jeudi 11 octobre 2007 par Le Front

L'ascension au pouvoir d'Etat du Front populaire ivoirien (Fpi), en octobre 2000, avait suscité beaucoup d'espoirs au sein des populations ivoiriennes. Mais, en sept (7) années seulement de présence au sommet de l'Etat, les refondateurs ont fait pire que tous les régimes qui se sont succédé à la magistrature suprême du pays.

Avec eux, la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens, pour la première fois dans l'histoire de leur pays, ont connu le charnier de Yopougon , les escadrons de la mort , des déchets toxiques , et autres crimes d'une rare bassesse. A bien des égards, ces crimes et autres fléaux constituent une autre guerre du Fpi contre la Côte d'Ivoire. Retour sur un régime dictatorial, dont les tenants ont abusé de la bonne foi des compatriotes.

Le projet de société et le programme de gouvernement de Laurent Gbagbo sont sans équivoques. Le Front populaire ivoirien (Fpi), parti à idéologie socialiste, et membre de l'international socialiste, naguère dans l'opposition, promettait de gérer autrement et mieux, la Côte d'Ivoire. Pour cela, il a inventé le concept absurde de la refondation . C'est-à-dire, la rupture épistémologique d'avec les pratiques surannées. Il s'agissait donc pour ce parti, une fois au pouvoir, d'assainir les finances publiques, de promouvoir la bonne gouvernance et la démocratie, d'assurer convenablement la sécurité des Ivoiriens, de réduire le taux du chômage et du racket, d'éradiquer l'épineux problème de la corruption, en un mot, d'apporter le bonheur, la paix et la joie de vivre aux habitants de ce pays. Mais hélas !

Au commencement était le charnier de Yopougon

D'ailleurs, dans ses différents discours de campagne en septembre 2000, le candidat Laurent Gbagbo n'avait de cesse d'interpeller les Ivoiriens sur la nécessité impérieuse de sanction l'ex-junte militaire conduite par Guéi Robert. Si vous voulez la mort et la misère, alors votez Guéi, mais, si vous voulez la prospérité et le développement, portez votre choix sur le candidat du Fpi que je suis , avait lâché sans sourciller, Laurent Gbagbo à la place Ficgayo de Yopougon, lors de son dernier meeting de campagne. C'est donc, fort des promesses du candidat Fpi, que le peuple ivoirien, en l'absence des candidats de poids que sont Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara, lui a donné ses suffrages pour évincer Guéi et le Cnsp. Curieusement, la réalité du terrain devrait être toute autre. Au pied du mur, les refondateurs ont montré qu'ils n'étaient pas, en réalité, de vrais maçons. En effet, tous les maux qu'ils dénonçaient, sous les précédents régimes ont été accentués, perpétués et pérennisés. Le régime qui prétendait promouvoir les libertés individuelles et collectives, s'est révélé être un pouvoir liberticide et foncièrement anti-démocratique. De fait, en octobre 2000, pour réprimer les militants du Rassemblement des républicains (Rdr), qui manifestaient contre les irrégularités constatées dans le déroulement du scrutin qui a porté Laurent Gbagbo au pouvoir, le régime Fpi n'a pas hésité à user de la violence inouïe et d'une brutalité déconcertante. Cette brutalité a conduit, on s'en souvient, à la création, pour la première fois dans l'histoire du pays, du charnier de Yopougon . C'était la première guerre que le Fpi livrait aux Ivoiriens. Et, depuis

