jeudi 11 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

La relation franco-africaine traditionnelle est probablement dépassée aujourd'hui. Tels sont les propos d'Alain Wils, Directeur général de CMA CGM (compagnie maritime associée au groupe Bolloré), suite à la perte du marché du port de Dakar par Bolloré. Contrairement au Sénégal, l'on est tenté de se demander à quels critères répond le renouvellement des contrats des grands groupes présents en Côte d'Ivoire. Vendredi dernier, l'Etat ivoirien a remis sa confiance en le groupe Bouygues pour la distribution exclusive de l'eau à travers le territoire ivoirien. Au terme d'une procédure qui a certainement respecté les formalités du contrat de gré à gré. Ainsi, la Société pour la distribution de l'eau en Côte d'Ivoire effectuera exclusivement cette tâche pour 15 autres années en Côte d'Ivoire. Signé en octobre 1987 pour une durée de vingt (20) ans, le contrat de la Sodeci (Société de distribution d'eau en Côte d'Ivoire) avec l'Etat de Côte d'Ivoire a expiré en fin septembre 2007. Préoccupé par cette échéance, avec l'appui du Président directeur général du Groupe Cie-Sodeci, Marcel Zady, le Directeur général de la Sodeci, Basile Ebah, a lancé l'organisation pour la reconduction du contrat et passé en revue les stratégies qui devaient positionner l'entreprise pour les futures négociations du renouvellement du contrat. Ce qui est désormais chose faite.
Est-ce parce qu'elle est rattachée par un lien historique à la Côte d'Ivoire qu'elle a renouvelé aussi aisément un tel contrat alors que dans la sous-région, des appels d'offres ont été lancés ? Remarquons qu'à part l'exemple du Sénégal cité plus haut, le Niger a depuis peu décidé de ne plus faire de l'entreprise française Areva, son partenaire exclusif. Implantée depuis les années 1970, la société française Areva exploite le gisement d'Arlit (Nord du pays). Depuis quelques années, l'uranium a flambé. La concurrence arrive donc en force au Niger et le gouvernement a délivré de nombreux permis d'exploration à des firmes canadiennes et surtout chinoises. Notamment la China Nuclear Engineering and Construction Corporation (CNEC) et ATI Petroleum. Pour le Niger, il faut ouvrir le marché puisqu' il n'y a pas de raison de se river à un partenaire historique, et ne pas profiter de l'engouement pour l'atome. Contrairement à ces pays, la Côte d'Ivoire est encore à la traîne. Des marchés de gré à gré continuent de s'y tenir, et certains sont reconduits à des francs symboliques. L'on se rappelle le Terminal à conteneur de Vridi (TCV) dont le contrat, au départ constitué d'une procédure d'appel d'offres, s'est terminé par une signature de gré à gré intervenue le 27 octobre entre la direction du PAA et Bolloré. Dès lors, la Setv se substitue à toutes les autres sociétés de manutention, pour la manutention bord et terre de tout navire porte-conteneur, fussent-elles désignées par les armateurs comme étant acconiers opérant sur leurs navires, bafouant ainsi les règles de la concurrence. N'échappent pas à cette règle les contrats de la CI Telcom, de la CIE Pour faire, affluer les investisseurs et développer son économie, l'Etat ivoirien gagnerait à se débarrasser des amitiés séculaires, parfois très nuisibles. Les exemples nigériens et sénégalais doivent faire tâche d'huile. Wenceslas Assohou (wens_wanga@yahoo.fr)
In Le Courrier d'Abidjan
Parution No: 1132
Du Mercredi 10 Octobre 2007

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023