mercredi 17 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Tapé Koulou Laurent, dans son franc-parler, a dénoncé hier, dans une interview, la mauvaise gestion du pouvoir FPI. L`ambassadeur de la paix, homme de presse et homme politique, Tapé Koulou qui crée son parti politique jeudi à Abidjan a juré faire en sorte que le régime de Gbagbo Laurent libère les Ivoiriens rongés par la maladie, la faim et la pauvreté. Sa stratégie, sillonner le pays pour critiquer afin d`amener la population à dire non à l`imposture et à la trahison dans lesquelles s`est mêlé, selon lui, le Premier ministre Soro Guillaume. Ici, son plan pour une Côte d`Ivoire nouvelle sans détournement et sans blanchissement d`argent.
Que devient Tapé Koulou aujourd`hui ?
J`ai été très présent dans la vie politique en Côte d`Ivoire. A un moment donné, j`étais proche du Président Bédié. Nous avons subi un coup d`Etat et ils ont qualifié cela de coup d`Etat salutaire. Après, nous avons accompagné le processus de paix, nous allons vers les élections. Je pense qu`il faut que je me détermine. Je suis proche du Président Bédié parce que j`ai dit que j`aime sa politique. J`ai reçu trop de coups bas et donc j`ai préféré me consacrer à Dieu. Vous avez remarqué les nombreuses prophéties que je faisais. C`est moi qui ai dit que Soro sera Premier ministre, que Banny sera débarqué et que Gbagbo et Soro vont se rencontrer. Quand la Côte d`Ivoire a été attaquée, c`est moi qui ai rassemblé les jeunes et mobilisé les "jeunes patriotes". Je suis heureux que la dernière fois, Blé Goudé le dise à la télévision. Après les dissensions, je suis entré dans la filière café-cacao. Les gens ont profité pour me jeter des peaux de banane. Mais je reviens encore pour critiquer les tenants du pouvoir.
Etes-vous homme de la presse, homme d`affaires ? Comment est-ce que vous vous définissez aujourd`hui ?
Je me définis comme un homme politique, un politicien qui a un regard critique sur la situation politique en Côte d`Ivoire. Parce que ce pays est en train de sombrer. Nous sommes tous en train de sombrer et personne ne dit mot et quand on parle, on dit qu`il y a les escadrons de la mort. Pourquoi ? Nous avons Dieu avec nous, alors pourquoi avoir peur de la mort ? A l`époque, c`est mon frère lui-même qui a traité Houphouët de voleur. Est-ce qu`on l`a tué ? Ça veut dire qu`on a le droit de critiquer. C`est pour cela que je me suis rapproché de la politique pour mieux parler, pour mieux défendre les intérêts de la Côte d`Ivoire. Au niveau de la presse, j`ai une rotative. Revenons à l`homme politique. Vous en tant que dirigeant de parti politique, quel est votre regard sur la gestion du FPI aujourd`hui ?
Je dis que je suis fatigué des hommes politiques en Côte d`Ivoire. Tous les jours on les voit. Quand ils sont contents, on est content. Mais la Côte d`Ivoire, c`est un pays qui est devenu catastrophique. J`ai été ahuri, éc?uré de voir la dernière fois la ville natale du chef de l`Etat sous les eaux. Un hôpital où il n`y a même pas de lit. Il va vers Tiébissou et autres pour construire mais chez lui, il ne fait rien. Un politicien ne choisit pas des camps par intérêt. Un politicien, c`est celui qui ?uvre pour le bien-être de tous, pour toute la population. La Côte d`Ivoire est un pays où on a toutes les richesses et les Ivoiriens sont malheureux. Les Ivoiriens sont malheureux alors qu`on devrait vivre comme en Libye où chacun de nous doit avoir un toit. Or, ce n`est pas le cas. L`eau est chère, l`électricité est chère, la nourriture aussi. Pendant ce temps, tous ceux qui sont autour du pouvoir, s'engraissent, les budgets de souveraineté se multiplient et l`Ivoirien, à son tour, sombre. Et donc j`ai créé mon parti politique pour critiquer parce qu`il y a trop à dire.
