jeudi 11 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Nicolas Kouassi Akon, membre du bureau politique du PDCI-RDA, maire de la commune d'Abengourou, président des maires PDCI était face aux militants de Bouaké le samedi 06 octobre dernier. A l'occasion de la cérémonie de rentrée politique du mouvement "Le Renouveau PDCI", le maire Nicolas Kouassi Akon a prononcé une conférence sur le thème : "cap sur l'élection présidentielle 2008 : la maîtrise de l'environnement électoral par le militant PDCI-RDA". D'entrée, le conférencier s'est d'abord interrogé sur l'effectivité de l'élection présidentielle en 2008. Date de l'élection présidentielle
Pour Nicolas Kouassi Akon, après les rendez-vous manqués de 2005, 2006 et probablement de 2007, il faut s'interroger sur la réalité d'une telle attente. "Tant il est vrai que l'expérience acquise depuis le déclenchement de la crise du 19 septembre 2002 consécutive au coup d'Etat du 24 décembre, incite naturellement au scepticisme et à la prudence". Aussi, le conférencier a-t-il rappelé cinq (5) faits qui, pour lui, pourraient produire les mêmes effets négatifs sur les objectifs de sortie pacifique de crise par des élections libres, justes et transparentes en 2008. Le premier fait concerne les 8 accords de paix signés pour la résolution de la crise depuis janvier 2003. "Alors que les 7 premiers accords incluaient toutes les parties, l'accord politique de Ouaga exclut les partis politiques et la communauté internationale. C'est un accord entre la partie présidentielle et les Forces Nouvelles. Les 7 premiers accords ont été mis en échec par le camp présidentiel qui s'est toujours refusé à transférer les pouvoirs requis au premier ministre de transition" a fait savoir l'ancien ministre du commerce. Qui a relevé les méthodes utilisées par ledit camp présidentiel, que sont : le double jeu, la mauvaise foi, la violence, etc. Il ajoutera que " l'accord politique de Ouaga rétablit le Président Laurent Gbagbo dans la plénitude de ses prérogatives présidentielles, alors que son mandat est terminé depuis octobre 2005, ce qui accroît considérablement ses capacités de blocages. A ce premier point, le maire d'Abengourou a ajouté l'insoluble équation de désarmement et de démobilisation "le chronogramme technique qui s'impose à la logique s'établit comme suit : désarmement et démobilisation de tous ceux qui détiennent des armes illégalement. Redéploiement de l'administration, identification des personnes y compris les audiences foraines, organisation des élections. Malheureusement, l'étape du désarmement n'a jamais été franchie par manque de confiance chez les FAFN et les milices restent armées. Dans ces conditions, toutes les tentatives d'engager les autres étapes ont échoué. Et rien ne permet de penser que les audiences foraines engagées le 25 septembre 2007 connaîtront une issue plus heureuse car le redéploiement de l'administration n'est pas encore une réalité dans les zones (CNO). Les préfets, sous-préfets, magistrats, maires, le centre de commandement intégré, les greffiers et leurs agents ne sont pas encore sur le terrain. Les moyens logistiques ne suivent pas, faute de moyens financiers" a laissé entendre le conférencier. Avant de relever un autre obstacle. A savoir : la volonté du camp présidentiel de conserver le pouvoir à tout prix. "Le président Laurent Gbagbo et le FPI ne veulent aller aux élections que s'ils sont assurés de les remporter. Ce qui paraît de plus en plus difficile face au RHDP. D'où des blocages en perspective" a précisé le maire. Par ailleurs, les obstacles au financement des programmes de sortie de crise sont aussi une entrave non négligeable. Aussi dira-t-il que "les programmes de sortie de crise se chiffrent à plusieurs centaines de milliards et l'Etat de Côte d'Ivoire ne peut pas les financer seul. L'aide de la communauté internationale s'avère nécessaire. Mais cette aide est conditionnée par la bonne gouvernance qui n'est malheureusement pas la tasse de thé des refondateurs englués dans la gabegie insolente et les scandales les plus choquants".
Enfin, le conférencier a relevé un autre volet justifiant son pessimisme et non des moindres. La passivité des partis politiques d'opposition et celle du peuple ivoirien. Pour lui "face aux tergiversations du camp présidentiel, la pression des partis politiques d'opposition et du peuple ivoirien s'avère trop faible et lui permet d'être seul maître du jeu. Aussi, la polémique sur la date de l'élection présidentielle (décembre 2007 pour Laurent Gbagbo), (indéterminée pour le premier ministre Soro qui dit qu'il faut sortir du fétichisme des dates), (octobre 2008 pour la CEI), (premier trimestre 2008 pour le facilitateur), (2010 pour les autres) doit-il nous interpeller". En clair, pour mettre le cap sur 2008, selon le maire d'Abengourou, "nous devons nous donner les moyens de pression adéquats pour obtenir un chronogramme fiable et impératif, des dates précises pour les élections, des gardes-fous pour la fin du mandat du président Laurent Gbagbo, l'organisation d'élections libres, justes et transparentes".

La maîtrise des textes pour gagner les élections
Malgré les incertitudes, le conférencier a indiqué qu'il faut préparer les élections de 2008 afin d'éviter toute surprise. Dans ces conditions, a-t-il dit, le militant doit connaître les paramètres généraux pour maîtriser l'environnement de l'élection présidentielle. D'abord, il relèvera la connaissance approfondie des textes qui régissent les élections. A savoir la Constitution de 2000, le code électoral de 2000 ainsi que les décrets et arrêtés subséquents, les accords de paix, la commission électorale indépendante (CEI), l'office national d'identification (ONI) et la commission nationale de supervision de l'identification (CNSI). Le conférencier mettra aussi l'accent sur le collège électoral, les audiences foraines et la candidature. Sur ce point, il appellera à la vigilance. "Nous devons combattre les candidatures libres au sein du PDCI-RDA au nom de la discipline du parti. Pour affaiblir le PDCI-RDA et son candidat Henri Konan Bédié, le président et le FPI s'emploieront par tous les moyens à susciter des candidats libres au PDCI-RDA" a-t-il averti. Nicolas Kouassi Akon a également insisté sur la campagne électorale. "Le PDCI-RDA a un projet de société qui a été adopté au 12e congrès d'avril 2002 et un programme de gouvernement. La lettre du président Henri Konan Bédié aux Ivoiriens fournit des données plus actuelles. Tout militant doit se l'approprier" ajoutera le conférencier. Non sans énumérer les éditions spéciales de "Le Nouveau Réveil" du 21 septembre 2007 et du 31 Août 2007 qui donnent de plus amples renseignements aux militants. Poursuivant encore, le maire d'Abengourou dira que "les refondateurs ont échoué lamentablement. Mais ils s'accrochent au pouvoir par égoïsme et ils sont prêts à tout pour confisquer le pouvoir". De fait, a-t-il précisé "Les dégâts causés par les refondateurs sont visibles dans tous les domaines de la vie nationale. De telle sorte que notre pays est aujourd'hui comme un corps infecté par le VIH-SIDA, affaibli et attaqué de toutes parts par le virus refondateur qu'il nous faut vaincre le plus tôt possible sous peine de destruction irréversible de notre belle nation". Le conférencier a enfin appelé les militants à maîtriser les instruments matériels du scrutin que sont les listes électorales, les pièces nécessaires au vote, etc.
Diarrassouba Sory

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