mercredi 24 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le mercredi dernier, à l'occasion du dossier que quelques membres, dont moi, du "Mouvement pour le Néo-houphouétisme -MN-H") avons fait publier à "Le Nouveau Réveil", pour rendre hommage à l'illustre et premier président de la Côte d'ivoire, Félix Houphouët-Boigny, j'avais, particulièrement, porté ma réflexion sur le désastre urbanistique qui frappait l'ensemble de notre pays, notamment, Abidjan la désormais "ex-perle des lagunes".
J'y notais (dans cet article) la dégradation physique et esthétique de notre capitale, en prenant, toutefois, soin de situer, avec le maximum d'objectivité, les responsabilités des différents régimes, dans ce désastre. L'insalubrité et, conséquemment, la dévalorisation de la qualité visuelle de nos villes, Abidjan, particulièrement ne sont donc pas le fait exclusif des refondateurs. Et c'est là, justement, où ce régime inquiète ; car son incapacité, manifeste, à résoudre ce problème, dévoile toute son incompétence à nous proposer une vie de qualité : l'insalubrité à laquelle nous sommes confrontés, n'est pas le résultat de la situation de guerre, puisqu'elle lui est très antérieure. Le règne des refondateurs n'a fait (et c'est loin d'être un crime mineur) qu'amplifier le désastre écologique, urbanistique et esthétique de nos cités. C'est grave !
En deux années (2000-2002 ? il n'y avait pas encore la rébellion) de règne, alors même qu'ils avaient quémandé et obtenu de la société civile, une trêve, afin de travailler efficacement, et dans la sérénité, nulle action n'avait été menée, de leur part, pour apporter des solutions au problème, pourtant épineux, de l'insalubrité. Bien au contraire : pendant que les Ivoiriens, (ou ceux d'entre les plus civilisés des Ivoiriens) se plaignaient de la dégradation de l'espace vital, les refondateurs , quant à eux, s'adonnaient à la fête au village et au pillage des deniers de l'Etat, afin de s'offrir leurs premiers châteaux : les murmures et scandales sur la grosse demeure d'Affi N'guessan (à la Riviera-Golf), et sur les acquisitions immobilières de Lida Kouassi et bien d'autres nouveaux petits bourgeois du FPI, datent de 2001 ? qu'est-ce qu'ils étaient vraiment pressés de s'en envoyer plein les poches, ces jeunes et nouveaux voleurs !
Oui, je dis bien : voleurs. Et ce n'est pas la première fois que je l'écris. Et j'attends, toujours, que les refondateurs protestent. Ouvertement. Officiellement. Nous allons, alors là, faire l'inventaire de leurs richesses, afin qu'ils puissent démentir la grave accusation que je n'ai eu, de cesse, de leur porter, depuis que j'ai découvert leurs fourberies. J'attends, toujours, qu'ils protestent, qu'ils nient les faits, avec la dernière énergie des gens honnêtes et bafoués dans leur honorabilité. J'attends toujours. Je les attends. Mais, les voleurs n'osent pas ouvrir le gosier. Comment pourraient-ils, d'ailleurs, le faire ? N'est-ce pas une des voix les plus autorisées d'entre eux qui, bravant la peur et les actes d'intimidation qui paralysent le cerveau de leur intelligentsia (corrompue, elle aussi), avait pointé le doigt sur leurs manquements éthiques ? L'accusateur s'appelle Koulibaly Mamadou, 3ème vice-président du FPI, et président de l'Assemblée nationale, enseignant et professeur agrégé d'Economie, de son état. Là aussi, nous avons attendu, en vain, que les refondateurs manifestent un refus énergique des graves accusations à eux, portées par le président de l'Assemblée nationale qui, nous le répétons a eu le courage et un sursaut républicain de dénoncer ces malversations commises par leurs militants, du plus bas de l'échelle des responsabilités, au plus haut.
