mardi 20 novembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Alphonse Djédjé Mady, Secrétaire général du PDCI-RDA, aux dernières élections législatives à Saïoua, n'a pas eu le soutien de ses parents. Encore moins son parti qui a pourtant insufflé le développement au canton Yokolo. Sept (07) ans après, un vent nouveau souffle sur le département de Saïoua. Pris de remords et déçus du Front populaire ivoirien (FPI) qui leur a fait miroiter monts et merveilles sans jamais s'exécuter, les 42 villages du canton Yokolo amorcent peu à peu leur retour à leur fils Djédjé Mady et à son parti le PDCI-RDA dont il assure de main de maître le secrétariat général. Qu'a-t-il bien pu se passer pour que Saïoua revienne au PDCI-RDA ? Et tourne par conséquent le dos au FPI et à ses fils qui sont au pouvoir ? Des témoignages nous situent sur ce revirement. Le FPI, Bohoun Bouabré, Désiré Tagro, Blé Blé Charles à l'heure de la critique. Les grandes promesses électoralistes du FPI sont encore vivaces dans l'esprit des populations. Celles-ci en majorité paysanne dénoncent la mévente de leurs produits. Le prix d'achat du café et du cacao promis par le FPI demeure un leurre. Tout comme l'école gratitude, l'assurance maladie universelle, etc. Ces populations sont davantage choquées face à l'indifférence de leurs fils qui détiennent tout le pouvoir. Bohoun Bouabré, ex-ministre de l'Economie et des finances est actuellement le ministre du Plan et du développement. Il demeure le patron du conseil général, " mais ici à Zadihoa, le marché n'est pas couvert. Il n'y a pas de logements de maître. L'infirmerie reste fermée par manque de matériels et d'infirmiers " déplore Némé Oné dit Basile. Publiquement, Zikibouo a crié sa déception à travers son porte-parole Bouabré Jean Martial. " Les instituteurs refusent de se rendre ici par manque de logements et de salles de classes. Nos enfants ne vont plus à l'école " a-t-il dit. Dans la ville de Saïoua dont le plan directeur de développement a été tracé par Alphonse Djédjé Mady, alors maire, c'est aussi la déception. La ville administrée aujourd'hui par le maire FPI Srolou Gnoléba croule sous les hautes herbes. Elle attend en vain la réalisation de certains projets annoncés pendant la campagne par le FPI. Dont la construction d'un nouveau marché municipal avec des magasins pour les commerçants. Par ailleurs, les populations disent déplorer l'état des rues de la ville. Reprofilées tous les trois mois sous le mandat municipal de Djédjé Mady, celles-ci, depuis sept ans, disent-elles, n'ont jamais connu de travaux de réhabilitation. Au-delà des carences de bonne gouvernance, les populations du canton Yokolo formulent de nombreux reproches à l'encontre de leurs fils refondateurs. Notamment Bohoun Bouabré et Tagro Désiré. Pour le premier qui serait chargé par son parti du maintien des autochtones au FPI, " c'est la trop grande suffisance et l'arrogance " disent certains. Pour preuve, disent-ils " à Korézouzoua en octobre dernier, il a dit je suis dans la maison de l'argent. Je ne sais pas ce que je ne peux pas faire pour vous. Si vous voulez le développement, suivez-moi ". A part les rencontres politiques, Bohoun Bouabré serait inaccessible aux populations de Saïoua. " Quand il arrive (NDLR : il y était le samedi dernier et nous ne l'avons aperçu nulle part en ville) on ne sait pas qui est dans la voiture. On voit un cortège rentrer et sortir. On ne le voit pas. Et ceux qui se rendent chez lui sont le plus souvent reçus par des intermédiaires. Il n'est pas disponible pour recevoir. Cette attitude ne nous plaît pas car chez les Bété, l'honneur se traduit par le respect qu'on voue à son prochain " confie un témoin. Quant à Désiré Tagro, natif de Gabia, il aurait entrepris d'être un grand propriétaire terrien au détriment de ses parents. " Il a décidé de réaliser de