En mission à Bouaké en compagnie du Représentant spécial du Facilitateur du Dialogue direct, le ministre Konaté Sidiki livre ses impressions et fait l'état de l'occupation des édifices du corps préfectoral dans les zones sous contrôle des Forces nouvelles.
Où en est-on avec les audiences foraines ?
Les audiences foraines marchent et ne sont pas bloquées, nous pouvons vous garantir que le processus, grâce à Dieu, est balisé et les audiences foraines sont en train de monter en puissance.
Quel est l'objectif de la visite de M. Badini Bouréïma, Représentant spécial du Facilitateur du Dialogue direct, dans les zones Forces nouvelles ?
Vous savez, il y a des décrets qui ont été pris pour redéployer le corps préfectoral et il est question de voir les conditions dans lesquels, ces préfets et sous-préfets doivent être redéployés. En clair, il s'agit pour le Représentant spécial du Facilitateur accompagné des deux délégations signataires de l'accord, c'est-à-dire : la délégation présidentielle et la délégation Forces nouvelles en plus de l'ONUCI et du cabinet du Premier ministre, de venir se rendre compte de l'état réel de l'occupation des bâtiments, vérifier si les bâtiments du corps préfectoral sont encore occupés par les Forces nouvelles, ce qui peut être vu par certains comme un obstacle au processus de paix. La mission vise donc à venir se rendre compte de l'effectivité de l'occupation ou de la libération des bâtiments du corps préfectoral.
En tant que porte-parole des Forces nouvelles, pouvez-vous, avant le début des différentes visites, nous dire si oui ou non, ces bâtiments sont encore occupés par vos hommes ?
Vous savez, les Forces nouvelles quand elles sont engagées dans un processus, elles le font de façon entière, de façon engagée et vigilante. Sachez que nous avons signé un accord et nous appliquerons cet accord jusqu'au bout. Effectivement, les autorités militaires des Forces nouvelles, qui occupaient ces grands bâtiments c'est-à-dire : les préfectures, les sous-préfectures et les résidences ont, après avis du Secrétaire général, immédiatement sans attendre, fait le pas en libérant ces bâtiments. Donc, nous venons à l'aise dans cette mission parce que déjà, tant au niveau de Bouaké, de Séguéla, que de Korhogo, bref, de toutes les villes des Forces nouvelles, les préfectures, les sous-préfectures et les résidences qui étaient occupées par nos combattants, par nos états-majors ont été libérées et sont à la disposition de l'Etat de Côte d'Ivoire.
Les dernières parutions de la presse écrite ivoirienne font état de ce que les audiences foraines poseraient des problèmes à Désiré Tagro
Non, non, ça c'est la presse écrite, nous sommes des acteurs signataires, vous n'avez pas entendu l'un des signataires se plaindre. Ce que nous pouvons vous dire, c'est que cet accord est un accord solide. C'est un accord qui a des objectifs très clairs. L'identification est essentielle c'est pourquoi, nous commençons par l'identification. Les audiences foraines ont été bouclées par le groupe de travail mis en place par le Premier ministre. L'opération est en train de monter en puissance, nous avons opté pour commencer petit à petit pour monter en puissance. Dès cette semaine, vingt cinq juridictions vont être lancées et les semaines à venir, soixante autres juridictions vont suivre. Il n'y a pas de blocage, la preuve, le Président l'a réaffirmé, le Premier ministre reçoit ce jour même (ndlr: samedi 6 octobre), les sous-préfets pour leur tenir le même discours que nous avons tenu aux médecins, aux préfets et aux maires. C'est un discours d'encouragement, un discours de sacrifice de soi. Les audiences foraines marchent et ne sont pas bloquées. Vous n'avez pas entendu de violence au Sud de la part d'aucun groupe que se soit contre les audiences foraines, aucun parti politique n'a appelé ouvertement au boycott des audiences foraines donc de grâce, laissons les journaux dans leurs spéculations. Mais nous, nous sommes des acteurs, nous parlons en tout cas, au premier degré. D'ailleurs, nous ne sommes pas des acteurs de second degré, nous pouvons vous garantir que le processus grâce à Dieu, est balisé et les audiences foraines sont en train de monter en puissance.
Le camp présidentiel parle de trois cent mille personnes concernées par les audiences foraines alors que les estimations font état de plus de trois millions de personnes. Qu'en est-il réellement ?
Tout ça, c'est de la parodie, personne n'a parlé de trois cent mille ni de trois millions. Pour une fois que nous avons décidé de lancer l'opération des audiences foraines, attelons-nous à l'opération, appelons les populations qui n'ont pas de papiers à sortir, après, on fera le point de ceux qui en avaient vraiment besoin. L'heure des spéculations est finie, (), pour une fois, allons aux opérations, sortons de chez nous, allons faire nos papiers et après, on fera le point de ceux qui étaient dans le besoin et de ceux qui ne l'étaient pas. L'heure des spéculations encore une fois est terminée, passons à l'action.