Les refondateurs sont des voleurs
Les refondateurs sont donc des voleurs? c'est connu ; ils ne s'en cachent d'ailleurs plus, rassurés qu'ils le sont, que leurs scélératesses ne seront jamais sanctionnées sous ce régime du vol et du crime faciles. Il n'y a donc aucune offense à dire d'eux, ce qu'ils sont, vraiment : des voleurs. Mais ils ne perdent rien pour attendre ! Ils nous rembourseront, jusqu'aux derniers deniers, tous les sous qu'ils nous ont volés, avec la complicité de la branche ''gbagboïste'' du RDR, habillement infiltrée dans la rébellion ? suivez mon regard. Observez tout le rituel des embrassades partagées, ainsi que les fêtes organisées ici et là, à l'honneur des assassins d'hier qui ont endeuillé notre pays et séquestré la ville de Bouaké ; pensez à la libération, rapide et suspecte de Daloa ; observez tout cela, et vous découvrirez (enfin !) la savante supercherie que nous ont servie les refondateurs, en complicité avec la bande à Soro, l'élève et le disciple de Gbagbo. Il faut que les Ivoiriens comprennent bien ceci : Entre Gbagbo et Soro, c'est une mauvaise histoire d'amour : le dernier n'a jamais accepté que Gbagbo lui ait préféré Charles Blé Goudé, un bété (1). Voilà : à présent, l'injustice est réparée par l'Accord de Ouaga, sous la supervision du troisième larron de l'histoire : Blaise Compaoré. Le mauvais père (Gbagbo) a reconnu ses torts et il essaie de les réparer en partageant, avec le fils rebelle frustré, le tapis rouge-sang du pouvoir. Le sang des danseuses d'adjanou violées et froidement tuées par les gueux, sous l'inspiration d'un certain Soro Guillaume, alors intraitable maquisard ! Le sang des suppliciés de Monoko Zohi, le sang des populations de l'ouest ravagées par la folie meurtrière qui a empoissonné l'âme du maître et de l'élève. Et Laurent Gbagbo peut alors dire, de sa morgue désolante, comme Caligula : "1.000 morts à droite, 1.000 morts à gauche, où est mon problème ? Moi, j'avance !" Affreux affreux. Horrible ! Ecoutons, aussi, l'élève-rebelle répondre à une question de Venance Konan à propos des charniers de Bouaké : "Ce ne sont pas des charniers, ce sont des fosses communes" Affreux affreux. E-POU-VAN-TA-BLE. Nous reviendrons sur cette dimension cachée de notre crise, au besoin, à l'occasion d'autres articles, pour éclairer l'opinion nationale, sur cette immense mascarade que ne supporte plus la branche fondamentaliste du FPI, animée par Mamadou Koulibaly et Simone Gbagbo. Les refondateurs sont des voleurs ? c'est connu. Mais, ils sont, surtout, moralement sales. Et c'est cette saleté éthique (qu'ils traînent dans l'âme et le cerveau), qu'ils ont projetée sur la gestion de la cité. Un régime nocif et pervers
Tout, sous la refondation, pue le corrosif, le corrompu, le dégradé. Nos Arts (la musique, notamment), nos immeubles (voyez les tours désolées de la cité administrative), nos journaux (à l'exception de quelques-uns2), notre agriculture, notre police, notre école, notre Administration (3), notre niveau de vie, notre Ethique, etc., enfin, notre Environnement.
L'environnement ! Parlons-en, encore.
