lundi 3 décembre 2007 par Le Nouveau Réveil

Ce qui se murmurait depuis des semaines déjà pourrait se concrétiser dans les jours à venir. Le Général de division Philippe Mangou, Chef d'Etat major des Forces Armées de Côte d'Ivoire pourrait être débarqué. Telle serait, selon des sources introduites au palais, la décision qui aurait été arrêtée le week-end dernier au cours d'un "conclave" nocturne.
Après donc la visite du Chef de l'Etat dans le nord ivoirien jusque-là sous contrôle des Forces nouvelles, devant la mobilisation plus interpellatrice que coquine, mais aussi et surtout après la signature de l'accord complémentaire de Ouagadougou, la seule façon pour Gbagbo Laurent de se sentir à nouveau à l'aise dans le rôle de patron de tout le monde est de légitimer son pouvoir par les urnes. La nouvelle donne de fin de crise apportant de l'eau au moulin de ceux qui critiquent son mandat devenu illégitime et illégal, le chef de l'Etat aurait donc envie d'aller cette fois aux élections. Avec le secret espoir de les gagner. A défaut, avec la détermination d'empêcher qu'on "lui vole sa victoire". Un remake de octobre 2000. Il pourrait s'agir pour lui de mettre tout en ?uvre, surtout avec une forte répression pour ne pas que quelqu'un d'autre gagne les élections. Dans un tel schéma, toutes les composantes du pouvoir actuel auront à jouer un rôle. Particulièrement l'armée qui a exprimé à maintes reprises sa loyauté au régime Gbagbo depuis 2000. On a encore en mémoire la répression de la marche avortée de l'opposition en mars 2004. Pour ce faire, le chef de l'Etat aura besoin autour de lui et aux points stratégiques de décisions, des hommes de confiance, des hommes du sérail et des hommes du terroir. C'est ce qui militerait sans doute en défaveur du général Mangou. Certes, il a eu à un moment donné l'entière confiance du Président Gbagbo et du clan, mais tel qu'il est vu aujourd'hui, (notamment après la crise qui avait secoué un peu les casernes et qui avait fait monter le chef de l'Etat au créneau), il ne serait plus l'homme de la situation. Le changement à la tête des armées s'impose donc, selon nos sources qui indiquent qu'une réunion dans ce sens se serait tenue à Abidjan dans la nuit du vendredi 30 novembre au Samedi 1er décembre. La décision aurait été prise à cette réunion de débarquer le général Mangou de la tête de l'Etat-major et de le remplacer par un homme, un homme de poigne. Bref un homme de mission. Toujours selon nos sources, le nom qui est revenu sur presque toutes les lèvres serait celui du colonel major Dogbo Blé du GSPR. Nos sources soutiennent même que le remplacement du général Mangou serait une question de jours.
Toutefois, la question qui se pose est de savoir comment le chef de l'Etat s'y prendrait. Va-t-il le débarquer de façon brutale en cette période de fête, ou va-t-il lui laisser le temps de fêter avec son statut de CEMA avant de faire le nettoyage nécessaire dès les premiers jours de janvier 2008 ? Par ailleurs, nos sources soutiennent aussi qu'avec le général Mangou, plusieurs officiers supérieurs et généraux pourraient aussi perdre leurs différents postes de commandement. Ainsi, des têtes pourraient aussi tomber dans la hiérarchie de la gendarmerie, de la police, du GATL, de la marine. On attend donc de voir.
Dans la logique de la confiscation du pouvoir, le camp présidentiel prépare aussi d'autres cordes à son arc. Ainsi, tout serait actuellement mis en ?uvre pour s'assurer la complicité des certaines tête fortes des Forces Nouvelles qui pourraient, le moment venu, jouer leur partition pour le maintien de Gbagbo au Palais. Des chefs de guerre mis dans le contexte seraient déjà acquis à sa cause. Ils auraient à leur tête le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao. L'aile politique qui agirait également pour Gbagbo le moment venu, aurait à sa tête le ministre Konaté Sidiki, qui, toujours selon nos sources, aurait déjà le c?ur dans le camp présidentiel.
Comme si ce qui précède ne suffisait pas, le camp présidentiel miserait aussi sur la dernière vague des instituteurs ordinaires et adjoints recrutés dans des conditions que tout le monde sait. 5000 de ces enseignants ont été placés au nord, dans les zones dites CNO. Ils seraient parallèlement à l'éducation des enfants, pour une autre mission. Ils devraient, selon toute vraisemblance, être dans les bureaux de vote le moment venu. Ils seraient donc en train d'être outillés pour faire pencher la balance électorale du côté de Gbagbo. Ces instituteurs ordinaires et adjoints, recrutés dans des conditions laissant à désirer ne doivent-ils pas une fière chandelle au régime ?

Eddy PEHE

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