grandes plantations d'hévéa. Alors il fait des propositions plus ou moins alléchantes à nos parents démunis pour acquérir leurs terres " dénoncent les populations. Ces derniers ajoutent que celui qui serait chargé de faire campagne auprès des allogènes du canton réduirait les chances des jeunes gens de faire de longues études en les recensant par dizaine pour les concours de la police en sa qualité de ministre de l'Intérieur. Charles Blé Blé, originaire de Korébouo, n'échappe pas à la critique. Le président de NADCI qui a viré au FPI est accusé d'avoir trahi. A part des amis, ses partisans auraient tous viré au PDCI-RDA " Tout le monde l'a laissé tomber parce qu'il a "beaucoup de bouches" (NDLR : entendez il a été membre fondateur du FPI. Il a quitté le FPI pour créer son propre parti et il a déclaré récemment qu'il retourne encore au FPI). Maintenant il ne peut plus tromper quelqu'un au village. La population nous a envoyé pour venir inviter Djédjé Mady à Korébouo parce que tout le monde retourne au PDCI-RDA. On attend à ce qu'il nous donne une date à laquelle il viendra à Korébouo " nous ont confié les vieux Koko Séry Gabriel et Zoholi Zokou Jean au domicile du Secrétaire général du PDCI à Saïoua, le dimanche dernier. C'était au lendemain de la cérémonie du retour du village de Zikibouo au PDCI-RDA. Comment Djédjé Mady
a reconquis le canton Yokolo
La vérité finit toujours par rattraper le mensonge. Cet adage, Djédjé Mady l'a fait sien. Le Secrétaire général du PDCI a fait un repli stratégique pour laisser ses parents apprendre à leurs dépens les fausses promesses du FPI. Toutefois, Djédjé Mady n'a pas rompu les amarres avec le canton Yokolo. Il n'a pas renié ses parents qui l'ont rejeté au profit de ses frères du FPI. Respectueux, humble et serviable, il l'est resté, reconnaissent les populations. " Il aide ses parents, des plus âgés aux plus jeunes quelle que soit leur appartenance politique. Une fois arrivé dans le canton, Djédjé Mady prend le soin de rendre des visites de courtoisie " relève Digbeu Roland. Qui en veut d'ailleurs pour preuve, la visite qu'ont rendue le Secrétaire général et son épouse à Gnato Zié, ex-directeur de cabinet du ministre Kadet Bertin à Zadihoa, le village de Marie Noelle Djédjé Mady où ils ont séjourné le samedi dernier. Le Secrétaire général du PDCI est aussi resté un grand acteur de développement pour ses parents. " Quand nous lui faisons des doléances, il ne dit pas qu'il peut les réaliser. Il demande qu'on les confie à Dieu. Parfois, il donne sa contribution. Mais au moment où le village est en train de faire les calculs nécessaires pour la réalisation du projet, nous voyons venir les matériaux de construction et les ouvriers pour la réalisation. Et tout cela malgré le fait que le PDCI ne soit pas au pouvoir " fait savoir Séry M. Ange. Djédjé Mady a ainsi réalisé entre autres des préaux, espaces de retrouvailles très prisés en pays bété pour les populations à Saioua et dans de nombreux villages. Vague de retour au PDCI-RDA
Les qualités humaines du Secrétaire général du PDCI lui valent aujourd'hui le retour de ses parents. De nombreux villages du canton Yokolo entendent le recevoir comme l'a fait le village de Zikibouo. Parmi ceux-ci, dit-on, Takpayo, le village du député FPI Gbédégné Djédjé. Korébouo, le village de Charles Blé Blé, ex-président du NADCI redevenu militant du FPI. Dahira, Nakiayo, Gnawrayo, Loukouayo et même Gabia, le village du ministre Tagro Désiré, seraient également dans la dynamique du retour au PDCI-RDA. Après Zikibouo, le village de Zadihoa entend recevoir Djédjé Mady, le samedi 24 novembre prochain. Les populations l'ont exprimé le samedi dernier quand elles lui présentaient les comités de base du PDCI déjà mis en place.
Diarrassouba Sory
Envoyé spécial à Saïoua

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