En octobre 2005, j'écrivais déjà, ceci, dans " Côte d'Ivoire, l'agonie du jardin ":
" Un des exemples les plus choquants de la détérioration de la ville d'Abidjan (sous la refondation NDR) est l'espace en face du grand jardin du Plateau. Les Abidjanais l'appellent La Sorbonne 4. C'est, aujourd'hui, un lieu officiel où les démagogues de tout acabit, tous des soutiens du pouvoir, viennent déblatérer mille et une sornettes sur la politique inspirée, visionnaire et divine de Laurent Gbagbo. () ce qui heurte ici, c'est le symbolisme disqualifiant et la disqualification urbanistique de l'espace : haut lieu de formation intellectuelle en France, la Sorbonne de Côte d'Ivoire est, quant à elle, l'espace privilégié de la doxa inhibitrice 5 où chaque jour, s'enivre de discours obscurs et niais, une population de bras valides qui a décidé de signer un bail avec l'oisiveté, soutenue en cela par le pouvoir. " Mais La Sorbonne du Plateau est surtout un lieu insalubre, infect, dégoûtant dans son exposé visuel, et indigne d'être situé au Plateau, la vitrine de l'urbanité ivoirienne. C'est aussi un haut lieu de la piraterie. Ici, se vendent des produits contrefaits, illégaux (), ainsi que des mets () exposés à tout. Il y a, aussi, et surtout, de la pornographie plein la vue. Cette pornographie ! Avec les blessés et les cadavres épisodiques et réguliers qui rythment notre vie politique, les pneus utilisés par les policiers (racketteurs impunis) et les patriotes (pour barrer les rues - nos trottoirs sont ainsi ''ornés'' de ces carcasses de pneus qui salissent la ville), la pornographie publique et populaire, la pornographie patriotique, la pornographie libre et démocratique du règne des refondateurs, compte au nombre des choses les mieux exposées en Côte d'Ivoire ! C'est vraiment la névrose freudienne ! (NDR) "Des photos impudiques de sexes ouverts de femmes, en gros plans, affichées sur les façades des bicoques qui bordent la rue, heurtent la vue. La Sorbonne, notre Sorbonne, la Sorbonne des Refondateurs, est un endroit de pourritures et de pourrissement, un espace de disqualification des valeurs éducationnelles, un topos d'altération urbanistique et de promotion de la portion résiduelle de notre société ! En tout et pour tout, elle est la géographie du pourrissement de notre société, le reflet d'une politique inacceptable du désordre et du laisser-faire ? cette lecture médiocre de la vie et de la conduite de la cité, qui affecte le champ de ''conscience d'Etat'' des Refondateurs : c'est un véritable scandale urbanistique et politique !...
L'expression la plus éc?urante, la plus inquiétante aussi, de cette détérioration de la qualité socialisante de la vie urbaine, est l'amoncellement exponentiel des déchets.".

La destruction irresponsable de l'environnement

L'environnement : restons, toujours, sur cette question cruciale. Mais pourquoi donc, les refondateurs sont-ils si sales ? C'est la question que je m'étais posée, dans mon article du mercredi dernier. C'est une amie qui m'a donné la réponse, pas plus tard qu'avant-hier : pour elle, l'insalubrité choquante et grandissante de la ville d'Abidjan, est la projection de la saleté éthique qui infecte le cerveau des refondateurs. Et l'amie d'ajouter : "Tiburce, le problème est plus grave que tu ne le crois. Des gens sales dans l'esprit et l'âme, ne peuvent pas rendre une ville propre. C'est plus fort qu'eux". Ce jour-là, cette amie (qui avait lu mon article du mercredi dernier et qui m'aidait alors, en compagnie de Charles Ndiagne de Fraternité Matin, à faire des courses) a entrepris de passer par Adjamé, afin de me faire subir un bain d'insalubrité. Quel cynisme ! Et j'en ai respirées, hein, de ces odeurs ! J'en ai vues, de ces saletés.
Oui, j'ai vu Adjamé, du côté du quartier ''Fraternité''. Cela faisait longtemps que je n'avais pas fréquenté ces espaces pourris. J'ai donc (re) vu Adjamé. Pouaaahhh ! Quelle décrépitude ! Quelle pourriture ! Incroyable ! Jamais je n'avais vu autant de saletés. Et des êtres humains vivent là, travaillent là, mangent là, et font l'amour, là. Dans ces déchets ! Comme des animaux ! Et ce pays compte un gouverneur de District de la ville d'Abidjan, un baron du régime. Ce dernier est, actuellement, en train de s'édifier un impressionnant building, à la Riviera Golf ! Sans honte, sans pudeur ! Qu'est-ce qu'ils sont méchants, les refondateurs !
