jeudi 11 octobre 2007 par Notre Voie

Dimanche 7 octobre 2007. Cette date, Alphonse Djédjé Mady, secrétaire général du PDCI ne l'oubliera jamais. La raison ? Les meetings politiques prévus au stade municipal à 10h, puis à 15h, dans le village de Krizoukoué (canton Abohiri), n'ont pu avoir lieu. Faute de militants pour écouter le message du tout puissant secrétaire général du PDCI. Il est en tournée dans la région pour vérifier le niveau d'implantation de son parti et expliquer, selon les responsables locaux du vieux parti, la crise que connaît depuis cinq ans la Côte d'Ivoire.
10h, stade municipal de Divo. Les 11 bâches dressées attendent encore les militants. Seuls sont visibles sur le stade, quelques membres du comité d'organisation, des artistes locaux venus apporter un plus à la cérémonie et des vendeuses de jus de fruits (gnamakoudji, bissap etc.) et de l'eau glacée.
11h10mn, la présidente de l'UFPDCI, militante de première heure, fait son apparition au lieu du meeting. Elle est suivie quelque temps après de 4 chefs traditionnels et coutumiers conduits par le chef central Paul Tékpo Aliko.
11h35mn, dix femmes venues des campements baoulé rejoignent les militants déjà présents. Vers 12h, l'inquiétude gagne les quelques responsables locaux du PDCI. Le téléphone portable de la responsable du protocole de Djédjé Mady crépite. C'est mon patron qui ne cesse de m'appeler. Il veut savoir ce qui se passe. Moi, je lui ai dit qu'il n'y a personne ici. C'est ça qui est la vérité. Les gens n'arrivent pas?, explique-t-elle à Dominique Bably (délégué départemental et ancien député de Lakota) et aux membres du bureau politique présents. Dr. Delphin Kouassi Kpli, maire de M'Bahiakro, devant la triste situation, décide d'acheter une vingtaine de baguettes de pain pour maintenir sur place les personnes présentes. Merci docteur, sinon les gens risquent de partir. Déjà qu'ils ne sont même pas nombreux. A cause de tout ce qui se passe au PDCI à Divo, je ne me suis jamais mis au-devant des choses ici. C'est décevant?, se lamente M. Assi, militant de base et propriétaire du maquis Elohoin.
13h, Koudougnon Ballet, conseiller spécial en communication de Djédjé Mady, donne des instructions fermes à Euloge Séry, l'un des membres du comité local d'organisation, de faire diminuer les chaises et rapprocher celles restant pour faire un demi cercle. Histoire de minimiser l'échec et voiler la perte de vitesse du PDCI dans la région. 14h15, Djéjdé Mady, après avoir échangé au téléphone avec ses hommes, et devant le boycott des populations, annule le meeting mais décide de mettre le cap sur le village de Krézoukoué, à une quarantaine de kilomètres environ de Divo, pour le second meeting de la journée. Ici aussi, c'est la désolation. Comme à Divo, les populations, après l'église, sont restées chez elles et se sont barricadées. Et pourtant, elles ont été régulièrement informées de l'arrivée dans leur localité, de l'envoyé de Konan Bédié. C'est donc à son corps défendant que l'ancien président du MEECI a rebroussé chemin. En vue, a-t-il souhaité, de tenir la réunion de Divo dans la soirée. Erreur ! Malgré les nombreux mégaphones qui ont fait le tour de tous les quartiers, le vieux stade municipal est resté vide. Le PDCI d'aujourd'hui est décevant. Ceux qui sont à la tête font de l'exclusion et font preuve d'immaturité politique. Le ministre Zakpa n'est pas là. Il veut voir de quoi les gens qui le combattent ici sont capables en matière de mobilisation. Les gens m'ont exclu de l'organisation parce qu'ils disent que je soutiens les actions de Laurent Gbagbo. Je les attends au tournant. Ce qui vient d'arriver à Djédjé Mady est une leçon?, confient respectivement Doumbia Moussa, Alleké et N'Guessan Benjamin, responsables locaux du parti de Bédié.
16h52mn. Le service de protocole de Djédjé Mady, totalement désabusé, annonce aux chefs traditionnels, ministres de culte présents et quelques militants (une trentaine), que le meeting est reporté à une date ultérieure. Les dioulas sont en carême, les chrétiens sont allés à l'église, donc ils sont fatigués?, pouvait-on entendre ça et là de la bouche de certains responsables locaux du PDCI. Pour se consoler.
En réalité, le PDCI ne mobilise plus dans la région du Sud-Bandama. La politique de refondation du président Laurent Gbagbo marquée par la décentralisation qui a permis de réaliser de nombreux projets de développement dans le département, grâce au conseil général, a complètement mis en berne les structures du PDCI à Divo. A Divo, nombreux sont ceux qui ont compris que leur salut se trouve au FPI. La preuve, les nombreux départs des ex-militants du RHDP du côté du parti de Affi qui se font à un rythme effréné.

Ibo Cheick Oumar à Divo

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