Hier, au siège de SERVIR, Mme Henriette Konan Bédié a offert des ouvrages scolaires aux enfants des 13 communes du district d`Abidjan. Au nombre de six cents (600), chacun de ces enfants est reparti joyeux à la maison avec les cadeaux précieux de SERVIR. Mais la présidente de l`ONG qui compte rééditer cette initiative a promis toujours d`aider les enfants surtout les plus démunis. Ici, en intégralité son intervention et les images fortes de cette cérémonie.
C`est une bien agréable occasion pour moi, de présider la cérémonie de ce jour parce qu`elle concerne les enfants, parmi les plus démunis, ces êtres fragiles, chers à notre c?ur et dont les espoirs reposent sur nous, les adultes.
Mais avant tout propos, les membres de SERVIR, s`associent à moi pour remercier tous ceux qui ont rendu cette manifestation possible. Notamment nos partenaires, les Assistants sociaux, qui tous, ont eu la rude tâche de sélectionner et d`engager parmi la multitude d`enfants déshérités de l`agglomération d`Abidjan, l`effectif de 600 enfants constituant les cas sociaux les plus préoccupants.
Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Elus,
- Mesdames les épouses des membres du Gouvernement,
- Mesdames les épouses des Elus, Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs.
En cette période de rentrée scolaire pendant laquelle l`angoisse se mêle au doute pour la plupart des parents et des responsables que nous sommes, tant les sollicitations, les demandes d`aide et d`interventions sont nombreuses et variées, vous avez accepté de distraire de votre temps précieux pour marquer votre soutien à l`action de SERVIR et votre attachement à la cause des enfants déshérités. C`est là un message d`amour et de solidarité que vous contribuez, aux côtés de notre Association de bienfaisance, à faire passer dans la Communauté ivoirienne tout entière.
SERVIR s`est fixé des objectifs sociaux ambitieux et travaille méthodiquement à les atteindre. Parmi ces objectifs, la formation des enfants, des jeunes en situation de détresse (orphelins, handicapés, démunis) tient une place particulière.
Les enjeux de la formation pour tous sont si importants à nos yeux que nous avons décidé de faire de la cérémonie de remise d`ouvrages scolaires, chaque année à la rentrée scolaire, une tradition de solidarité avec les enfants les plus déshérités. Cette année, je voudrais insister sur deux choses.
La première concerne la nécessité d`ouvrir notre c?ur pour apporter un peu de chaleur humaine et d`aide matérielle aux enfants que le sort a frappés durement, en leur enlevant père et mère ou l`un des deux, afin que l`accès au savoir ne soit pas pour eux qu`un rêve irréalisable. La seconde est relative à la situation injuste que vivent les filles au regard de l`accession à l`école, et donc au savoir et au minimum de formation. En effet, alors que le nombre de filles et celui des garçons sont sensiblement équivalents dans la société ivoirienne, le taux moyen national de scolarisation est de 62% pour les garçons et 48% pour les filles. Cet écart au détriment des filles s`accentue davantage lorsque l`on progresse dans les niveaux de la formation. Ainsi, la population des filles ne représente que 38% des effectifs du CM2 pour n`être, en définitive, que de 25% dans l`enseignement supérieur. C`est injuste et préoccupant. Quelles que soient tes raisons d`ordre matériel, traditionnel, moral ou religieux qu`on pourrait évoquer pour expliquer ou justifier cette situation, nous constatons avec tristesse qu`il n`y a pas d`égalité d`accès à l`école entre les filles et les garçons. C`est là, un réel danger qui menace les fondements mêmes de notre société. Pourtant, bien des maux de sociétés africaines modernes pourraient être atténués, voir éradiqués, en facilitant l`accès des filles à l`école et en leur assurant une bonne formation.
A cause du rôle majeur qu`elle joue dans l`éducation et, l`apprentissage de base des enfants, la femme bien formée sera un moteur puissant de progrès et d`équilibre social ; elle sera un agent économique plus efficace ; elle comprendra mieux les enjeux des politiques de planification familiale, d`hygiène et de santé publique, pour ne citer que ces domaines. Oui, la scolarisation des filles présente des avantages réels en terme de gains économiques et sociaux dans toutes les communautés humaines. L`adage populaire qui veut que " qui éduque une femme, éduque une nation " prend ici toute sa dimension.
SERVIR, pour sa part, ne saurait assister passive à la marginalisation d`une partie importante de notre jeunesse. C`est pourquoi, elle ne ménagera aucun effort pour sensibiliser les populations, mobiliser les énergies en vue de favoriser l`éducation et la formation des jeunes filles. J`invite pour ce faire, toutes les bonnes volontés : personnes physiques, sociétés privées, ONG, Collectivités publiques, à exprimer avec nous, de façon concrète, leur soutien à cette noble cause. J`invite aussi les parents à veiller à l`égalité des chances de leurs propres enfants face à l`acquisition du savoir. C`est la somme de nos efforts individuels, à tous les niveaux, qui garantira l`avenir harmonieux de nos enfants et, partant, de notre société. Ensemble, nous pouvons mobiliser suffisamment de ressources de toutes natures pour apporter au problème de l`éducation des filles, des solutions novatrices conduisant à un plein épanouissement de toutes les potentialités humaines et intellectuelles de notre pays. Je voudrais à présent me tourner vers les enfants, pour leur dire que l`action de SERVIR concerne tous les enfants démunis de Côte d`Ivoire, sans exception. Enfin, mes chers petits, je sais que la rentrée scolaire, au-delà de la joie des retrouvailles pour les anciens et de la découverte pour les nouveaux, suscite beaucoup de craintes. N`ayez pas peur. Ayez confiance et travaillez car, le succès est toujours au bout de l`effort. Je vous aime et vous souhaite une bonne rentrée scolaire.
Mesdames et Messieurs, Honorables Invités,
Je vous remercie pour votre aimable attention