Notre environnement est pourri, Abidjan est sale, infect. Nous vivons sous la menace permanente de graves épidémies. Et ce pays compte un chef d'Etat qui se permet de s'octroyer un budget de souveraineté qui se chiffre à des milliards de nos francs. Et il s'attelle à construire, à Yamoussoukro, des édifices qui devront durer cent ans ! Pour sa gloire. Quand notre niveau de vie se dégrade, chaque jour. Et son peuple de militants et de journalistes abêtis et abrutis chante, dans la joie inélégante des gueux, sa grandeur divine, et immaculée ! Et nous acceptons cette offense à nos misères collectives. Et lui, le grand chef, n'éprouve aucune gêne, aucune pudeur, à parler de ses milliards ! Et il nous annonce même que lui, a déjà, payé ses impôts ! Félicitations, grand chef! Tu es, vraiment, fort ! Quel désastre ! Ah, les refondateurs !...
J'ai vu Adjamé, comme j'ai vu Adjouffou-la-damnation de la misère. J'ai vu Adjamé, comme j'ai vu Abobo-le-désordre et l'insalubrité institutionnalisés. J'ai vu Yopougon-la-pagaille-et-la-saleté organisées. J'ai vu Cocody (que j'habite) et sa superbe "Cité Mermoz" d'hier, transformée, sous le pouvoir malpropre des refondateurs, en temple de la saleté, du bruit, de l'alcool et du trafic de drogue ! Le maire de cette cité de la bourgeoisie ivoirienne, est un refondateur hystérique. Son grand talent de gestionnaire de la commune consiste à détruire les espaces verts (comme Mel Théodore le fit, avant lui) et à transformer Cocody en un ensemble de ghettos et de boutiques ! Ah, les refondateurs !...
J'ai vu le carrefour de l'Indénié et ses amoncellements révoltants de déchets. Là, des policiers rackettent, jour et nuit, d'honnêtes automobilistes pressés de se rendre au travail. J'ai observé la lagune Ebrié ? ou ce qui nous en reste. L'eau, source de vie dans toutes les cultures du monde est, désormais, chez nous, et sous le pouvoir maléfique et irresponsable des refondateurs, le lieu de pourrissement de la ville, un dépotoir de saletés de tous ordres ! Ah, les refondateurs !...
J'ai vu, vu toute la ville d'Abidjan : la jeunesse désolée, les gosses dans les rues à des heures impossibles de la nuit, les fous, nus (surtout les femmes), humiliés par une société sans pudeur (qui expose le sexe de nos s?urs, mères et femmes, aux regards indécents du public !), une société sans égard aux souffrances de l'être humain frappé par le mauvais sort. J'ai vu le racket quotidien, sauvage et révoltant des policiers, la fumée des véhicules (même les cars de la Sotra), les gigas maquis, le bruit et le silence assourdissant d'un peuple "appelant un dieu impossible" pour le débarrasser de la vermine. Non, je ne pouvais pas "rester sourd à tant de souffrances bafouées". Parce que j'avais compris la véritable nature de ce régime : il est sale, et incompétent. Ah, les refondateurs !
J'ai vu, vu tout cela. Et mon c?ur a été saisi de révolte majeure, ainsi que d'une conviction inébranlable : les refondateurs ne sont pas que des gens sales : ils sont méchants. Très méchants ! Et, si nous laissons ce pays pour, encore, un an entre leurs mains, la Côte d'Ivoire ne sera plus qu'un immense scandale écologique ! Les refondateurs n'ont aucune notion de l'hygiène. Aucune éducation à la propreté. Ce sont des gens mauvais : corrompus dans l'âme. Corrompus dans le cerveau. Corrompus sur le corps : bref, ils sont dangereux et nocifs !
