L'ONG le Soutien est une structure qui s'est engagée dans la lutte contre le VIH/SIDA. Cette organisation gouvernementale, qui a reçu un financement grâce au projet PEPFAR/USAID, a initié un projet dénommé NUNSSEU?. Ce projet prévoit la prise en charge de 1000 orphelins et enfants rendus vulnérables du fait du VIH/SIDA (OEV) à Danané et 500 autres dans le district d'Abidjan. M. Bossou Stanislas Aurélien, directeur exécutif de l'ONG le Soutien, parle dans cet entretien, de l'appui de son organisation aux orphelins et enfants vulnérables.
Notre Voie : Votre ONG axe davantage ses activités sur les orphelins et enfants vulnérables du fait du VIH/SIDA (OEV). Pouvez- vous nous expliquer ce choix ?
Bossou Stanislas Aurélien : En effet, nous sommes une ONG qui a été créée en 2003 dans le souci de lutter contre la propagation du VIH/Sida et de briser la marginalisation des personnes vivant avec cette maladie y compris les enfants. Mais vous savez, les enfants représentent une couche très sensible, et quand il s'agit de VIH/SIDA, ils sont encore plus vulnérables. Selon les indicateurs sur le Sida en Côte d'Ivoire (EIS-CI), nous sommes à 864.000 cas d'orphelins et enfants vulnérables. C'est pour cela que nous avons décidé de leur accorder une attention particulière dans notre politique de prise en charge médicale, scolaire, psychosociale, vestimentaire, alimentaire...
NV : Dans le chronogramme des activités de votre ONG, le 13 octobre prochain, à Danané, vous procédez au lancement officiel du projet dénommé Nunsseu? .....
B.S.A. : Nunsseu?, qui signifie l'enfant est l'avenir en langue Yacouba? est un projet financé par le PEPFAR à travers l'USAID, qui prévoit d'améliorer les conditions de vie des enfants et orphelins qui sont rendus vulnérables du fait du VIH/SIDA et de leurs familles respectives. Nous avons déjà commencé à mener des activités sur le terrain, sans avoir fait le lancement officiel du projet. Donc le 13 octobre nous irons à Danané pour le démarrage effectif. Nous aurons l'appui des ministères techniques, du PEPFAR et de l'USAID, des autorités administratives et politiques de Danané, des villageois et de nos partenaires. Ce projet nous tient à c?ur parce qu'il nous permettra de prendre en charge 1000 OEV dans 30 villages dans ce département et 500 autres dans le district d'Abidjan.
NV : Pourquoi avez-vous choisi Danané comme seule ville de l'intérieur du pays ?
BSA : Au départ nous avions opté pour 3 villes dont Danané, korhogo et Bouaké. mais après notre analyse situationnelle des différentes villes, nous nous sommes rendu compte que Danané était dans une situation alarmante. Le constat que nous avons fait était qu'à Danané, les services de prise en charge étaient insuffisants, il y avait beaucoup d'orphelins et enfants rendus vulnérables du fait du VIH/Sida, en partie dû à la guerre de la Sierra Leone et celle que la Côte d'Ivoire a connu à l'ouest. En somme les guerres ont engendré beaucoup de cas d'enfants vulnérables à l'Ouest. Et ces enfants orphelins au moment de notre analyse situationnelle n'étaient pas pris en compte par un système social, comparativement à d'autres villes. Donc depuis janvier 2006 nous avons commencé nos actions à Danané, en prenant en charge d'abord 150 OEV, avant le financement du PEPFAR/USAID.
NV : Quelles sont les actions concrètes que vous avez posées sur le terrain ?
BSA : Sachez qu'avant le financement du PEPFAR à travers l'USAID, les 150 OEV que nous avons identifiés à Danané ont bénéficié de prise en charge scolaire, psychosociale, vestimentaire, nutritionnelle, ainsi que la mise en place d'activités génératrices de revenus en faveur des parents qui ont la charge des orphelins. C'est pour cela que j'aimerais remercier le gouvernement américain pour son appui financier de notre ONG.
Entretien réalisé par Aude Gogoua