jeudi 11 octobre 2007 par AFP

ABIDJAN - Le secrétaire général des Nations nies, Ban Ki-moon, se déclare "vivement préoccupé" par le ralentissement du processus de paix en Côte d`Ivoire, et demande aux dirigeants ivoiriens de lui donner un "nouvel élan", dans un rapport publié jeudi par l`ONU à Abidjan.

"Je suis vivement préoccupé par le fait que le non-respect des délais fixés a entraîné un ralentissement qui, s`il se poursuit, risque de compromettre la bonne application de l`accord" de paix inter-ivoirien de Ouagadougou, écrit M.
Ban dans ce rapport transmis au début du mois au Conseil de sécurité.

Le secrétaire général de l`ONU "demande donc instamment au Premier Ministre (ivoirien Guillaume) Soro et au président (Laurent) Gbagbo de prendre les mesures nécessaires pour donner un nouvel élan à l`application de l`accord de Ouagadougou" signé par les deux hommes le 4 mars.

"Il incombe désormais au gouvernement ivoirien de jouer son rôle et d`accélérer l`application de l`accord", martèle-t-il.

"Le processus de paix dans son ensemble et l`amélioration de la situation en matière de sécurité demeureront précaires tant qu`ils ne seront pas étayés par des progrès concrets", souligne-t-il.

Des progrès doivent ainsi être faits dans les domaines du "désarmement des combattants", du "démantèlement des milices", de "l`identification de la population", du "rétablissement de l`autorité de l`État dans tout le pays", de "l`établissement du registre des électeurs", de "l`unification des deux forces armées" et du "respect des droits de l`homme", ajoute-t-il.

Faute d`avancées suffisantes dans l`application de l`accord de Ouagadougou, il "recommande que les effectifs de l`Opération des Nations unies en Côte d`Ivoire" (Onuci) soient maintenus à leur niveau actuel" soit environ 8.000 Casques bleus, 1.100 policiers et un millier de civils.

M. Ban juge par ailleurs "préoccupante la persistance des violations des droits de l`homme" dans le pays, comme d`autres rapports de l`ONU et d`ONG avant lui, même s`il note que "ces violations ont atteint un degré d`intensité moindre qu`avant la signature de l`accord de Ouagadougou".

Il dénonce notamment "l`usage excessif de la force", "le racket" et les "arrestations arbitraires" par les forces armées loyalistes au sud comme par les soldats rebelles au nord.

Le dossier ivoirien doit être à nouveau examiné par le Conseil de sécurité de l`Onu le 22 octobre, a indiqué jeudi l`Onuci.

La Côte d`Ivoire a entamé un processus de réconciliation avec la signature de l`accord de Ouagadougou entre le président Gbagbo et son ancien ennemi Guillaume Soro, chef de la rébellion devenu depuis son Premier ministre.

Le calendrier d`application de cet accord, qui prévoyait d`achever l`ensemble du processus de paix en dix mois avec l`organisation d`élections présidentielles et législatives, a depuis accumulé les retards.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023