Parlons, toujours, de l'environnement.

De l'ambition
houphouétienne à la médiocrité ''refondatrice''

Ceux des Ivoiriens qui ont pu voir et connaître la Suisse, et observer attentivement la configuration spatiale de la ville d'Abidjan, découvrent que, la conception urbanistique de notre capitale est inspirée de celle de la ville de Genève. L'édification des immeubles autour et en face de la lagune Ebrié, est celle que l'on retrouve autour et en face du lac Léman. Ce superbe lac qui inspire tant les écrivains ! Et on comprend comment Félix Houphouët-Boigny avait tissé de grandes ambitions pour ce pays : faire de la Côte d'Ivoire, la Suisse d'Afrique ! Faire d'Abidjan, la réplique esthétique de Genève, la ville de Jean-Jacques Rousseau. Mais, les refondateurs, qui n'ont pas compris ces choses, qui ne peuvent même les comprendre (ils sont, réellement, trop limités pour les comprendre), ont laissé pourrir notre lagune Ebrié. Et, chaque jour, ils dégradent notre environnement. Sur le tronçon qui mène de la Riviera à Bingerville, ils s'attellent ainsi, avec acharnement, à détruire toute notre flore. Ils la remplacent par de vilaines petites maisons ; et ils appellent cela, ''Ville nouvelle" ! Quelle ignorance ! Quel grossier mensonge ! Quel rapt conceptuel ! Allons, éclairons-les, un peu, sur cette question :
Le concept, très moderne (mais pas récent), de "Ville nouvelle", est une vision hardie de l'urbanisation. Il a été promu au cours de la seconde moitié du siècle dernier, par des urbanistes et architectes audacieux. Il intègre une notion essentielle et sue de tous les urbanistes et architectes sérieux : "L'habitabilité de l'espace". C'est pourquoi, dans les pays (notamment européens) où elle a prospéré, la ''Ville nouvelle'' repose sur un nombre de critères à respecter, absolument ; entre autres : l'existence de centres de santé, de bibliothèques, d'aires de sports, de centres culturels, de commissariats, d'espaces verts, de marchés modernes (non, pas les bicoques des refondateurs, mais des marchés modernes - à l'image de ceux construits dans des communes d'Abidjan, sous le règne du président Henri Konan Bédié), etc. Je recommande vivement aux refondateurs, de prendre le temps et la peine de lire (après celui qu'ils consacrent au pillage éhonté de nos ressources) deux livres, excellents, en la matière : "Le semeur de vent" de Roger Ikor, et "La nuit" de M. Balka.
Mais comment peuvent-ils oser appeler "Ville nouvelle", ce scandale architectural et urbanistique qu'ils nous servent, sur le tronçon Riviera-Bingerville ? Un détail choquant : les herbes qui poussent sur le goudron, le dévorent même ! Existe-t-il un maire, un seul, dans ce pays ?
Les refondateurs sont des prédateurs de notre environnement. Ils ont détruit les forêts qui se trouvaient sur l'axe Yopougon-Anyama, après la Maca. Ils ont entrepris de détruire la forêt du Banco, pour y construire des maisons ! Comme on peut les comprendre : ils ne savent pas pourquoi le président Houphouët avait veillé à la conservation de ces espaces forestiers, cette flore superbe, qu'il avait eu l'intelligence de déclarer "Forêt classée". Les refondateurs ne savent rien de tout cela. Je vais leur dire pourquoi Houphouët tenait à la survie de ces espaces : c'était, tout simplement, pour protéger l'écosystème et altérer le poids de la chaleur sur Abidjan. Houphouët un écologiste avant la lettre. Les refondateurs sont vraiment désespérants ! Pis, ils nous mettent en insécurité permanente. Et pour causes :

Insalubrité, mercantilisme et insécurité

Dans son puissant et merveilleux livre sur la crise ivoirienne, le Pr Franklin Tavarès avait, superbement, développé une thèse lumineuse sur les rapports dialectiques entre l'insalubrité et l'insécurité. Et il a raison : les villes insalubres, délabrées et désordonnées, sont belligènes, et facteurs de violence et d'insécurité. Il avait essayé de faire comprendre ces choses (d'une logique élémentaire) aux refondateurs, croyant qu'il avait affaire à des hommes sérieux, désireux de faire avancer le pays! Il dut se rendre compte, plus tard, qu'il avait perdu son temps : ce qui préoccupe les refondateurs, c'est voler. Piller les caisses de l'Etat, s'acheter des cylindrées, et construire de gigantesques demeures ! Comme ils se trompent : ils vont vomir (prête-moi tes mots, Tapé Koulou), un jour ou l'autre, tous nos biens qu'ils ont usurpés. Oui, nous ferons l'inventaire des biens mal acquis. La Côte d'Ivoire ne sera pas, éternellement, le pays des rapts et des manquements éthiques que viennent de créer Laurent Gbagbo et ses filous de refondateurs !
