samedi 27 octobre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Les animateurs des espaces de libre expression baptisés "parlements" et "agoras" n'ont pas, depuis quelques temps, la même perception de la sortie de crise en Côte d'Ivoire.

Le compromis politique de la capitale burkinabé censé mettre un terme à la crise qui divise les Ivoiriens depuis cinq ans est, huit mois après sa signature, diversement interprété par une frange des partisans du Président Gbagbo : les orateurs de parlements et agoras. Pendant que les uns estiment que cet accord est une trouvaille historique qui fera date dans le règlement des conflits en Afrique et ailleurs, d'autres, plus septiques et impatients, dénoncent la lenteur dans son application et alertent sur une éventuelle arnaque. ?' L'Accord de Ouaga qui avait suscité de l'espoir chez les populations, est aujourd'hui au ralenti. Rien de concret n'a été fait jusque là. On veut mener les Ivoiriens en bateau, en allant à Gagnoa, c'est du folklore !.'', tel est le point de vue de celui qu'on appelle dans ce milieu Thabo Mbeki, le grand médiateur. Pour cet orateur qui intervient de façon régulière à l'espace public ?' La Sorbonne Solidarité'', le Premier ministre Guillaume Soro, dans sa façon de conduire les choses, laisse les Ivoiriens sur leur faim. ?' Au lieu d'accélérer le processus de paix, Soro veut qu'on se contente d'une petite paix, nous ne nous contenterons pas d'une petite paix. Les Ivoiriens ont trop souffert de la crise'', ajoute-t-il . Non sans avoir montré ?'le peu de sincérité'', à son avis, de l'actuel locataire de la Primature. A sa suite, ?' Bangolo, le Gouverneur Wê'', un autre orateur croit dur comme fer que ?'la rébellion n'a pas baissé la garde''. Et que le retour des Forces Nouvelles dans la République n'était'' qu'un plan d'infiltration ?' de celles-ci. ?'Bangolo'' tire sa conviction du fait que ?' Soro et ses hommes refusent de désarmer ?'. En témoigne selon lui, le récent conclave qu'il a eu avec ses chefs militaires au terme duquel Shérif Ousmane a clairement indiqué leur volonté de posséder encore ?' les armes qui ont été prises pour qu'ils aient des papiers''. A contrario, Clément Nado, président de la Sorbonne Solidarité soutient fermement ?'qu'il faut juger Soro sur les résultats''. ?' Certains parmi nous peuvent avoir une perception différente de la sortie de crise. Mais nous devons savoir que ceux qui ont pris les armes hier sont des entités à rassurer en vue d'un retour à la normale. C'est un processus long'', estime-t-il. Rejoignant Clément Nado, Guy Guetry, président du'' parlement'' de Yopougon Sideci, pense quant à lui, ?'qu'on ne sort pas d'une crise comme on sort d'un jeu de ping pong.'' .'' Nous sortons d'une crise grave. Quand on veut construire quelque chose de durable, on va doucement. La confiance qu'on essaie de retrouver avec les acteurs est d'une importance capitale. Il y a forcement des dangers quand on veut aller ?'vite vite''. En tout cas, la manière de conduire le processus par le Premier ministre et le Président de la République me siedAujourd'hui, il faut convaincre l'adversaire que de vouloir le vaincre'' Voilà qui montre l'opinion diverse des pupilles de Gbagbo à l'égard du processus de paix inter ivoirien.

Hervey Gobou

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