vendredi 30 novembre 2007 par Nord-Sud

Le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, en visite à Boundiali hier a fait de grandes promesses aux populations. Il leur donnera de l'eau, des médicaments et de belles routes. Voici son message au peuple Sénoufo.


() Le Secrétaire général des Forces nouvelles a été nommé Premier ministre, un nouveau gouvernement a été formé, le climat en Côte d'Ivoire a été et reste encore apaisé. Je suis venu pour que ce climat continue d'être apaisé. Nous avons brûlé les armes à Guiglo et bientôt à Bouaké. Nous allons continuer le désarmement. Je suis venu vous dire que Soro Guillaume et moi-même avions été à Ouagadougou. Nous sommes allés pour marquer que nous sommes sortis de l'étape de la consolidation de la paix à l'étape de la préparation des élections. Le compte rendu de cette réunion va être rendu public par les autorités aujourd'hui ou demainOui, nous sommes sur la bonne voie. La Côte d'Ivoire est sur la voie de la guérison totale. Pour ceux qui n'ont pas de sous- préfets, je suis venu avec eux. Pour la sous- préfecture de Kanakono, je voudrais vous présenter votre sous-préfet, Monsieur Diarrassouba Drissa. Pour la sous-préfecture de Sianahala vous avez votre sous-préfet, Monsieur Yao Koffi Michel. Pour la sous-préfecture de Siempurgo que nous avons traversée tout à l'heure, nous avons Monsieur Louré Palé Jean Baptiste.


Les promesses de Gbagbo


Une de vos revendications, c'est le bitumage de l'axe Boundiali-Tengrela. Vous avez raison parce que cette route est infernale et tous les gouvernements qui nous ont précédé l'avaient déjà prévu. Mais cette route n'a pas de chance. Nous avons bouclé le dossier avec environ 9 à 10 milliards que nous avons emprunté à la Boad. La Boad a l'argent et elle est prête à venir faire la route seulement il y a un petit hic parce que l'essence ne coûte plus 40 dollars le baril, elle coûte maintenant 100 dollars. On aura un recours d'à peu près 4 milliards. Nous sommes en train de discuter pour obtenir cela et je pense que si les choses avancent bien d'ici février, on devrait commencer à faire cette route. Il y a aussi les problèmes de d'eau ici. Ce qui m'avait frappé dans les années 90 quand je faisais mes tournées ici, c'était surtout le problème de l'eau. Il y a des villages où les gens prenaient de l'eau dans les mares où ils faisaient reposer l'eau au fond des canaris avant de boire. Il faut que nous trouvions une solution au problème de l'eau. Il nous faut trouver une solution définitive au problème de l'eau ici. Le ministre des Infrastructures économiques m'a proposé de construire une retenue d'eau sur la Bagoué. J'ai accepté cela. Le coût de cette retenue d'eau est de 2,5 milliards, mais il nous faut le faire pour qu'on ait de l'eau à Kolia, à Bouigali, partout parce qu'à Boundiali ville même, il n'y a pas d'eau. La capacité de la station de traitement de l'eau est devenue insuffisante et il y a des zones entières de la ville de Boundiali et d'autres sous préfectures qui n'ont pas d'eau. Nous allons faire un barrage sur la Bagoué. Ce barrage va nous permettre de retenir beaucoup d'eau. Avec cette retenue, nous allons servir toutes les villes que j'ai mentionnées. Le ministre m'a dit que très bientôt, d'ici Février ou Mars, on pourrait commencer. Vous avez aussi parlé des écoles, des hôpitaux. Demain je parlerai de toutes ces questions à Korhogo. Le ministre de la Santé est là, j'ai parlé avec lui tout à l'heure. Il a dit effectivement que l'argent que nous donnons aux conseils généraux ne suffit pas et l'Etat est obligé de venir en appoint. Nous allons continuer et dès que nous arriverons à Abidjan, lui-même fera des chargements de médicaments pour venir compléter les médicaments qui sont déjà dans les hôpitaux ici. Ici à Boundiali l'hôpital souffre d'un manque de médicaments. Nous allons aussi renforcer le personnel soit en médecins, soit en infirmiers mais nous allons faire tout pour que le pays soit effectivement réunifié. Il faut qu'à Boundiali, à Korhogo, à Tengrela, on reçoive la même qualité de soins qu'à Yamoussoukro, qu'à Gagnoa, qu'à Daloa, qu'à Man. Nous allons faire ce que nous avons à faire. Nous allons travailler. Mes chers amis, ce pourquoi je suis ici, c'est pour vous dire que la paix est revenue en Côte d'Ivoire et que cette paix dépend de nous. Soyez courageux, soyons courageux ; tirons la machine de la paix vers la barre. Ne croyez pas que c'est une affaire de Gbagbo et de Soro, c'est une affaire de tout le monde. Si je suis ici en train de parler de paix et que toi dans ton village tu prends une machine pour taillader quelqu'un, ce n'est pas la paix. Si tu prends un fusil pour tirer sur quelqu'un, ce n'est pas la paix. Je suis venu vous engager sur la voie de la paix. Je suis venu vous dire que sans la paix, nous ne pouvons pas construire notre pays.