J'ai parlé d'insécurité. Allons-y donc !
J'ai visité le boulevard de Marseille. Déjà, en 2001, un ami français, très introduit dans les milieux d'affaires, m'avait alerté d'un danger qui planait sur la ville d'Abidjan : la vente de tout le bord lagunaire de la Zone 4, aux Libanais. A l'époque, solidaire du régime du président Gbagbo, j'avais récusé, avec ''la dernière énergie'', cette grave accusation, en soutenant, mordicus, que le régime de Laurent Gbagbo ne pouvait pas se livrer à une telle infamie. Non, pour moi, cela était impensable. Comme mon ami insistait, je l'ai traité de fils de colon, et la discussion a dégénéré. Moins de deux ans après, ce fut le désenchantement : le boulevard de Marseille a, bel et bien, été vendu aux Libanais. Le ministre de la Construction et de l'Urbanisme de l'époque, ainsi que tout son cabinet, étaient des refondateurs. Et cela date d'avant la rébellion - la grande excuse des refondateurs.
J'ai vu, observé et analysé, la configuration spatiale du boulevard de Marseille : tout au long de cet boulevard, les Libanais (dont la plupart sont de tous les trafics maffieux) ont édifié des constructions qui barrent la vue de la lagune, aux passants. "Mais où est le danger ?", me demanderait le citoyen naïf. Réponse : des agresseurs de tous genres (rebelles, expansionnistes, gangsters, etc.), peuvent, tranquillement, et sans être vus de nos Forces de défense et de sécurité, passer par cette eau, et attaquer la ville, la prendre, même. Par cette voie (l'eau) des individus de tout acabit peuvent se livrer à toutes sortes de trafics illicites et dangereux pour la sécurité du pays. Il est inadmissible qu'on cache tout mouvement de navigation sur l'eau (Abidjan est, en réalité, une cité insulaire) à nos Forces de défense et de sécurité. Le contrôle de notre élément fluvial ne peut être laissé aux mains des Libanais. Dans aucun pays du monde, on ne cache la vue de l'eau aux regards des habitants de la cité. Regarder, voir et admirer l'eau, faire une balade d'amoureux au bord de l'eau est, en soi, un plaisir esthétique. Un immense plaisir. Et il faut vraiment être un refondateur ou un individu rustre, sans éducation esthétique, sans feeling, pour ne pas comprendre cela, et nous priver de ce plaisir des sens.