M. Tapé Koulou, à l`occasion du déclenchement de la crise, on vous a vu à la tête d`un groupe de jeunes devenus aujourd`hui les "jeunes patriotes". Vous étiez très proche du pouvoir en place. Comment est-ce qu`on peut comprendre cette métamorphose ?
Ce n`est pas une métamorphose. Je dis le pays est attaqué, il fallait défendre le pays et non des individus. Quand on a voulu défendre des individus, vous avez vu, je me suis retiré. Je suis d`abord entré dans la filière café-cacao. Les gens ont brûlé leurs produits et on a dit que je voulais faire tomber Gbagbo Laurent. On a aussi dit que c`est Alassane Ouattara qui a acheté ma rotative alors que j`ai pris un prêt à la banque. On dit aussi que j`ai créé le SYNAPROCI et que Gon Coulibaly m`a donné 50 millions, alors que le 9 janvier 2004, ce même jour-là la BNI venait de me prêter 2 millions. Le constat est clair aujourd`hui il y a des valeurs. C`est cette politique qui a fait que je n`ai jamais été auprès de Gbagbo. Je l`ai aidé à ce que Bédié revienne. Le 25 octobre quand je suis rentré dans la rue avec des gens, j`ai dit au Président Gbagbo que je l`aide, mais s`il est au pouvoir, Bédié doit revenir. Sinon je n`ai jamais aidé Gbagbo, je l`ai toujours dit haut et fort que je suis avec Bédié.

Vous qui avez pratiqué le pouvoir, à partir du constat fait dans la filière café-cacao, vous qui connaissez les proches du Président Gbagbo, qu`est-ce que vous pouvez dire sur les détournements et les blanchissements d`argent. Je dis qu`on cautionne des gens qui volent, on célèbre la médiocrité. Au niveau des déchets toxiques, quand les gens ont voulu parler, le pouvoir a réinstallé ses hommes à leurs postes. Nous avons côtoyé des gens, des personnes qui étaient assez pauvres et aujourd`hui ils sont subitement très riches. Ils sont devenus beaux. Ils n`ont aucun respect et insultent tout le monde. Ça ne peut pas continuer. Je dis que dans la vie, il y a un seul qui tue un éléphant et tout le monde en profite. Cette fois-ci, nous allons dénoncer cela. Un fait, le café-cacao peut, à lui seul, nourrir les Ivoiriens. Notre pays est aujourd`hui producteur de pétrole. Mais où vont les recettes ? On ne peut pas continuer à subir. Il faut que l`Ivoirien se réveille. C`est pour cela que nous avons créé ce parti pour réarmer socialement l`Ivoirien à combattre ces genres d`impunité, les corruptions.
En tant que responsable de parti politique, quelles sont les méthodes que vous entendez appliquer pour faire prendre conscience aux Ivoiriens et à peut-être dénoncer ?
Mais moi, je vais dénoncer. Je vais faire des tournées pour dénoncer. Pour dire que les gens avaient promis l`AMU, rien ne s`est passé, l`école gratuite, rien ne s`est passé et que le socialisme est devenu un capitalisme ordinaire. Le constat est clair, on n`a pas besoin de dire à un Ivoirien qu`il y a problème. Les enfants ne peuvent plus manger à leur faim, tout est cher et les salaires ne sont pas augmentés. Je suis solidaire à tous les mouvements de grève parce que quand le train de vie des dirigeants grimpe, c`est normal qu`on augmente le salaire de ceux qui travaillent. Je suis solidaire à tous les mouvements de grève. Mais je ne cautionne pas les grèves où on va casser. Je veux amener les Ivoiriens à comprendre, à s`armer. Quand nous allons lancer notre mot d`ordre c`est-à-dire "l`opération ville morte", nous allons demander à chacun de rester chez lui pendant une semaine.