Suivez Soro et moi sur le chemin de la paix


Ce pays est le nôtre, c'est le pays que nos parents nous ont laissé en legs. Ce pays là, c'est nous qui devons le construire. Pour le construire, il faut la paix. Je suis venu vous engager à faire la paix. Je suis venu constater que la paix est revenue et au retour je vais engager le dispositif pour qu'on rentre réellement dans le processus de préparation des élections. Soyons courageux, le Premier ministre est là, il est jeune, il est même plus jeune que mon fils aîné, mais il y a un moment dans la vie d'une personne où on se retrouve à un carrefour où, il faudra choisir. Il faut choisir aujourd'hui. Ou on s'engage dans la paix ou on s'engage dans la voie de la guerre. Nous avons décidé, Soro et moi, de nous engager dans la voie de la paix et je suis venu vous dire de nous suivre parce que la voie de la paix n'est jamais une mauvaise voie. Dans la paix, nous pouvons régler tous nos conflits on peut même se battre par coups de poing mais on construit le pays. Or dans la voie de la guerre le pays est divisé, la population est divisée, l'Etat est délaissé () Nous serons tous dans la déliquescence. Je suis venu vous demander de nous suivre sur le chemin difficile mais beau de la paix. Chers amis, faisons la paix, ayons la paix en tête. Avançons. Si les gens viennent vous dire qu'ils vont aller chercher des personnes à l'étranger pour venir faire la paix à notre place, c'est faux, ils vous trompent. D'abord ils se trompent, mais c'est leur problème ; mais en plus, ils vous trompent et c'est ce qui est plus grave. Ici en Côte d'Ivoire, ce sont les Ivoiriens eux-mêmes qui peuvent faire la paix. Je suis venu vous montrer ma bonne volonté pour faire la paix. Je suis venu vous offrir de revivre comme on vivait quand je me promenais dans tous vos villages. Allons à la paix sans réserve. Je suis au travail, Soro est au travail ; tout le gouvernement est au travail. C'est un gouvernement où tout le monde est présent ; c'est un gouvernement qui tire la machine de la Côte d'Ivoire vers la paix. Après notre retour, nous allons écrire au Conseil constitutionnel pour dire que nous avons vu les signes de la Côte d'Ivoire réconciliée avec elle-même ; que nous avons vu à Ferkessédougou, à Korhogo, à Boundiali, à Tengrela une Côte d'Ivoire qui marche d'un même pas, une Côte d'ivoire qui parle d'une même parole. C'est ce que nous allons dire au Conseil constitutionnel et à ce moment là, il nous donnera l'autorisation pour organiser les élections. C'est cela que je suis venu chercher. Je vous en conjure, dressez-vous comme un seul homme sur le chemin de la paix. Je suis venu dire bravo à Soro Guillaume aussi parce que ce n'était pas évident. Il y a des gens avec lui tout comme il y a des gens avec moi. Il y en a qui lui disent de ne pas aller chez Gbagbo. Si tu y vas, tu seras tué tout comme il y en a qui m'ont dit si tu vas au Nord, tu ne vas plus revenir. Mais je suis venu, je suis ici avec vous. Quand Soro partait à Gagnoa, on lui a dit dès que tu dépasses Lakota, c'est ton cadavre. Soro a été à Gagnoa, il a même été saluer ma maman au village. Je suis venu le soutenir et pour lui dire de tenir bon. Il faut qu'il tienne bon. Tous ceux qui lui disent de ne pas aller dans la voie de la paix, le trompent. Il tient déjà bon, mais je lui dis de tenir encore mieux. Tenez bon Monsieur le Premier ministre. La tâche qui vous attend est une tâche historique, c'est une tâche colossale, mais elle n'est pas trop lourde pour vos épaules. La tâche qui m'attend aussi est une tâche colossale. Il y en qui vont venir me dire que le petit est en train de te rouler. Ils diront que le petit là, tu ne le connais pas, il va te rouler. Mais moi, je le connais. Je suis venu dire à vous tous que la guerre est finie et que la paix est là. L'année 2008 ne va pas finir sans que les élections n'aient eu lieu. Quand nous avons discuté à Ouaga, nous souhaitons même le 7 août 2008, que ce soit le président qui va officier les festivités soit un président élu. C'est cela que je suis venu vous apporter comme nouvelle : la paix.

Le reste des problèmes que vous avez soulevés avec vos deux porte-parole seront réglés.

Monsieur le Premier ministre, vous convoquerez d'urgence quand nous serons arrivés à Abidjan un comité de suivi avec les présidents des conseils généraux, les maires de toute la région Nord et les ministères techniques, nous allons suivre pas à pas les revendications pour les régler. Je vous remercie de m'avoir accueilli avec enthousiasme. Voici vos sous-préfets. Pour les mairies, nous sommes en train de travailler. Très bientôt nous allons publier la liste des communes. Les maires sont faits pour travailler. Il y en a dès qu'ils sont là parce qu'ils sont maires. Mais quand il s'agit de travailler on ne les voit plus. Et toujours des gens viennent se plaindre. Oui Monsieur le Président, votre maire là ne travaille pas. Mais je leur dis pourquoi c'est mon maire ? C'est vous qui l'avez élu.

Elisez bien, choisissez bien, que Dieu vous bénisse !


Propos recueillis par Mazola, Correspondant régional

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023