samedi 27 octobre 2007 par Le Nouveau Réveil

Le mois d'octobre est un mois d'élections en Côte d'Ivoire. Il en a été ainsi de Félix Houphouët-Boigny à Henri Konan Bédié, et même sous la transition militaro civile. Le 30 octobre 2007 est le terme constitutionnel du mandat de Gbagbo. Malheureusement, rien ne pointe à l'horizon. Face à cette situation d'incertitudes, la Coordination nationale des mouvements et clubs de la société civile voudrait partager avec le peuple de Côte d'Ivoire ses appréhensions et sa vision. Pour mettre un frein à l'anarchie et au désordre, et étouffer dans l'?uf, toute velléité de dictature, toute société humaine se donne des règles, verbales ou écrites, pour réguler les comportements et les rapports entre les uns et les autres. Le respect des lois édictées d'un commun accord, crée l'harmonie entre les membres du groupe. N'est-ce pas le rôle qu'est appelée à jouer la constitution d'un pays ? Répondre par l'affirmative, en ce qui concerne la Constitution ivoirienne, c'est enfoncer une porte déjà ouverte, tant le régime actuel au pouvoir, pour bloquer toutes les résolutions Onusiennes pouvant permettre de sortir da la guerre, déclenchée le 19 septembre 2002, s'est toujours appuyé sur la Constitution de notre pays dont le président Henri Konan BEDIE, lors des assises de Linas Marcoussis en janvier 2003, a demandé le maintien en argumentant pour que le président Gbagbo restât à son poste jusqu'au terme de son mandat. Ce que les rebelles du MPCI, du MPIGO et du MJP, conduits par un certain Guillaume Soro, alias Dr Coumba, récusaient de toutes leurs forces et de toute leur haine d'un homme qui était, pour eux, le diable en terre ivoirienne.
Prétextant de la survivance de l'état de conflit, l'Organisation des Nations-Unies (ONU) a prorogé, régulièrement, à travers ses multiples résolutions, le mandat de monsieur Gbagbo arrivé à son terme, le 30 octobre 2005. Et ce, sur la base de la Constitution ivoirienne. N'est-ce pas ce que messieurs Gbagbo et Soro rappellent et soutiennent dans le préambule de l'accord politique, signé à Ouagadougou, le 04 mars 2007, par " notre attachement à la Constitution " ?
Heureusement, l'homme qui , les 24, 25, 26 mars 2004, au nom de la Constitution, avait demandé, beaucoup plus à ses milices tribales qu'aux Forces de défense et de sécurité, de " vacciner " les populations qui projetaient une marche pacifique pour soutenir les accords de paix de Linas Marcoussis, " vaccination " qui fit, selon le rapport de l'ONU, 120 morts, mais en réalité, beaucoup plus, déclara après " le dialogue direct " de Ouagadougou avec son ennemi juré que la guerre était derrière nous. En effet, le 30 juillet 2007, du haut de la tribune de la " flamme de la Paix ", à Bouaké, le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, a déclaré: " La guerre est finie ! " Phrase qu'il fit répéter par la foule, au moins, trois fois. Et, en vertu des pouvoirs que lui confère cette même Constitution de la République de Côte d'Ivoire, il a nommé le " Primus inter pares " des rebelles, Soro Guillaume, premier ministre de la Côte d'Ivoire. S'appuyant sur cette déclaration du chef de l'Etat, et, surtout, sur l'article 35 de notre loi fondamentale, parce que juriste lui-même, et honnêteté oblige, le ministre Emile Kéï Boguinard en arrive à la conclusion que " Le Président de la République devra alors démissionner et l'article 40 devra être appliqué ", le 30 octobre 2007. Pour le profane, le ministre Kéï Boguinard nous instruit que quand, à cause de troubles, on n'a pas organisé les élections à temps, le jour où le président déclare, au nom de la Constitution que les troubles sont terminés, trois mois après, le chef de l'Etat doit céder son fauteuil au président de l'Assemblée nationale si les élections n'ont pas eu lieu. C'est la loi. " Dura lex, sed lex " ! La loi est dure, mais c'est la loi. Et, nul n'est censé ignorer la loi. Du lundi 30 juillet 2007 au mardi 30 octobre 2007, cela fait exactement trois (03) mois que le président Laurent Gbagbo a affirmé que les troubles étaient terminés. La Constitution, au nom de laquelle Soro Guillaume est actuellement le Premier ministre des Ivoiriens, s'est mise en marche en ce qui concerne les élections, et surtout, la continuité de l'Etat. Dès lors sur le coup de minuit, le mardi 30 octobre 2007, et comme les Ivoiriens sont sûrs et certains, honnêteté oblige, que les élections n'auront pas lieu, en tout cas pas avant 2015, au regard du deal entre Gbagbo et Soro, l'article 40 de la Constitution devra être appliqué. Et, conséquemment, on doit, logiquement, sur instructions du Conseil constitutionnel, voir le Général de division, Mangou Philippe, républicain dans l'âme et dans les actes, se tenir fièrement devant le président de l'Assemblée nationale et dire à ses troupes : " Vous reconnaîtrez, désormais, pour Chef, Monsieur Koulibaly Mamadou, en ce qu'il vous commandera comme Président de la République de Côte d'Ivoire, en vertu des pouvoirs à lui conférés par la Constitution ivoirienne " ! En tout cas, " Ite, missa est ", disent les Latins. Oui, la messe est dite !
Tout ce que nous souhaitons au président actuel de notre parlement, c'est d'avoir le courage du Président BEDIE, le 7 décembre 1993, dans des circonstances tristes que nous évoquons avec amertume, quand devant la Nation entière, il a pris ses responsabilités de voir appliquer la Constitution. Il l'a fait et la Côte d'Ivoire a évité le chaos. Nous restons convaincus que le président actuel de l'Assemblée Nationale a pris toute la mesure de la noblesse de sa mission. Et que, le 30 octobre 2007, il prendra fonction, au nom de la Constitution. Sinon, le premier novembre 2007, à minuit zéro, zéro, il en sera fait de la légalité et de la légitimité du pouvoir de Laurent Gbagbo et du FPI. Et surtout, il y aura vacance de pouvoir pour le malheur des Ivoiriens et de tous ceux qui nous font l'amitié de résider chez nous.
Faut-il laisser la chienlit s'installer quand nous avons tous les moyens constitutionnels pour l'éviter ? C'est pourquoi, la Coordination nationale des mouvements et clubs , devant la vacance du pouvoir d'Etat de Laurent Gbagbo, lance un appel, des plus pressants au vaillant peuple de Côte d'Ivoire, à la vigilance pour éloigner le chaos de notre cher pays.
La Coordination Nationale des Mouvements et Clubs
(CoorN.MC)

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023