Pascal Affi N'guessan sera l'hôte du CDP, le parti de Blaise Compaoré. Le chef de file des frontistes est officiellement l'invité du parti au pouvoir. Mais l'occasion reste trop belle. Le FPI part avec le secret espoir d'aplanir définitivement les brouilles avec Blaise Compaoré.
Le FPI renoue avec le CDP qui est le parti du président burkinabé, Blaise Compaoré. Pascal Affi N'guessan conduira à partir du 12 octobre et durant une semaine une forte délégation du FPI à Ouagadougou. Officiellement, le chef de file du FPI a été invité par le CDP à prendre part à la célébration des vingt années de pouvoir de Blaise Compaoré. Cette rencontre réunira tous les responsables du CPD pendant plus de quatre jours à Ouagadougou. Ce sera juste le temps d'un bilan pour le parti au pouvoir après les différentes élections au Burkina Faso.
Mais pour Affi et sa délégation, l'occasion reste trop belle.
En marge du programme officiel, le patron du FPI va tenter de renouer les contacts avec ses anciens camarades.
Dans le camp FPI, l'on place déjà cette visite sur le signe des retrouvailles.
Des rencontres avec les barons du CDP et les têtes fortes du pouvoir du Faso ont été arrangées.
Sur le calepin de la délégation du FPI, il y aura une rencontre au sommet avec le chef de l'Etat Burkinabé, Blaise Compaoré, et le roi des mossis, le Naba.
Le FPI nourrit la secrète intention de profiter de ce voyage à Ouagadougou, la première du genre, depuis le début de la crise, pour expliquer ses positions sur la sortie de crise.
Pour mémoire, dans l'opposition, le pouvoir du Faso était le principal soutien du FPI.
Son leader, l'actuel chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, y était presque chaque semaine.
En compagnie de Louis André Dacoury Tabley.
A la signature de l'accord de Ouagadougou le 4 mars dernier, le chef de l'Etat ivoirien n'a pas manqué de souligner ce soutien.
Ouagadougou, c'est chez moi, je crois que si je m'étais présenté ici comme député, j'aurai battu certains candidat , a-t-il révélé.
Le chef de l'Etat ne s'est jamais caché du soutien surtout financier qu'il a reçu du palais du Faso.
Lequel lui a permis de tenir tête à Bédié.
Toutes ces amitiés ont été balayées par la crise.
En septembre 2002, quand tout a volé en éclats en Côte d'Ivoire, le FPI a accusé le Burkina Faso d'être à l'origine de son malheur.
Les échanges de civilités n'étaient plus à l'ordre du jour entre les deux pays.
Les injures et les accusations ont fusé.
La tension est montée puis est retombée à la faveur des accords de Ouagadougou.
Durant toute cette période, l'opposition menée par le RDR a occupé le terrain des relations avec le palais de Cossiam.
Le chef de l'Etat burkinabé a rencontré à maintes reprises les leaders du RHDP pour parler de la crise ivoirienne.
Le FPI avait toujours boudé l'axe Abidjan-Ouaga.
Avec ce voyage, Affi espère tout simplement refaire l'ordre des choses.
Hervé Akaché