samedi 1 décembre 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Les Ivoiriens ne sont pas totalement épargnés de la grippe aviaire. Ce n'est pas un souhait. Mais, des faits sur le terrain qui parlent d'eux-mêmes.

Le constat est parti de l'interdiction des agents sanitaires déployés sur le terrain, de procéder au contrôle et à la délivrance de laissez-passer aux importateurs de bovins et de volailles. Or, depuis près deux ans, le ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, le Dr Alphonse Douati, a pris un arrêté ministériel interdisant l'importation de la volaille à partir des pays voisins à la Côte d'Ivoire. C'est cette mesure qui a, jusqu'à présent, permis aux Ivoiriens d'éviter la catastrophe, là où certains pays ont perdu beaucoup. Encore, face à un risque imminent de propagation du virus de la grippe aviaire, le ministre a annoncé la semaine dernière, de maintenir les mêmes dispositions sécuritaires, par un système de veille en accord avec les agents des Eaux et Forêts. Ceux-ci contrôlent, en quelque sorte, le mouvement des oiseaux migrateurs. Quant aux agents sanitaires, le rôle consiste évidemment au contrôle de la santé animale. C'est eux qui assurent la protection sanitaire des Ivoiriens. Malheureusement, ceux-là même qui détiennent en quelque, ?'la clef de la vie'', ne sont plus opérationnels. Devenus en quelque sorte des ?'gendarmes sans armes'', ils assistent impuissamment aux mouvements de sortie et d'entrée des importateurs de volailles et de toutes sortes de produits à base animal.

Des risques énormes
C'est avec l'accord du ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques, en appui avec l'Union européenne que les agents sanitaires en charge du contrôle de la santé animale ont été déployés sur les frontières, en ce qui concerne les zones Forces nouvelles, a-t-on appris. Mais, que de difficultés pour ces agents qui sont contraints à ne rien faire. De quoi s'agit-il? Niélé, Ouangolo, Doropo, Tingréla () sont les portes d'entrées où il n'y a plus de contrôle sanitaire d'animaux. Or, c'est autour de ces points que se font les plus gros trafics de commerce d'animaux, notamment la volaille. Selon des sources, les mesures d'interdiction de contrôle à ces points proviendraient de l'immeuble Caistab, où loge le ministère de la Production animale et des Ressources halieutiques. C'est de là que l'alerte a été donnée, comme quoi, les agents sanitaires déployés dans les zones CNO (Centre, Nord et Ouest) ne doivent plus faire de contrôle. Pire, ceux qui ont voulu s'entêter, en procédant à des contrôles et à la délivrance de laissez-passer aux importateurs de volailles ou de bovins ou de caprins ont eu les oreilles tirées depuis Abidjan. Or, là, comme le soulignent des agents déployés sur le terrain, il y a un risque énorme auquel courent les Ivoiriens. Surtout qu'après les portes d'entrées et de sorties officielles, les importateurs empruntent des voies différentes dont ne maîtrisent pas les Forces de Sécurité. Le gros drame que dénoncent les agents, c'est l'économie avicole qui risque de prendre un coup, eu égard aux importations de volailles des pays limitrophes qui se font de façon clandestine. ?'Il y a beaucoup de risques. Mais, on refuse qu'on travaille. Et pourtant, c'est pour ça que nous sommes là'', interpellent-ils. Or, si on s'en tient au dernier communiqué de l'ONU, du jeudi 29 novembre 2007, sur le problème de la grippe aviaire, ?'les pathogènes deviennent plus mobiles du fait de l'augmentation des voyages et du commerce international ainsi que de l'évolution des écosystèmes''. Le danger, ces pathogènes provoquent des maladies qui menacent la santé et le bien-être de la population mondiale entière. C'est ce risque qu'il faut d'éviter.

Honoré Kouassi

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