Arrivé par hélicoptère à Tengréla, ce jeudi 29 novembre 2007, le Président Laurent Gbagbo n'a pu résister à l'envie de communier avec les populations qui, mobilisées, attendaient pour l'accueillir, depuis le matin, le long de l'axe routier Boundiali-Tengréla. A la fin du meeting géant qu'il a animé devant une immense foule dans la ville natale du Professeur Koné Dramane, Monsieur Dire Bien, malgré la nuit qui tombait, Laurent Gbagbo a contrarié toutes les prescriptions sécuritaires pour retourner à Korhogo par la route, sur une distance de 210 km dont 110 non bitumés entre Tengréla et Boundiali. Le chef de l'Etat a eu le flair. Les populations auxquelles l'on avait expliqué que Gbagbo avait joint Tengréla par les airs ont refusé d'abdiquer et de rentrer chez elles. Sur la route du retour, le chef de l'Etat les a trouvées plus que mobilisées, décidées à l'attendre, à le voir et à le toucher, coûte que coûte.
Si à Kouto, la rencontre avec les populations s'est déroulée aux environs de 18 heures, à Gbon et à Kolia, la communion s'est faite dans des conditions que la foule n'oubliera pas de si tôt. Sur les esplanades aménagées pour les échanges, les ampoules électriques installées pour l'éclairage ont, à chaque étape, lâché les organisateurs au moment même où le Président y faisait son entrée (19 heures à Gbon, 19h30 à Kolia). A chaque étape, alors que ses hôtes se lamentaient de le voir s'en aller, sous la protection de la sécurité, le président de la République est resté là, jovial et plaisantant avec les organisateurs jusqu'à ce que les ampoules défaillantes soient remplacées pour lui permettre d'échanger avec la foule. Vraiment, le Président est un vrai garçon , entendait-on dans la foule après chaque incident. Et les commentaires en rajoutaient : Même le Bravetchê n'aurait pu eu cette patience. A méditer.
C.E.