jeudi 11 octobre 2007 par Le Jour

Des gerbes de fleurs, des déclarations de compassion et de condamnation pour la troisième année consécutive. L'opposition politique a célébré la folie meurtrière des journées des 25, 26, 27 mars 2004. Où plus d'une centaine de leurs militants ont perdu la vie. Trois ans après, les enquêtes ouvertes tant par les organisations de droits humains que par les autorités locales peinent à se refermer et situer les responsabilités. Les coupables restent toujours impunis. Les parents des victimes qui attendent depuis que justice soit rendue sont gagnés par le découragement. Certains sont contraints à la clandestinité pour ne pas subir les mêmes sorts. Chacun dans son petit coin établit sous cape les responsabilités dans cette tragédie. Durant l'histoire, ces journées constituent pour le régime de Laurent Gbagbo et le FPI une flétrissure morale infamante et indélébile qui marquera à jamais leur passage à la tête de l'Etat ?, dénonce un militant du PDCI-RDA. Quand le président de ce parti, Henri Konan Bédié accuse : Les balles assassines des milices FPI infiltrées dans les Forces de défense et de sécurité ?. Outre la problématique de l'impunité consacrée que met en exergue cette parenthèse honteuse de l'histoire de la Côte d'Ivoire, les tueries de mars 2004 grossissent le lot des graves violations des droits de l'Homme. Les coupables du charnier de Yopougon courent toujours. Sans oublier, les nombreuses victimes innocentes au Nord comme au Sud depuis le déclenchement de la guerre en 2002. Mais pour le massacre de mars 2004, tout porte à croire que l'opposition politique a failli à sa mission de faire la lumière sur ces tragiques événements. Toutes les actions (plaintes, enquêtes, etc.) dans le sens de la manifestation de la vérité sont en veilleuse. On ne se souvient des victimes (c'est le constat général) qu'en l'espace d'une célébration. Et pendant ce temps, en manque d'une stratégie cohérente de lutte, l'opposition continue de jeter ses militants en pâture, à la merci des Forces armées parallèles. On a encore en mémoire les mouvements de colère contre les déchets toxiques et les audiences avec leur lot de morts cadeau ?. Qui iront grossir la liste de ceux qui en l'espace d'une célébration sont appelés des martyrs ( ? !). Tortueux reste le chemin vers la paix, la démocratie, le respect des droits de l'Homme en Eburnie.

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