mercredi 10 octobre 2007 par Le Temps

Certes nous sommes en campagne électorale, et ce n'est pas parce que nous sommes en campagne électorale que tout nous est permis !

Avant l'arrivée du président du PDCI dans le Lebutu, certains militants PDCI de cette région ont parlé. Ils ont parlé, pas pour nous instruire sur le programme de gouvernement de leur parti, le PDCI, mais plutôt pour nous entretenir sur l'âge des leaders régionaux du FPI dans le Lebutu. Notamment l'âge du Professeur Memel Fotê et du Docteur Adoux Essoh. Sans vouloir entrer dans une polémique vaine, il convient de rappeler aux adversaires politiques du PDCI de rester strictement dans le cadre républicain, courtois et respectueux, pour cette campagne électorale qui s'annonce difficile pour tout le monde. Mais encore plus pour ces militants PDCI compte tenu des alliances maléfiques qu'ils ont passées avec les fossoyeurs de la République.
C'est en inscrivant par exemple nos paroles et nos actions dans un cadre républicain apaisé que la population saura le meilleure profil du candidat qui sera porteur de l'espérance d'une vie meilleur pour elle, par le programme de gouvernement qu'il lui propose.
Il n'est donc pas nécessaire, pour des esprits bien structurés, de donner dans l'invective, l'irrévérence, la bêtise et les insultes. En insultant et en traitant de " vieillards ", des personnalités qui ont fait la preuve de leur qualité d'homme. Des personnalités qui ne sauraient être piétinées dans leur dignité et dans leur vie privée parce que nous sommes en politique, et que là précisément tout est permis, comme l'a fait un militant PDCI de ma région dans un quotidien de la place à propos du Professeur Memel Fotê, et du Docteur Adoux Essoh. Oui c'est aussi vrai que l'ivresse d'un micro tendu par un journaliste est un risque de dérapage pour des esprits précaires, je le sais! Le Professeur Harris Memel Fotê et le Docteur Adoux Essoh sont connus dans ce pays et dans le monde. Si leur action politique doit être jugée, ce qui est souhaitable, par ailleurs, dans un contexte politique civilisé tel que nous l'espérons, il faudrait pour l'un, prendre en compte son action politique dans sa globalité nationale et " pan-négriste ", pour ne pas dire panafricaine (ce terme est trop restrictive). Par exemple, sa lutte pour l'indépendance totale de la Côte d'Ivoire à une période où certains d'entre nous n'étaient pas encore nés, et où ceux qui lui sont contemporains n'y croyaient pas du tout. Pour l'autre, venu à la tête du Conseil général de la région des lagunes, dans un contexte totalement inédit (aucun parti en Côte d'Ivoire en dehors du FPI, n'a l'expérience de la gestion d'un Etat en guerre, concomitamment) c'est dans son action de développement que nous devons le juger, par des approches analytiques et critiques constructives pour le développement de la région. Parce que pour moi plus qu'un poste politique, le poste de Président du Conseil général est un cadre de développement régional qui devrait faire cohabiter dans une atmosphère fraternelle et conviviale toutes les compétences d'une région, quelle que soit leur divergence idéologique, pour la " booster " vers le progrès. Comprendre cela autrement, c'est qu'on n'a rien compris à la philosophie de la politique de régionalisation. C'est en un mot comme en mille être ignorant des fondamentaux et des exigences d'une politique de décentralisation efficace et porteuse d'espoir d'un mieux-être pour les populations. Donc l'âge, de ces patrimoines de notre région et de la Nation ivoirienne, ne devrait donc pas focaliser notre attention au point de nous faire perdre de vue l'essentiel du combat politique qui est ailleurs Fondamentalement, ce combat politique est un " continuum " qui comprend le passé, le présent et les perspectives du futur. Et c'est en appréciant ce triptyque chronologique que nous serons capable de trouver les points d'encrage pour propulser notre pays vers le progrès. Cette période de campagne électorale qui s'annonce avec beaucoup de passion doit nous permettre de prouver, les uns et les autres, notre capacité d'élévation intellectuelle pour proposer des programmes de gouvernement à nos populations qui nous attendent sur le terrain des propositions non chimériques. Nous ne devons en aucune manière noyer notre incapacité dans des discours injurieux qui ne nous honorent pas et qui ne font que nous dévaloriser. Le Peuple éburnéen, ce brave Peuple qui a résisté à l'ogre français, est un Peuple mature qui saura choisir, parmi les impétrants, celui qui répond le mieux à ses aspirations de défense des intérêts sacrés de la Nation ivoirienne. Dans ce schéma- là, le seul qui s'impose à nous tous c'est le Président de la République actuel, Monsieur Laurent Gbagbo.

Professeur Gnagne Yadou Maurice Directeur de la Stratégie et de la communication DDC Dabou-Sikensi

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