Des escadrons de la mort pour exterminer les opposants

lors, le pouvoir socialiste n'a jamais abandonné la gestion sanguinaire du pouvoir. Témoin, la création des fameux escadrons de la mort en 2002, après le déclenchement de la crise armée, dans le but de faire taire l'opposition et instaurer la pensée unique en Eburnie. Ainsi, des années durant, le peuple ivoirien sera l'otage des tueurs à gages agissant, souventes fois, à visages découverts. Si d'aucuns ont eu plus de chances d'être simplement bastonnés et terrorisés, ce ne fut pas le cas pour Benoît Dacoury-Tabley, Emile Tehé, Camara H , Coulibaly Souleymane, Diomandé Soualiho et autres, froidement assassinés sur l'autel de la sulfureuse refondation. Les effets dévastateurs de ces criminels patentés ont été tellement ignominieux que l'ex-porte-parole des Fanci, lui-même victime expiatoire de cette race de tueurs, s'est cru obliger de monter au créneau pour dénoncer ouvertement les auteurs. Dans une lettre ouverte au vitriol adressée au peuple de Côte d'Ivoire, le lieutenant-colonel Jules Yao Yao devait citer, avec courage et lucidité, ceux qui se cachent derrière ces assassins de tout acabit. Selon lui, ce sont Patrice Bahi, Anselme Séka Séka, Dogbo Blé Brunot et autres. Ainsi, sous le fallacieux prétexte de la défense de la nation en péril, le régime a décidé, sournoisement, de livrer une autre guerre à la Côte d'Ivoire. En exterminant, notamment, ceux qui en constituent les bras valides, et qui, malheureusement, n'ont pas la même vision que les refondateurs. C'est, semble-t-il, dans cette même logique que s'inscrit la création et l'entretien des milices tribales proches du Fpi. En effet, pour appuyer sans réserve les escadrons de la mort dans leur volonté d'en découdre avec les opposants de Laurent Gbagbo, le Fpi a créé plusieurs milices dont les plus connues sont le Gpp, Flgo, Fsco, Ap-wê, Miloci La création de cette autre horde de tueurs qui rivalisent avec les redoutables escadrons de la mort constitue, à n'en point douter, une autre guerre du Fpi contre la Côte d'Ivoire. D'autant plus qu'en mars 2004, ce sont les miliciens et les escadrons qui ont massacré au moins 120 militants des partis politiques regroupés au sein de Rhdp lors d'une manifestation pacifique. Même la communauté étrangère vivant en Côte d'Ivoire n'a pas

Après les crimes, les déchets toxiques

échappé à la vendetta des refondateurs et leurs suppôts. Des jeunes patriotes dévoyés, pour des raisons inavouables et inavouées, s'en sont pris violemment aux Français et à leurs réalisations. Ainsi, outre les vols, viols et autres pillages de leurs biens, le régime a cautionné les assassinats crapuleux de neuf (9) soldats français à Bouaké, en plus de la mort des journalistes Jean-Helène et Guy-André Kieffer. Cette chasse aux sorcières contre les ressortissants de la communauté étrangère vivant en Eburnie, a entraîné comme corollaire, la dégradation de l'image du pays aux yeux de l'extérieur. Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir Fpi s'est engagé à livrer une autre guerre à la Côte d'Ivoire, par le biais des déchets toxiques . En effet, en septembre 2006, à la surprise générale, des tonnes de déchets sont déversés en 14 endroits sur l'étendue du district d'Abidjan par le navire Probo Koala , sur instruction des tenants du pouvoir. L'ex-Premier ministre d'alors, Charles Konan Banny, ayant constaté l'ampleur des dégâts causés par cette catastrophe humanitaire, ne s'est pas embarrassé d'oripeaux pour sanctionner les mis en cause. Ainsi, le gouverneur du district d'Abidjan, Pierre Djédji Amondji, le directeur général des douanes, Gnamien Konan et le patron du Port autonome d'Abidjan, Marcel Gossio sont suspendus de leurs fonctions, pour avoir causé la mort d'une quinzaine d'Ivoiriens et causé beaucoup de torts à de milliers de contaminés. Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, au lieu d'alourdir la sanction qui frappe ces hauts responsables de l'administration publique, du reste impliqués jusqu'au cou dans ce scandale comme le stipule l'enquête menée par la magistrate hors hiérarchie, Fatou Diakité, le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo prendra un décret pour les réhabiliter. En réalité, tout comme les crimes et les ?'escadrons de la mort'', les ?'déchets toxiques'' constituent une autre guerre du Fpi contre la Côte d'Ivoire. Car, de la vérité, l'on comprend difficilement que des gens qui ont causé la mort à leurs compatriotes, en raison de leur tendance pathologique à la cupidité, aient été aussi facilement blanchis, alors que la preuve de leur culpabilité est établie.

