lundi 8 octobre 2007 par Le Rebond

Dans le cadre du redéploiement du corps préfectoral qui fait couler beaucoup d'encre et de salive, le premier ministre, Guillaume Soro qui avait à ses côtés le ministre de l'intérieur, Tagro Asségnini Désiré et le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l'homme, Koné Mamadou, a reçu le samedi 6 octobre dernier, les préfets et sous-préfets à la salle des fêtes de l'hôtel Ivoire à Abidjan Cocody.

D'abord c'est M. Séhi Gaspard, directeur général de l'administration du territoire qui est intervenu pour souligner l'espoir que suscite l'accord de Ouaga après sa signature le 4 mars dernier. Selon lui, avec les audiences foraines que certains qualifient de dangereuses, un pas important est en train d'être franchi aujourd'hui. Il a par ailleurs indiqué que connaissant sa place, le corps préfectoral est là, présent pour recevoir sa feuille de route. Ensuite, c'est le représentant du corps préfectoral, le préfet de la région des lagunes, M. Sam Etiassé qui est monté au créneau. Selon lui, le corps préfectoral se réjouit encore une fois de se retrouver avec le premier ministre pour parler de retour à la paix. Il a réitéré les préoccupations dudit corps qui sont en quelque sorte les conditions sine qua non pour répondre présent dans les différents lieux d'affection. Au nombre de ces préoccupations, il y a la question de sécurité. Parce qu'ils ont besoin de sécurité avant d'ajouter : la présence des Fds est un gage de sécurité . Pour lui, cela est précisé dans l'accord de Ouaga. C'est pourquoi il souhaite que le CCI les précède sur le terrain. Le porte-parole du corps préfectoral a évoqué la question de moyen de locomotion qui est importante et qui leur permette de se rendre partout. Sur la question du logement et des bureaux, il a demandé au premier ministre de faire libérer et réhabiliter les bâtiments administratifs dans les zones Centre, Nord et Ouest (CNO). Le préfet Sam Etassé Jean Baptiste a évoqué le problème de moyens financiers car selon lui, après la célébration de la fête de l'indépendance, le corps préfectoral sur le terrain vit sur fonds propre. A cet effet, le corps préfectoral veut avoir le kit tel que le souhaite le Cnpra. Il demande également que le kit spécial pour les 75 préfets antérieurement redéployés, soit donné sans oublier leur perdiem. Comme dernière préoccupation, le porte-parole a souhaité que pour être efficace sur le terrain, le corps préfectoral a besoin d'un minimum de personnel. A savoir une secrétaire, deux agents de bureau et deux chauffeurs. Il a souhaité que les préfets et sous-préfets fassent eux-mêmes leurs choix. Après le préfet Sam Etiassé, c'est le ministre de tutelle, Tagro Asségnini Désiré qui, comme un pompier est venu pour éteindre le feu. En tant que ministre de tutelle, il est de mon devoir de chercher des solutions a-t-il dit. Il a affirmé avoir sollicité le CCI pour régler la question de sécurité. Poursuivant, il a fait savoir que des locaux ont été sélectionnés et des instructions ont été données par le premier ministre pour qu'ils soient libérés. Et une mission sera bientôt sur le terrain pour faire des constats. Le ministre Tagro a fait savoir que pour la paix, un kit de 6 millions de Fcfa a été dégagé pour les préfets et 5 millions de Fcfa pour les secrétaires généraux et les sous-préfets. Il a promis que le corps préfectoral recevra ses kits le mardi et le mercredi prochain. Pour la question de mobilité, Tagro a précisé que des véhicules d'occasion seront achetés. Le ministre de l'économie et des finances a donné l'assurance que d'ici fin octobre les moyens seront dégagés.

Soro Guillaume appelle au sens patriotique

Le premier ministre a dit apprécier la déclaration du corps préfectoral pour son engagement au côté de l'Etat. Selon lui, l'accord de Ouaga est un bon accord d'où son engagement et celui du chef de l'Etat pour son aboutissement. Pour la question de sécurité évoquée pour le corps préfectoral, le premier ministre a indiqué savoir ce que c'est pour avoir lui-même été victime. Toujours sur cette même question, Guillaume Soro a demandé aux préfets et aux sous-préfets de suivre l'exemple donné par le chef de l'Etat qui s'est rendu à Bouaké au moment où les conditions de sécurité n'étaient pas réunies. Cela n'est pas banal a-t-il insisté avant d'ajouter : bientôt le chef de l'Etat se rendra à Korhogo sans que le désarmement ne soit total . Pour Soro, les premières autorités que sont les préfets, les sous-préfets, maillons importants du processus de paix, doivent faire des sacrifices. Il ne faut pas que l'histoire retienne que c'est le corps préfectoral qui a empêché le retour à la paix , a fait savoir le premier ministre. Ainsi, Guillaume Soro a demandé au corps préfectoral de regagner son poste. Aux dires de Soro, le CCI a été instruit et les généraux Mangou et Bakayoko ont reçu des instructions spéciales. Il a rassuré que le gouvernement prendra des dispositions spéciales pour palier les problèmes de sécurité qui lui sera transmis. Quant aux bâtiments en zone CNO, il a dit qu'ils ont été libérés. Cependant, il a demandé aux préfets, sous-préfets et aux secrétaires généraux de regagner leur poste en se logeant dans les hôtels. Parce que les bâtiments qui ont été libérés ont besoin d'être réhabilités. Soro a souhaité que le corps préfectoral qui doit se rendre en zone CNO soit constitué d'homme d'expérience avant de demander aux uns et aux autres d'être des préfets et sous-préfets pour tous car il ne doit pas avoir de corps préfectoral pour loyalistes et rebelles.

Benoît Kadjo

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