jeudi 11 octobre 2007 par Nord-Sud

Au ralenti avec la crise militaro-politique, les activités des tisserands de Waraniéné ont repris avec le nouveau contexte politique.






Les tisserands de Waraniéné sont aux anges. Et pour cause, leurs clients du Sud du pays commencent à revenir. En effet, depuis le déclenchement de la guerre en 2002, les activités de ces artisans, qui faisaient la fierté de la région des Savanes, étaient au ralenti. Les marchandises étaient stockées dans les magasins qui attendaient des preneurs. Les clients et les touristes n'étant plus fréquents dans ce village célèbre pour ses tisserands. Une telle situation est à mettre désormais au compte du passé. Les gros clients du Sud du pays ont, en effet, amorcé leur retour à la grande satisfaction des populations. Le déclic, ont-il expliqué, est parti d'une émission radio de Search for common ground, une Ong internationale qui lutte pour la prévention et le règlement des conflits. Cette émission dénommée Unis dans nos différences parlait du progrès communautaire de ces derniers temps dans la libre circulation des biens et des personnes notamment vers le Nord du pays. Diffusée par 22 radios de proximité y compris Onuci-Fm, l'émission a redonné confiance aux clients du Sud, grâce aux différents témoignages. Au cours de cette émission, les uns et aux autres ont été rassurés. Une dame, venue de Daloa, au cours des échanges radiophoniques, a, dans son témoignage, révélé que le Nord du pays était devenu fréquentable. Depuis cette émission, on note le retour des friands des habits de Waraniéné. Les populations heureuses de cette situation de reprise des activités ont exprimé leur reconnaissance et leur gratitude à Search for common ground en félicitant de vive voix, la responsable de cette structure, Mme Spes Manirakiza. C'était au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée, le 4 octobre à Waraniéné en présence des artisans et des partenaires de Search for common ground notamment Ocha. Avant l'émission, on écoulait difficilement nos marchandises. On recevait en moyenne 3 à 5 clients par semaine. Mais après cette émission, nous recevons plus de 30 clients par semaine se réjouissent-ils. Nous recevons des appels incessants de nos vieux clients depuis lors. Ceux-ci nous appellent de Daloa, de San-Pédro, de Yamoussoukro et d'Abidjan pour nous dire qu'ils vont reprendre les activités a dit pour sa part Coulibaly Gaoussou. C'est lui qui a alerté le village le jour où l'émission passait sur Onuci-Fm. Nous avons tenu à ce que la responsable vienne dans notre village parce que nos clients nationaux habituels ont retrouvé le chemin de notre village, a renchéri Fofana Oumar. Si au plan national, les clients déferlent déjà, les artisans disent attendre de pied ferme les touristes venant de l'extérieur. Pour matérialiser leur contentement, les tisserands ont couvert Spes Manirakiza de présents notamment, une robe, un sac et des colliers.

Emue, Mme Spes a dit qu'à travers elle, c'est toute la structure qui est honorée. Toutefois, elle a tenu à leur prodiguer des conseils afin que les populations vivent ensemble dans leurs différences. Vous avez un village qui a beaucoup de potentialités. Vous êtes des modèles dans l'artisanat, soyez des modèles de paix a-t-elle exhorté. La cérémonie a pris fin par la visite des stands.





Mazola (Correspondant régional)

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