samedi 27 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Félix Houphouët-Boigny 1905-1993. Le fondateur de la Côte d'Ivoire moderne dont l'ensemble de la classe politique se réclame aujourd'hui ne cessait de dire qu'il est facile de faire la guerre, mais difficile de faire la paix. Mieux, que quelle que soit sa nature, un conflit se termine toujours par le dialogue .

Parole d'évangile pour une génération certaine et simple conseil de pépé pour une autre classe comme le veut la chaîne naturelle des générations. Toujours est-il que les Ivoiriens se rendent compte aujourd'hui, qu'il ne s'agit point d'une parole en l'air d'un homme, alors au crépuscule de sa vie, mais d'une vraie leçon de l'école de la vie. Pendant cinq ans, les Ivoiriens se sont violentés, tués et partagé les vilains sentiments. Ni vainqueurs, ni vaincus. Du coup, la thérapie du vieux sage d'Afrique s'est imposée d'elle-même. Les principaux belligérants ont vite compris que la seule voie de sortie de crise était d'entendre midi sonner à la même heure , donc le dialogue direct. Dans cet ordre d'idée, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, pour ne pas dire le maître et l'élève ont tous les deux fait leur djihad (guerre contre soi-même) pour se parler, les yeux dans les yeux, avec en prime l'intérêt de la Côte d'Ivoire. Incroyable, mais vrai. Ce qui a abouti à l'Accord de Ouagadougou. Mais après cet acte juridique, naïvement, tout le monde croyait qu'il suffisait de presser le bouton magique pour que la paix se réinstalle comme un jet de lumière, mais que non.
C'est toute la problématique de l'évolution en dents de scie du processus de paix depuis près de huit mois. C'est encore l'occasion de réveiller la pensée d'Houphouët-Boigny. C'est le lieu de dire que les Ivoiriens doivent redoubler d'efforts et de conviction, parce qu'il ne peut en être autrement. S'agissant de la Côte d'Ivoire que Félix Houphouët-Boigny nous a laissée en héritage. Ce n'est ni une fatalité, ni une superstition, c'est comme cela pour la Côte d'Ivoire. Par conséquent, il n'y a pas à désespérer du processus en marche lentement mais sûrement. C'est normal que son évolution soit tortueuse pour certains et linéaire pour d'autres. Tout compte fait, le passage obligé est tracé comme un tunnel et la paix attend à la sortie. Que les Ivoiriens comprennent tout net, que leur salut passe par l'appropriation de l'Accord de Ouaga. Peu importe que l'on soit PDCI, RDR, FPI, UDPCI etc. parce que personne, en dehors de nous-mêmes, ne pourra imposer la paix sur cette terre d'Eburnie. Raison pour laquelle, il est impensable que l'on continue d'en appeler à la communauté internationale à venir régler la crise que nous avons nous mêmes créée. Tout ce que la communauté peut faire, c'est ce que l'Organisation des Nations-Unies (ONU) continue de démontrer à travers ses rapports chauds et froids. Depuis la Société des Nations (SDN), son ancêtre, elle n'a jamais réglé véritablement un conflit au monde. Elle déplace tout simplement les cartes ou les pions, jusqu'à ce que les principaux acteurs d'une crise montrent la porte de sortie qui leur sied. C'est-à-dire une solution propre à leur mal.
C'est vrai que l'application de l'Accord de Ouaga a accusé du retard. Mais force est de reconnaître que des petits pas ont été franchis et que cela compte, en comparaison avec les précédents compromis. A la vérité, le retour à une paix durable est à la portée des Ivoiriens. Il suffit d'en être convaincu et de ne rien entreprendre pour faire entorse au processus de paix qui évolue à son rythme. Moralité, il n'y a pas plus patient que le temps, car c'est avec le temps que l'on découvre tout. Gageons que dans un peu de temps, le Premier ministre Guillaume Soro comblera l'attente de tous les Ivoiriens. Ah ! ce conseil de Pépé Félix Houphouët-Boigny

par Mohamed Fana

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023