Guillaume Soro a invité samedi les préfets, secrétaires de préfectures et sous-préfets à aider le gouvernement à réussir la réunification en s'impliquant davantage dans les audiences foraines.
Le temps des sacrifices. C'est le message fort que le chef du gouvernement a tenu à faire partager au corps préfectoral réuni samedi à la salle des fêtes de l'hôtel Ivoire à Abidjan. Guillaume Soro a invité les préfets, secrétaires de préfectures et sous-préfets à aider le gouvernement à réussir la réunification en s'impliquant davantage dans la reprise des audiences foraines. Les autorités que nous sommes, devons faire des sacrifices. Nous avons donné des instructions claires et précises aux différents chefs de guerre. Vous trouverez des gens disposés à travailler avec vous. () Le gouvernement vous envoie comme des pionniers pour aider le pays à sortir de la crise. C'est votre part de sacrifice si on veut que notre pays renoue avec la paix, a insisté le Premier ministre. Pour rassurer le corps préfectoral, il a indiqué qu'il a pris des dispositions particulières pour que l'autorité administrative soit en sécurité dans les zones CNO (Centre-Nord-Ouest). Le Centre de commandement intégré (Cci) a été instruit pour assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire national. Lisant l'anxiété dans le regard des collaborateurs de Désiré Tagro, (ministre de l'Intérieur), le chef du gouvernement tente de fouetter leur orgueil. Le pays, a commenté Guillaume Soro, a besoin d'hommes et de femmes courageux. C'est Dieu qui assure la sécurité. Il ne faut pas que l'histoire retienne que par votre faute, les audiences foraines n'ont pas eu lieu. Allez sans crainte dans vos zones d'affectation. J'ai les moyens de faire en sorte que l'autorité de l'Etat s'impose. Je sais qu'à la pratique, il y aura des problèmes. Qu'on nous signale les difficultés. Nous sommes-là pour régler les problèmes. Aussi a-t-il loué le courage du chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, qui n'a pas attendu le redéploiement total de l'administration pour se rendre à Bouaké.
En cette période délicate, le chef du gouvernement fait appel au sens élevé de l'Etat de la part du corps préfectoral. Quand on est préfet, on est préfet pour tout le monde. Les populations doivent se reconnaître en vous. L'histoire doit retenir que vous vous êtes battus pour prendre la place qui est la vôtre dans le processus de sortie de crise, a-t-il enseigné.
Bien avant l'intervention du Premier ministre, Sam Etiassé, préfet de la région des Lagunes, par ailleurs porte-parole et le ministre Désiré Tagro ont planté le décor en rappelant les préoccupations des représentants de l'Etat. A savoir la question sécuritaire, les moyens de mobilité, les moyens financiers, l'état des bâtiments administratifs et le personnel d'appui. Pour le préfet Sam Etiassé, la question sécuritaire conditionne la réussite des audiences foraines. C'est pourquoi le Cci, a-t-il proposé, doit devancer le corps préfectoral sur le terrain. Mais avant l'entame de l'opération, il exige du gouvernement un kit (6 millions de Fcfa pour les préfets et 5 millions pour les sous-préfets) ainsi qu'un kit spécial à chacune des 75 autorités préfectorales sans oublier les per diem et des fonds pour assurer, éventuellement, les frais d'hôtels. C'est mon devoir de les écouter, de vous transmettre leurs préoccupations , a précisé le ministre de l'Intérieur en s'adressant au Premier ministre. En attendant d'apporter une suite favorable aux autres préoccupations, le cabinet de la primature a invité les préfets et sous-préfets des zones CNO à passer dès ce matin pour récupérer leur kit.
Jean Roche Kouamé