Il a été nommé directeur de cabinet du président de la République depuis l'accession de Laurent Gbagbo au pouvoir. Mais en réalité, il n'a jamais exercé cette haute fonction, supplanté qu'il est par Mme Saratta Ottro Zirignon Touré. L'unique raison qui explique cette situation aussi frustrante qu'inacceptable, N'Zi Paul David la connaît mais il ne lui est jamais venu à l'idée de démissionner, de sortir de cette coquille vide pour retrouver sa dignité. En vérité, M. N'zi Paul David ne peut pas démissionner. Il est dépendant du soutien financier et du parapluie protecteur de Laurent Gbagbo.
Il a donc pu se refaire une raison pour s'accrocher à cette situation bien embarrassante. Celui qui a juré, toute la Côte d'Ivoire a, en tout cas, eu l'écho, de retourner pour de bon dans son village si Gbagbo parvenait au pouvoir, n'a pas eu la force morale de résister et de refuser le poste de directeur de cabinet à la présidence de la République que le chef des refondateurs lui a, en fait, offert pour l'humilier, le ridiculiser et le prendre à défaut devant ses propres contradictions. Car, après avoir prononcé un tel serment, le moins que l'on puisse faire, était de refuser poliment ce qui ressemble à un cadeau empoisonné.
Le comble, c'est qu'après avoir été incapable de dire "tchê tchê", il subira sans broncher les humiliations quotidiennes à lui imposées dans l'exercice de ses fonctions. Car, le vrai rôle de directeur de cabinet est tenu par Mme Sarata Ottro Zirignon, plus proche du clan.
Au palais, il est de notoriété que N'Zi Paul David ne compte pas dans l'entourage immédiat de Gbagbo. On ne l'a jamais vu dans les missions importantes au sein de la délégation du chef de l'Etat. Comme la reine qui règne sans gouverner, le président du conseil général de Dimbokro est tout simplement l'ombre de lui-même au palais.
Mais pourquoi alors s'accroche-t-il bec et ongles à cette humiliation ?
La vérité, c'est que M. N'zi ne peut pas partir. Il y a tant de privilèges liés à la qualité de directeur de cabinet. De plus, c'est une belle couverture.
Car, si M. N'Zi Paul David n'avait pas le titre de directeur de cabinet, sa fille Marie Louise N'Zi serait certainement derrière les barreaux aujourd'hui. Cette dernière, en effet, ex-directeur général de la compagnie aérienne (Ivoir Airways) (qui a fait faillite) a sur son dos un collectif d'ex-employés à qui elle a signé des chèques sans provision pour les désintéresser de créances que ceux-ci avaient sur la compagnie. Ces employés ont été abusivement licenciés mais le payement de leurs droits ne se fera pas sans souci.
C'est en effet en Août 2005 que Ivoir Airways remet à certains de ses employés un décompte sur leurs droits de licenciement. Le 18 Août, Mlle N'Zi Marie Louise, la fille de N'Zi David, remet à chacun des employés licenciés un chèque. Ces chèques présentés à l'encaissement reviennent impayés, pour comptes non approvisionnés.
Approchée par les bénéficiaires, Mlle N'Zi Marie Louise refuse de les recevoir et pire, de régulariser les chèques sans provision.
Des sommations de payer ont été adressées à Ivoir Airways sans suite.
Les employés saisissent alors le tribunal de première instance d'Abidjan en décembre 2005. En vue d'obtenir la condamnation d'Ivoir Airways et la saisie de ses avions. Le président du tribunal très embarrassé par les perturbations d'une telle procédure sur le déroulement du Hadj (Ivoir Airwys transportait les pèlerins), le juge décide de négocier un règlement à l'amiable entre Ivoir Airways, M. N'Zi Paul David et les employés licenciés.
M. N'Zi Paul David et Ivoir Airways vont faire alors moult promesses aux employés devant le juge. Mais ces promesses ne seront jamais honorées.
Désabusé, le magistrat se ravise et signe l'ordonnance de saisie des avions de la compagnie. Mais avant l'exécution de cette décision, le ministre des Transports de l'époque Anaky Kobéna s'en saisit. Il réunit les parties, saisit la présidence sans réussir à faire fléchir N'Zi Paul et sa fille. Et depuis ces employés sont dans l'attente d'être payés.
En fait, M. N'zi Paul David est le véritable promoteur de Ivoir Airways. Sa fille joue juste un rôle de représentation.
C'est pourquoi, même pour certaines missions à l'étranger pour le compte de Ivoir Airways, M. N'Zi Paul n'hésite pas à signer des ordres de mission à sa fille aux frais de la présidence. C'est le cas de la mission que cette dernière a effectuée en Arabie Saoudite du 20 au 30 juin 2006 sur imputation budgétaire de la présidence de la République. Devant la rubrique fonction, l'on a écrit sans se gêner "la fille de M. N'Zi Paul David".
Il n'y a que dans un pays de nègre qu'on peut se permettre de telles nègreries. Et dire que c'est ce serviteur de l'Etat exemplaire et loyal qui insulte Bédié et tout le PDCI !
Akwaba Saint Clair