Est-ce que vous avez les moyens pour faire appliquer cela ? Et puis nous sommes en Côte d`Ivoire, nous connaissons les Ivoiriens, c`est un peuple qui réagit difficilement. Comment est-ce que vous comptez les convaincre ?
Quand on n`a pas voulu de Guéi, il y a eu le déclic, on était fatigué, les gens ne pouvaient pas le dire, il fallait quelqu`un pour le dire. Vous allez voir à moins qu`ils acceptent de subir.
N`avez-vous pas peur de votre sécurité ?
Ça me fait rire. La sécurité par rapport à quoi ? A la mort ? Qui ôte la vie ? Qui la donne ? Je ne peux pas comprendre que je dois avoir peur de dire la vérité. Car, même dans les dix (10) commandements de Dieu, on dit de dire la vérité et même au risque de sa vie. Il faut donc dire la vérité. Si je suis dans le droit chemin, Dieu me protégera. Je n`ai pas peur de dénoncer, je vais dénoncer. C`est pour cela que je vais demander aux journalistes, de m`aider à dénoncer. Pour vous, le temps de la rupture est-il arrivé ?
Mais oui, le temps de la rupture est arrivé. On nous a parlé d`une paix, mais est-ce pour aller danser à Ferké ou à Bouaké, à Mama ou à Gagnoa ? Et imposer une paix aux Ivoiriens. C`est cette rupture qu`on veut annoncer. On annonce à partir d`aujourd`hui la rupture. On nous a dit qu`on ne peut pas célébrer des gens. Mais aujourd`hui, il y a au moins 200.000 clubs de soutien et pourtant, on a reproché cela aux autres. Quand on vient à un pouvoir après avoir qualifié un coup d`Etat de salutaire, on doit accepter les autres coups d`Etat. Le constat est clair que c`était des arrangements qu`on a fait pour tuer des Ivoiriens parce que rien n`est réglé dans tous ces problèmes. Que reprochez-vous concrètement au régime du Président Gbagbo ?
Je dis qu`ils nous ont trahis. Ils ont trahi ce qu`ils ont dit aux Ivoiriens. Beaucoup d`Ivoiriens qui ne les connaissaient pas les ont suivis. Un socialiste, ce n`est pas celui qui mange seul, les gens les ont suivis. Des gens qui sont comme des rapaces et on est content de les célébrer, on ne peut pas accepter ça. Je vous ai dit, même au risque de ma vie, je vais dénoncer ces pratiques. Il y a du laisser-aller. Regardez, quand on se lève le matin, on a peur que son domicile brûle. Tout se passe en Côte d`Ivoire. Il y a du laisser-aller. On nous parle de la guerre. Mais la guerre est finie il y a longtemps. Les budgets de souveraineté continuent de grimper. M. Tapé Koulou, aujourd`hui, nous sommes dans l`accord de Ouagadougou. Gbagbo est en tandem avec le Premier ministre Soro Guillaume. Après 7 ou 8 mois à la Primature, comment vous jugez-vous le Premier ministre ?
Soro a échoué. A Marcoussis, on nous a parlé de 3 millions d`Ivoiriens qui n`avaient pas de papiers. Imaginez-vous il y a combien d`Ivoiriens. Aujourd`hui, on parle de 300.000, 400.000. Et puis ce n`est pas facile d`avoir les papiers. On nous a trahis. C`était un forum qui devrait être créé pour nous narguer. Soro a échoué. Dites-lui que Tapé Koulou dit que tu as échoué. Parce que le problème des Ivoiriens qui n`ont pas de papiers, n`a pas évolué. Dans deux (2) ou trois (3) ans le Président qui viendra au pouvoir sera emmerdé puisque le FPI ne peut plus rester au pouvoir avec tout ce qu`ils ont fait. Je ne sais pas si c`est une promotion que Soro cherchait sinon, il a échoué. L`accord de Ouaga, ce sont des beaux-frères qui se sont retrouvés. La femme de Blaise Compaoré est Ivoirienne, la femme de Soro est Bété. Ce sont des arrangements au nez et à la barbe des Ivoiriens et personne ne parle, c`est grave. En son temps, vous avez dit que Banny a échoué et qu`il devrait partir. Vous avez annoncé Soro. Et aujourd`hui, vous dites qu`il a lui aussi échoué. Qu`est-ce que vous prévoyez pour demain ?
