lundi 8 octobre 2007 par Notre Voie

La question de son retour en zones ex-assiégées a fait l'objet de la séance de travail que le corps préfectoral a eue avec le premier ministre samedi dernier à l'Hôtel Ivoire.

Les préfets, secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets des zones centre, nord et ouest vont enfin regagner leurs postes respectifs. La question cruciale de leur sécurité ainsi que leur personnel qui conditionnait leur retour en zones ex-assiégées a été tranchée samedi dernier, à la salle des fêtes de l'Hôtel Ivoire par le Premier ministre. "Quand on parle de sécurité, c'est une préoccupation. Je sais ce que c'est puisque moi-même j'ai été victime d'un attentat. C'est pourquoi, j'ai pris des dispositions particulières pour assurer la sécurité des préfets, des secrétaires généraux de préfecture et des sous-préfets, partout sur l'ensemble du territoire.
Non seulement j'ai instruit le Centre de commandement intégré (CCI) pour assurer la sécurité pendant et après les audiences foraines, mais j'ai également reçu les généraux Philippe Mangou et Soumaïla Bakayoko pour leur demander de prendre des dispositions particulières pour assurer la sécurité. Allez donc travailler, rejoignez vos postes sans crainte", a rassuré le Premier ministre Soro Guillaume. En plus de cette assurance, les préfets vont, dès aujourd'hui même, percevoir au CNPRA, comme kit d'installation, leurs chèques de 6 millions de CFA et 5 millions pour les secrétaires généraux et les sous-préfets. Annonce faite par le ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro. A propos des bâtiments administratifs qu'occupent les chefs militaires des Forces nouvelles, le Premier ministre a indiqué avoir reçu un dernier rapport faisant état de leur libération. Une mission, selon le chef du gouvernement, sillonne les différentes zones depuis samedi pour attester et certifier que ces bâtiments ne sont plus occupés par les Forces nouvelles. Etant donné que la réhabilitation de ces édifices prendra du temps, Soro Guillaume préconise comme solution pratique que ces administrateurs soient logés dans des résidences ou des chambres d'hôtel afin qu'ils commencent à travailler. Il les a exhortés à accepter ce sacrifice qui s'inscrit dans l'intérêt supérieur de la nation. Tout en trouvant légitimes les revendications du corps préfectoral relatives aux problèmes financiers et aux moyens de mobilité, le Premier ministre a rassuré qu'il leur faut le minimum pour travailler. Au regard des difficultés que connaît le pays, le renouvellement du parc auto est lourd pour la trésorerie car il tournera autour d'une vingtaine de milliards. En attendant de régulariser cette situation, le corps préfectoral va disposer de véhicules de seconde main d'ici à la fin du mois en cours. "Je voudrais vous inviter à regagner vos postes ; il faut commencer rapidement les audiences foraines pour qu'on parte à l'identification et pour que démarrent les activités préparatoires des élections", a-t-il recommandé. Pour lui, il ne faut pas que l'histoire retienne que les audiences foraines n'ont pas pu se faire parce que les préfets, secrétaires généraux de préfecture et sous-préfets n'ont pas pu rejoindre leurs postes par manque de matériels roulants. Alors que, poursuit-il, l'objectif au niveau du gouvernement, c'est la tenue d'élections démocratiques et transparentes pour permettre la mise en place de nouvelles institutions et répondre aux aspirations de tous les Ivoiriens. Il a demandé aux uns et autres de suivre l'exemple du président Laurent Gbagbo qui a effectué le déplacement de Bouaké alors que toutes les conditions de sécurité n'étaient pas réunies. Soro a également annoncé que le président de la République se rendra sous peu à Korhogo bien que le désarmement ne soit pas total et intégral. Pour ce qui est de l'Accord de Ouagadougou issu du dialogue direct, le Premier ministre a fait remarquer que ce modèle de sortie de crise est aujourd'hui cité en exemple partout. Le Premier ministre a exhorté le corps préfectoral à faire en sorte que les chefs militaires des zones Forces nouvelles se reconnaissent en eux. Sur cette question, il a dit toute sa fierté et a remercié le ministre Désiré Tagro pour son efficacité et pour s'être bien battu. Selon Désiré Tagro, la mise en ?uvre de l'Accord de Ouagadougou conduit le pays vers la paix et des étapes importantes ont été franchies sous la conduite du Premier ministre. Notamment, le démantèlement de la zone de confiance, la Flamme de la paix à Bouaké et la célébration de la fête de l'indépendance dans les zones ex-assiégées en présence des membres du gouvernement.
Des événements qui, avec l'environnement sociopolitique et psychologique qui en découle, confortent le sentiment que la paix n'est plus une vue de l'esprit mais une réalité. Il a donc soutenu que les actions menées par son département vont dans le sens de la réalisation concrète des différentes phases de l'Accord de Ouagadougou. Il était donc de son devoir d'écouter ses collaborateurs et de transmettre leurs préoccupations afin de trouver des solutions idoines.
Pour le porte-parole du corps préfectoral Sam Etiassé, la volonté du Premier ministre de traduire en actes concrets les termes de l'Accord de Ouagadougou depuis sa nomination n'est plus à démontrer. Selon le préfet Sam Etiassé, la question sécuritaire conditionne la réussite de la mission des autorités préfectorales.
Les membres du corps préfectoral estiment qu'ils ont droit à la protection physique de leurs personnes et de leurs biens, la présence à leurs côtés des Forces de défense et de sécurité est un gage de respect de leurs instructions et décisions et de sécurisation de leurs activités", a-t-il indiqué. Il a rassuré le chef du gouvernement que le corps préfectoral répondra présent au rendez-vous de la restauration de l'autorité de l'Etat. Pourvu que le minimum de moyens indispensables à la réussite de sa mission soit assuré. Le corps préfectoral a réaffirmé sa loyauté au président de la République, au Premier ministre et au gouvernement et a réitéré sa volonté de regagner leurs postes respectifs. Pour le Directeur général de l'Administration du territoire, M. Séhi Gaspard, le corps préfectoral n'attend que sa feuille de route.


Vincent Deh

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