Le racket institutionnalisé sous la refondation

Aujourd'hui, le constat est clair et sans ambages que le Fpi n'a jamais voulu du bonheur des Ivoiriens. Car, au-delà de la guerre du 19 septembre 2002 qu'il n'a pu éviter aux compatriotes, alors que ses dirigeants avouaient être informés des mouvements des insurgés, la refondation, en perpétuant la corruption à outrance, l'achat des consciences et, surtout, la déliquescence totale de la morale, montre clairement aux Ivoiriens qu'ils ont eu tort de faire confiance en Laurent Gbagbo. Même le racket que le parti s'évertuait, naguère, à dénoncer vigoureusement sous les précédents régimes, s'est accru sous son règne. Aujourd'hui, en plus des policiers, connus et reconnus pour être les racketteurs patentés, sont venus s'ajouter les gendarmes, militaires, eaux et forêts, douaniers, gardes pénitentiaires Pis, le racket est même devenu une institution, puisque désormais pratiqué dans l'administration publique. A ce mal congénital, s'ajoute aussi l'achat des diplômes sous la refondation. Aujourd'hui, beaucoup d'élèves, d'étudiants et autres chercheurs acquièrent leurs diplômes de manière peu orthodoxe. Nombreux sont donc les compatriotes qui, sans aucune formation adéquate et aucun niveau, parviennent à obtenir des diplômes souvent recherchés par les moyens détournés de la corruption. Conséquence : l'école est au rabais et l'administration quasi-inexistante. L'école est même devenue d'autant plus gratuite qu'elle n'existe pas, en réalité. La dépravation, le laxisme, l'inconscience et l'irresponsabilité sont donc devenus les maîtres mots sous le régime Fpi.

Un régime à scandales

Sous Laurent Gbagbo, en effet, la bonne gouvernance et l'assainissement des finances publiques ne sont qu'un véritable leurre. De jour comme de nuit, les refondateurs s'adonnent, en toute impunité, aux pillages systématiques des ressources de l'Etat. Le dernier scandale qui a éclaboussé la refondation est, sans aucun doute, l'achat d'une usine de chocolat aux Usa. Une affaire abracadabrante dans laquelle, les tenants du pouvoir se sont rendus coupables d'une prévarication de 100 milliards de nos francs. Pourtant, c'est bien Laurent Gbagbo et les siens qui, dans l'opposition, dénonçaient avec hargne, l'enrichissement illicite sous Houphouët, Bédié, et Guéi Robert. Il leur aura seulement suffi sept années pour que les Ivoiriens comprennent, qu'en réalité, c'est le Fpi qui est champion des scandales financiers en Côte d'Ivoire. D'ailleurs l'affaire de faux billets découverts récemment aux alentours du domicile de M. Ottro Zirignon, un ponte de la refondation achève de convaincre, même les plus sceptiques que c'est le parti de Laurent Gbagbo qui est contre les intérêts des Ivoiriens. Si non, comment comprendre qu'après avoir sévèrement critiqué les précédents régimes, le Fpi s'évertue aujourd'hui à faire pire que ses prédécesseurs ? Au total, on pourrait dire que les refondateurs ont tenu parole en déclarant qu'ils voulaient gouverner autrement la Côte d'Ivoire. Car, en réalité, leur gestion chaotique et désastreuse du pouvoir n'a absolument rien à avoir avec leurs prédécesseurs.

J.J

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