Rien, parce que dans l`échec, on ne prévoit rien. Quand tu as échoué, tu as échoué. J`ai lu dans les journaux que Soro dit qu`il marche à son rythme. Allez-y donc comprendre quelque chose. Mais cette fois-ci, on ne va pas se laisser faire. On va les dénoncer jusqu`à leur dernier retranchement parce que c`est narguer les Ivoiriens en allant danser à Ferké. Et non pourquoi ils ne vont pas là-bas. Les gens meurent et les frères du nord sont désabusés. M. Tapé Koulou, êtes-vous en train de dire que l`accord politique de Ouagadougou est une escroquerie morale ?
Je ne dis pas que c`est une escroquerie morale, mais c`est tout comme. Je dis que l`Ivoirien a été dupé. Je le dis ouvertement. A vous les journalistes de faire les analyses. C`est un accord qui n`avance pas. On va tourner, ça n`avance pas. On va vers 2010.
Concrètement, qu`est-ce qu`il faut aujourd`hui puisqu`on a l`impression d`avoir tout essayé ?
Nous voulons nous retrouver ici en Côte d`Ivoire. Nous devons nous asseoir pour parler à nos frères, toucher leur c?ur. Il faut mettre Dieu au-devant de tout ce qu`on fait. Aujourd`hui, Soro est Premier ministre, quelqu`un qu`on a traité de tous les noms à l`époque. J`ai été la première personne qui a perdu sa s?ur. Mais au-delà de tout cela, on doit s`asseoir pour parler, faire des tournées pour demander aux gens de tout laisser tomber. Mais qu`on ne se lève pas pour imposer des faits aux Ivoiriens. On a les moyens alors que les Ivoiriens ont faim. Il faut faire en sorte que les Ivoiriens puissent scolariser leurs enfants. Je vais vous dire quelque chose. Un planteur, qui a plus de 50 hectares de café-cacao, est décédé. J`ai été obligé d`envoyer mon neveu avec 200.000F pour que la dépouille mortelle sorte de l`hôpital. Alors qu`il produit beaucoup d`argent. Je souhaite qu`on confie ce pays à des gens qui sont humains, des gens qui connaissent le vrai socialisme et qui pensent aux autres. Nous n`avons rien, mais le peu que nous avons, on le partage avec les autres. Il faut au pays des gens qui vont donner à manger aux autres. Mais pas à des égoïstes. Aujourd`hui, les Ivoiriens sont très en colère, je vous l`assure. Au moindre clash qui va se produire, vous verrez ce qui va se passer. Ce que vous dites, est-ce qu`il vous est arrivé de le dire à Gbagbo et à Soro ?
Je ne sais pas ce que je vais leur dire. Il y a des gens avec qui je causais avant, maintenant, ce n`est plus possible. Ce que je veux leur dire, je le dis par voie de presse ou par mon parti politique. Si vous traduisez ce que je dis, ils comprendront. Est-ce qu`on ne vous reproche pas d`être manipulé ?
