires des élections. C'est à ce prix-là seulement que le pays sortira définitivement de cette page triste son histoire.

Propos recueillis par Vincent Deh Coll : Elysée Gonçalvès

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