samedi 27 octobre 2007 par Fraternité Matin

Depuis jeudi, l'affaire des 103 enfants tchadiens devant être évacués en France par l'ONG française l'arche de Zoé, défraie la chronique. Le Chef de l'état est monté au créneau.
Le Tchad a annoncé vendredi qu'il sanctionnerait sévèrement les responsables d'une opération controversée et avortée qui visait à emmener en France 103 enfants affectés par les violences dans l'est du Tchad et au Darfour, au Soudan voisin. C'est un enlèvement pur et simple des enfants de l'association l'Arche de Zoé contre le gré de leurs parents, a notamment dénoncé le président Idriss Déby Itno. Avant de s'interroger en ces termes : est-ce pour les vendre ou les tuer et enlever leurs organes ?. Puis le Président tchadien de marteler au terme d'une visite qu'il a rendue à Abéché, principale ville de l'est tchadien, aux 103 enfants âgés d'un à huit ans: Les auteurs seront sévèrement sanctionnés. Neuf Français au total, des membres de l'ONG Arche de Zoé à l'origine de cette opération, et trois journalistes, interpellés jeudi à Abéché, étaient toujours en garde à vue vendredi. Un responsable local de l'ONU a indiqué hier que l'association n'a jamais été enregistrée au Soudan, relevant que de nombreuses mises en garde avaient été émises.
Cette association n'a jamais été enregistrée ici, a affirmé à l'AFP Antoine Gérard, chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires (BCHA-OCHA) de l'ONU au Soudan.
Ce responsable, qui avait été alerté il y a quelques mois par l'ambassade de France du risque d'un tel projet, a estimé plus probable qu'il ait été monté à partir du territoire tchadien.
Pis, Mme Mariam Ndiaye, représentante régionale de l'Unicef, affirme que les bandages que portaient les enfants (lorsque la police les a récupérés alors qu'ils allaient embarquer à bord d'un avion pour être transportés en France) ne recouvraient aucune blessure. Le président tchadien Idriss Deby Itno a qualifié vendredi cette opération d' inhumaine, impensable et inadmissible. Les critiques contre cette opération tombent de toutes parts. L'Unicef et la secrétaire d'Etat française aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, Rama Yade, ont ainsi jugé illégale et irresponsable cette tentative d'enlèvement.
Quelque 300 familles, principalement françaises, auraient versé entre 2.800 et 6.000 euros pour recevoir un enfant du Darfour dans le cadre de cette opération, a-t-on affirmé de source diplomatique à Paris. Il s'agit d'une action humanitaire d'urgence, et non de trafic d'enfants, a plaidé l'un des responsables de l'Arche de Zoé, Christophe Letien, dénonçant un revirement des autorités tchadiennes. L'ONG affirme avoir monté l'opération, baptisée Children Rescue, afin de sauver de la mort des orphelins affectés par la guerre civile au Darfour, et de les faire accueillir par des familles. Une source proche de l'ONG a affirmé que l'Arche de Zoé avait reçu le soutien de l'armée française, dotée d'un dispositif militaire au Tchad, pour le transport aérien de matériel lors de son arrivée en août dans l'est du pays.

Rémi Coulibaly
Source AFP

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