Moi, j`ai combattu les militaires à l`époque. Les gens ont même tué ma s?ur. Croyez-vous qu`on peut me manipuler ? Moi, j`ai connu l`argent. Si j`avais voulu être égoïste ou pratiquer le socialisme d`une autre forme, je serais aujourd`hui riche avec 50, 100, 300 immeubles. Mais moi, j`ai le goût du partage. Donc, je ne suis pas manipulé. Je veux que l`Ivoirien mange aujourd`hui à sa faim. Il y a l`argent à gogo dans le pays. Donc le café, le cacao, le pétrole, il y a l`argent. C`est ça que je veux. Manipulé par qui ? Est-ce que pour être président, on passe un concours ? Je suis manipulé par moi-même. Je dis que c`est fini ces histoires de prendre l`argent des autres pour faire n`importe quoi. Nous sommes des Ivoiriens, nous avons besoin de manger. Nos enfants ne vont plus à l`école.
Vous vous organisez au niveau de votre parti à aller en congrès. Peut-on connaître les articulations de ce rassemblement ?
J`appelle tous les Ivoiriens, tous les pauvres, tous ceux qui ont été injustement accusés, tous les désespérés, à nous suivre. Avec nous, ils ont de l`espoir, il y a un lendemain meilleur. Aujourd`hui, il n`y a plus d`issue. Vous vous levez le matin, vous entendez que tel bâtiment, votre maison peut-être est en train de brûler. Il faut créer les conditions de sécurité. Aujourd`hui, le premier qui se lève vous gifle et personne ne vous vient au secours. Vous voulez vous plaindre, on vous dit, allez où vous voulez. C`est le plus fort qui l`emporte maintenant en Côte d`Ivoire. Le président Mamadou Koulibaly, Tagro Désiré, ce sont de grands démocrates. Je leur demande de nous suivre. A des moments, j`ai constaté qu`ils se démarquent un peu des caciques de leur parti. S`ils peuvent nous suivre, nous les accueillerons. Notre parti est centriste, mais pense aux intérêts des Ivoiriens. Qu`ils viennent pour qu`ensemble, nous construisions une nouvelle Côte d`Ivoire qui sera dotée de tous les moyens au plan social. Il y a tous les moyens en Côte d`Ivoire. On n`a pas besoin de prêter de l`argent à ce pays. Il paraît que nos puits de pétrole sont sans fond. En Libye, chaque habitant a une maison. Pourtant, il y a les mêmes puits de pétrole ici. A quand la date de votre congrès?
C`est le 18 octobre à 15h à l`hôtel Sofitel. Venez et vous n`allez pas le regretter. Vous avez décidé de mener des activités politiques sous la bannière de votre parti. On vous sait très proche du Président Bédié. Vous avez même organisé des manifestations à son honneur. Alors, vous créez un parti contre le PDCI et le Président Bédié ?
Je suis proche de Bédié, mais je ne suis pas du PDCI-RDA. J`ai créé un parti politique. Et vous savez que les alliances peuvent être assez appréciables pour tous. Je suis proche de Bédié, j`ai dit que je le soutiens. J`ai toujours soutenu Bédié. Mais j`ai créé un parti politique pour permettre de disséquer l`actualité politique. Il y a beaucoup de choses que le Président Bédié ne peut pas faire. Mais que moi, je peux faire. S`il arrive que je sois candidat comme le Président Bédié, je demanderai, à un moment donné, à tous ceux qui me soutiennent de le soutenir. Parce que c`est lui que je soutiens. Je soutiens sa politique qui malheureusement a été balayée par ceux qui sont aujourd`hui au pouvoir en complicité avec d`autres personnes. C`est le butin qu`ils sont en train de partager et vous voyez ce qui se passe. Qu`est-ce que vous appréciez chez le Président Bédié ?
Vous savez, le Président Bédié est assez tolérant. C`est un monsieur assez réservé. Il ne rit pas à tout bout de champ. Quand il dit quelque chose, il le fait. Il ne dit pas oui le matin pour dire non le soir. Quand il veut t`aider, il t`aide. Si on avait laissé le Président Bédié mettre en ?uvre son programme, les Ivoiriens seraient heureux aujourd`hui. Quand il était au ministère de l`Economie et des finances, on a connu le miracle ivoirien. Je lui avais promis un mandat, maintenant que j`ai un parti politique, je ne suis pas loin de tenir ma promesse. Nous faisons la même politique. Quel est votre jugement de l`attitude de certains ex-proches collaborateurs du Président Bédié tel Fologo ?
