A l'occasion du 20eme anniversaire de son accession au pouvoir, Blaise Compaoré le Président Burkinabé, a accordé une entretien au confrère Jeun Afrique. Dans cette ?'grande interview'', Blaise Compaoré n'est pas d'avis avec le chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, quant à la date des présidentielles en Côte d'Ivoire.
Le débat sur la date probable pour l'organisation des élections présidentielles en Côte d'Ivoire est clos. Du moins, c'est ce que l'on pourrait penser à la lecture de l'interview que Blaise Compaoré, facilitateur dans la crise ivoirienne, a accordée à ?'Jeune Afrique''. ?'La date des élections sera fixée par la commission électorale indépendante'' a tranché le président Burkinabé, mettant ainsi fin au débat pour le moins inutile, engagé par Monsieur Laurent Gbagbo. En effet, le chef de l'Etat ivoirien, bien qu'ayant reconnu qu'il n'était pas l'organe habilité en la matière, a déclaré les élections présidentielles possibles en décembre 2007, contrairement à la Cei, l'organe compétent, qui les prévoyait pour octobre 2008. Pour le facilitateur, beaucoup reste à faire et il faut ?'plus de volonté de la part des parties'', surtout que l'accord de Ouaga poursuivra-t-il prévoyait le début des audiences foraines pour le 22 avril. Elles n'ont commencé que fin septembre . La date avancée par la Cei est donc plus raisonnable selon lui, vu l'état d'avancement du programme, même si le facilitateur n'exclut pas qu'on puisse aller plus vite a condition qu'ils y mettent plus de bonne volonté . Parlant de ses rapports avec Laurent Gbagbo et la ?'brouille'' qui avait existé entre ces deux ?'époux'' dans les années 90, Blaise Compaoré a déclaré que ces relations se sont normalisées. Pour lui, cette ?'brouille'' est venue du fait que quand il (Ndlr Laurent Gbagbo) est arrivé au pouvoir, en 2000, des personnes mal intentionnées lui ont affirmé que le Burkina Faso avait d'autre choix politiques que lui en Côte d'Ivoire. En clair, que nous ne voulions pas de lui et que nous préférerions Alassane Ouattara . Blaise Compaoré s'est aussi penché sur la question de la réintégration des Forces Nouvelles au sein de l'armée nationale et la conservation de leur grade. Le facilitateur a dit avoir reçu récemment les différents chefs d'Etat Major concernés et les commandants de zone, et que les discussions se poursuivent. Le Président Burkinabé a promis formuler des recommandations d'ici peu, parce que ce dossier constitue jusqu'à ce jour, l'écueil majeur dans la résolution de la crise ivoirienne.
Api Ahissan