lundi 5 novembre 2007 par Notre Voie

La vie n'est pas rose pour les structures de base du Front populaire ivoirien (FPI). Les secrétaires généraux de section, les secrétaires généraux de fédération, les structures telles la JFPI, les cellules des enseignants, et l'OFFPI crient galère. Ils disent être limités dans leurs actions faute de moyens. Ils ont exposé leurs difficultés à la secrétaire générale adjointe du FPI chargée des départements du Sud, Mme Odette Sauyet, lors de la tournée d'évaluation des structures dudit parti qu'elle a effectuée dans les fédérations de Soubré, Tabou, San- Pedro, Sassandra, Lakota, Zikisso, Divo, et Agboville. Les secrétaires fédéraux ont posé des problèmes qui se résument au manque de moyens de déplacement au niveau des fédérations et des sections. Une situation qui freine ces responsables dans la gestion quotidienne des sections et comités de base. De l'état des lieux qu'ont fait ces responsables des structures de base, il ressort que les fédérations sont vastes. Comme à Soubré où relier les sections de Buyo et ses campements s'apparente à une corvée. A Tabou, Nigré, dernier village du département, se trouve à plus de 150 km. Joindre les deux bouts d'une telle fédération, c'est porter sa croix.
A Sassandra, la délégation d'Odette Sauyet a vécu le calvaire. Partie de la ville à 19h pour le village d'Adebem, c'est à 3h du matin que la délégation et son hôte Gbalé Dapleu ont foulé le sol du village. Les routes n'existant presque pas, un corbillard transportant un corps a été trouvé enfoncé dans la boue. Par moments, la secrétaire générale adjointe du FPI et ses camarades sont descendus de leurs véhicules pour permettre aux différents conducteurs de négocier le passage.
La fédération de Lakota est aussi vaste. Celle de Divo qui couvre Guitry, Hiré, Yocoboué et Fresco n'est pas mieux lotie. En plus de l'étendue des fédérations et du mauvais état des routes, les secrétaires fédéraux réalisent que les militants peinent à payer les cartes du parti. Conséquence, selon les secrétaires des sections et les fédéraux, la faiblesse, voire le manque de moyen au plan matériel et financier constitue un frein au fonctionnement normal des structures de base. De nombreux militants affichent clairement qu'ils en ont fini avec les cotisations depuis que le parti est arrivé au pouvoir. Dans les villes de San-Pedro, Sassandra, Soubré et dans beaucoup d'autres localités aussi importantes les unes que les autres, le FPI n'a pas de siège. Parce que le fédéral ne peut plus lever des cotisations pour la location d'un bâtiment pouvant servir de siège. Le manque de moyens a poussé un militant de Lakota à s'interroger sur la répartition du financement du parti par l'Etat. Un membre du bureau fédéral de Lakota a demandé que les cadres fassent don de cartes de militants. Une façon pour lui, de combler le déficit de militants-acheteurs. Les fédéraux n'étant pas rémunérés par le parti, il se trouve, selon leur témoignage, que certains cadres et élus du parti ne se fient pas à leur autorité dans l'approche des militants. Là où dans certains cas, des cadres ou des élus ne sont pas en odeur de sainteté avec les responsables des structures, les derniers ne sont jamais associés aux actions des premiers. Dans d'autres cas, des fédéraux se trouvent dépendants des cadres et élus qui leur donnent le minimum pour mener leurs activités. Au dire de certains, des élus et des cadres qui donnent une moto ou un vélo pensent qu'ils peuvent dicter leur loi au fédéral. Quand un fédéral n'arrive pas à joindre les deux bouts, il est utilisé par certains cadres et élus pour créer des clans et le parti s'installe dans des crises. Ainsi la gestion des structures du parti n'obéit-il plus aux exigences des textes, mais plutôt à la loi du marché où le plus offrant a autorité sur le fédéral qui, dans les dispositions du FPI, reste le premier responsable du parti dans le département quelle que soit la puissance financière d'un militant. Comme il fallait s'y attendre, les préoccupations des responsables de fédérations, la JFPI, l'OFFPI, la CEFPI ont tourné autour du manque de moyens de locomotion, du manque d'autorité des fédéraux dont le rôle nocif a été dénoncé là où les conflits minent le parti. Des militants n'ont pas manqué de dire qu'ils sont coupés de leurs responsables au niveau des départements. Le nombre de militants augmente certes, selon les rapports livrés, mais il est difficile aux fédéraux de les entretenir à travers les sections et les bases. A l'approche des élections, les doléances des militants de base est de doter les structures de motos, de vélos ou même de véhicules. Le secrétaire général de la fédération de Divo, M. Boniface Attébé, a lancé un cri de c?ur. Nous avons besoin de moyens pour former nos militants. On monte des gens pour destabiliser la fédération. On crée des structures parallèles pour des objectifs bien précis. Nous assistons à la distribution de matériels roulants qui ne nous conviennent pas. Des gens ignorent la place du fédéral. Même ceux qui connaissent les textes jouent le jeu. La direction du FPI a un parti pris. Il faut interpeller les cadres, le socialisme a foutu le camp. Nous avons 17 adjoints aux maires dans le département. Ils sont inactifs à l'égard du parti?, a relevé Attébé. La secrétaire générale adjointe Odette Sauyet a rassuré qu'elle rendra fidèlement compte au président du parti pour que les choses s'améliorent. A Lakota, elle a répondu aux militants qu'il n'est pas bienséant d'offrir des cartes aux militants. Elle a été soutenue par l'ancien ministre Moïse Lida Koussi et par le fédéral Jean-Claude Gnagra. La balle est donc dans le camp de la direction du FPI.



B.K. benjaminkore@yahoo.fr

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