Je ne veux pas parler de M. Fologo. Nous avons un parti assez sérieux qui aspire à prendre le pouvoir d`Etat. M. Fologo, c`est un monsieur que j`ai admiré. Il a été témoin de mon mariage. Je préfère ne pas le juger maintenant. En temps opportun, nous le jugerons. Mais je dis que je suis très proche du Président Bédié. Je vous l`ai dit, j`étais dans l`avion qui a envoyé le Président Bédié en exil à Paris. C`est lui que je connais. J`ai entendu dire que certains veulent être candidats ou veulent aider les autres. On verra, on dira aux Ivoiriens que tel est un menteur, un égoïste, un ingrat. M. Tapé Koulou, on vous a connu journaliste, par la suite vous vous êtes essayé au sport, à la filière café-cacao, à la religion. Aujourd`hui, vous vous affichez homme politique. Qu`est-ce qui vous fait courir ?
Qu`est-ce qui me fait courir ? Pour que je sois un bon homme politique, il faut que je m`essaye à tout. Je suis allé au sport. Nous avons cotisé beaucoup d`argent. Les gens vont en Coupe du monde, ils reviennent et on ne nous rend pas compte. On demande des comptes et on nous demande si on est président de fédération. Moi, en tant que citoyen, j`ai cotisé. Maintenant que je me suis essayé, vous verrez que les choses vont prendre. Dans le café-cacao, vous voyez ce qui se passe. 100 milliards ont disparu. Comment quelqu`un peut prendre 100 milliards des planteurs et puis les Ivoiriens sont muets devant cette situation. C`est 100 milliards aujourd`hui, mais demain, ils vont prendre 1.000 milliards. Et puis les Ivoiriens n`auront plus à manger. Il faut arrêter de voler. Dans le journalisme, nous avons mené le combat. J`ai toujours eu envie de parler. Tu peux me donner de l`argent et puis je vais te combattre. L`or et l`argent appartiennent à Dieu. L`argent que tu me donnes ne t`appartient pas. Quand j`ai créé le SYNAPROCI, M. Amouzou m`a appelé à l`Ivoire et il m`a remis 20 millions pour m`aider à acheter ma rotative. C`était à l`hôtel Ivoire. Je suis descendu et j`ai distribué 17 millions le même jour. Et finalement, j`ai créé le SYNAPROCI. S`il m`a donné 20 millions, ça veut dire qu`il peut en donner aux autres. Je rentre où les gens volent pour mettre de l`ordre. Et quand j`arrive, vous voyez comment les gens tremblent. Je m`essaie à tout cela pour voir clair, pour être formé. Maintenant, je suis formé pour être un grand dirigeant. Je peux diriger la Côte d`Ivoire aujourd`hui.
Tapé Koulou sera-t-il candidat aux prochaines élections ?
Pourquoi vous me demandez cela ? Quand on crée un parti politique, c`est pour quoi ? Je suis candidat. Mais il peut avoir des alliances. Pour le moment, nous installons les bases de notre parti et dénonçons toutes les dérives. Même dans les quartiers, nous allons avoir des représentants. Tous ceux qui ont volé, nous allons demander qu`on les hue partout. Ils ont hué à leur tour. Vous avez dit que les 100 milliards vont sortir. Mais on constate que jusqu`à présent, aucun radis n`est sorti.
Vous avez vu que ça a commencé à sortir. Vous n`avez pas vu le long réquisitoire de la fois dernière. Ça commence à sortir. Nous disions qu`ils doivent faire sortir. Et ils vont faire sortir cet argent. Cet argent, je vous le dis, va sortir. On a trop volé l`argent les Ivoiriens. Etes-vous sûr que les coupables seront sanctionnés ?