L'eau fait rêver. Elle actionne, dans notre cerveau, le processus du voyage onirique, de la découverte de l'ailleurs, de l'aventure, du désir merveilleux de conquérir le monde ! D'être purs, bons et généreux. Comme la nature ! L'eau est le lieu originel et mythologique de la pureté et de la Vie. L'espace où on purifie le corps et l'âme. Toutes les cultures au monde, connaissent ce pouvoir cathartique de l'eau. Cette puissance spirituelle qui produit une double énergie physique et méta-physique, et distribue la joie de vivre, partout où elle est visible. Et c'est pourquoi, Félix Houphouët-Boigny prenait grand soin de l'eau : c'était un homme cultivé, élégant et civilisé ! Mais les refondateurs, en transe devant l'argent, ont vendu l'accès visuelle à l'eau, notre eau, l'eau des ''fiers ivoiriens'', aux prospères Libanais. Ivoiriennes et Ivoiriens, je vous le dis : si les refondateurs pouvaient vendre la pluie aux Américains, aux Sud-africains et aux Libanais, ils le feraient. Sans état d'âme. Parce qu'ils sont sales et méchants. Sales dans l'âme. Sales dans le cerveau. Sales dans le c?ur : ce sont des gens dangereux.
Une dernière note : nous avons appris, de source sûre, que les refondateurs ont lancé un mandat d'arrêt contre mon ami Venance Konan. Pour offense au chef de l'Etat ! Lui aussi, connait l'offense ? Que n'avait-il dit, lui, d'Houphouët ''le voleur, le dictateur !''
Les refondateurs ont, ainsi, décidé d'arrêter Venance Konan - leur angoisse nocturne. La machine répressive du Procureur Tchimou (qui n'en finit pas de nous ''procurer'' des inquiétudes citoyennes, quant à sa conception insolite de la Justice), s'est donc (enfin !) mise en marche. Nous en prenons acte.
Mais, que les refondateurs et leurs filous sachent, d'ores et déjà, que le combat de Venance Konan est le mien. La cause qu'il défend, est la mienne. La NOTRE. Car, nous sommes des milliers, dans ce pays, à penser comme lui. Régulièrement, les refondateurs nous envoient, par courriers anonymes et malpropres (je vous ai toujours dit que ce sont des lâches), des menaces de mort. Ils perdent leur temps : mourir pour la Côte d'Ivoire ne nous fait plus peur. Ce sera même, pour nous, un immense privilège de pouvoir offrir nos poitrines aux balles assassines de Philipe Mangou-la-gâchette-refondée ! Le Joe Dalton de la nouvelle république ! Pour la Côte d'Ivoire ! Mourir pour la Côte d'Ivoire ! Quel merveilleux sort ! La Côte d'Ivoire, ce pays, notre pays, que nous aimons. Passionnément ! Et je clame, haut et fort, mon engagement, non négociable, à mener le combat pour la salubrité éthique de la Côte d'Ivoire. Mon pays. Ma passion. Mon rêve souillé et sali par les refondateurs. Oui, nous sommes fatigués de vos menaces, sombres intimidateurs de l'ombre ! Allez, ôtez les maques et engageons, ouvertement, la bataille, cette fois-ci. Venez frapper. Nous vous attendons. La refondation : quelle honte!
Tiburce Koffi
Ecrivain, libre penseur.
Tél : 66-10-79-61
tiburce_koffi@yahoo.fr
Notes :
1 -(Re) lisez bien " Pourquoi je suis devenu un rebelle " dont l'auteur officiel porte le nom de Soro Guillaume
2 - Le Courrier d'Abidjan, Le Nouveau réveil, Nord-Sud, 24 Heures, par exemple.
3 -Nous venons d'apprendre que Akissi Dodo, une obscure danseuse et une demi analphabète (je la connais), vient d'être nommée, PCA de la Sicogi ! C'est la preuve, vraiment désolante, que les refondateurs n'ont pas de cadres pour diriger la Côte d'Ivoire. On comprend pourquoi leur chef se livre tant, à l'achat de consciences, en appâtant les cadres des autres partis, avec de l'argent. 4 - La Sorbonne ne date pas, à vrai dire, de l'avènement des Refondateurs au pouvoir ; mais c'est sous leur règne que cet espace a pris un statut officiel de lieu de prestation oratoire des ''Patriotes''. 5 - La formulation, une inspiration de Niangoran Porquet, connut fortune dans le milieu estudiantin et intellectuel au cours des années 1980.

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