Est-ce qu`on peut mettre la femme du premier responsable du FPI en prison ?
Que voulez-vous dire en clair ?
Vous pouvez interpréter cela comme vous voulez. Mais je dis, est-ce qu`on peut mettre la femme du premier responsable du FPI en prison ? Est-ce qu`on peut mettre le directeur de campagne du Président Gbagbo en prison ?
De qui parlez-vous ?
Vous savez bien d`où sont sortis les 100 milliards. En plus, il y a quelque chose qu`on oublie. Tant qu`un ministre n`a pas donné l`ordre, les 100 milliards ne peuvent pas être décaissés. Il faut donc aller en arrière. Qui a donc donné l`ordre pour le décaissement ?
C`était au temps de Bohoun Bouabré. Je dis ces 100 milliards vont sortir. Parce que si ça ne sort pas, je ne pense pas que cette fois-ci les Ivoiriens vont rester indifférents. Nous avons lu dans la presse, une interview d`Alpha Blondy qui vous accuse de tribalisme, de xénophobie. Votre réaction ?
Je ne sais pas. Je n`ai pas vu cela. Dans quel journal il a dit cela ?
Dans Nord-Sud quotidien
Moi Tapé Koulou xénophobe ? Je crois qu`il perd la tête. Parce que le xénophobe, c`est bien lui. Lui qui a divisé la Côte d`Ivoire. Alpha Blondy a fait la Charte du nord. C`est lui, le xénophobe. Moi je parle de nos frères du nord qu`on a dupés. Alors qu`il me laisse en paix. Il a fait la Charte du nord et nous nous sommes retrouvés avec la Côte d`Ivoire divisée. Où est aujourd`hui le religieux Tapé Koulou ?
Le religieux, c`est celui qui dit la vérité. Je suis chrétien catholique, marial. Je me trouve dans la peau de celui qui dit la vérité. C`est pourquoi, je ne sais pas mentir. Quand vous avez parlé d`Alpha Blondy, je dis, je le laisse à Dieu. Je ne réponds pas à ces personnes. Je ne veux pas donner un intérêt particulier à ce qu`a dit Alpha Blondy, parce que ça ne m`intéresse pas. Les gens qui sont rouges le matin et noirs le soir. Qu`il me colle la paix. Il est ambassadeur de la paix, moi aussi je suis ambassadeur de la paix. Quand on s`appelle, on se respecte. Qu`il arrête donc.
Quel est le message que vous avez à l`endroit des Ivoiriens ?
Les Ivoiriens doivent se réveiller, nous allons allègrement vers 10 ans de mandat. Ils vont rester là, être dupés pendant 10 ans ? Qu`ils se réveillent. Qu`ils me suivent, qu`ils viennent pour recevoir les mots d`ordre pour les réarmer. Aujourd`hui, on ne peut rien faire. On ne peut pas envoyer nos enfants à l`école. Les Ivoiriens sont tous devenus des escrocs. Je leur demande de revenir sur terre et de ne plus se laisser faire. A leur tour, ils criaient partout. Je me souviens encore de l`argent de l`Union Européenne, 18 milliards. On a crié ici sur tous les toits jusqu`à ce que Guikahué parte du gouvernement. Mais aujourd`hui, c`est 100 milliards. Des gens envoient des déchets toxiques, on les maintient dans leur fonction. Ivoiriens, réveillons-nous. Le 18 octobre, venez avec nous pour créer une nouvelle Côte d`Ivoire. Une Côte d`Ivoire où on ne célèbre pas la médiocrité, mais où on célèbre l`excellence. Une Côte d`Ivoire où on ne va pas laisser les médecins faire une grève pour régler leurs problèmes par la suite.

Interview réalisée par
Patrice Yao
Djè KM
Paul Koffi

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023