jeudi 6 décembre 2007 par Fraternité Matin

Quels sont vos sentiments à la suite de la visite d'Etat que le Président Laurent Gbagbo vient d'effectuer dans votre région?
On n'a pas besoin de le dire. Du 28 au 30 novembre, soit trois jours durant, Korhogo était devenue le nombril de la Côte d'Ivoire. Car, là où se trouve le Chef de l'Etat, même s'il est perché sur un arbre, c'est cet endroit qui est le centre du pays. Alors, vous comprenez qu'on ne peut qu'être fier, heureux, joyeux de recevoir un tel hôte. Le Président Gbagbo nous a honorés. Et nous en sommes d'autant satisfaits que les populations sont sorties massivement pour lui réserver un accueil des plus chaleureux.
Le Chef de l'Etat a qualifié d'exceptionnelle la mobilisation des populations. Quelle a été l'implication du chef de canton, que vous êtes, dans cette mobilisation?
Des appels à la mobilisation ont été lancés. On ne va pas revenir là-dessus. Pour moi, le point clef, c'est la chefferie de canton de Korhogo. Justement, tantôt on présente Kassoum Coulibaly comme chef de canton par intérim, tantôt on vous attribue ce titre. Que se passe-t-il ?
Moi, je dispose d'un tampon avec lequel j'authentifie mes décisions.
Etes-vous le chef de la famille Zouakagnon ou le chef de canton de Korhogo ?
Je suis le chef de la communauté Zouakagnon Gbon. C'est une très importante communauté, elle est très étendue. J'ai 87 ans. Après avoir fait la dernière guerre mondiale, j'ai demandé un emploi réservé dans n'importe pays de l'Afrique de l'Ouest francophone. Mais, j'ai choisi d'aller en Haute-Volta, aujourd'hui Burkina Faso. J'y ai passé une partie de ma jeunesse. Je conjugue bien le Moré. C'est en 1960 que je suis revenu en Côte d'Ivoire.
Vous êtes donc le chef de la communauté Zouakagnon Gbon.
Oui. A ce titre, il n'y a pas d'autre autorité au-dessus de moi. Tout arbre dispose d'une racine principale. Le tronc, les branches, les feuilles ne peuvent tenir sans cette racine principale. Je ne suis pas intérimaire. La chefferie de la famille Zouakagnon Gbon est-elle différente de la chefferie de canton de Korhogo ou bien est-ce la même chose?
(Il s'énerve). Non. Là, vous me posez une question ambiguë. Car, dans le temps colonial, le colon pouvait prendre un interprète de n'importe quelle région de l'Afrique francophone pour en faire un chef de canton. On a vécu cela ici. Où un Soumahoro a été nommé chef de canton par le colon.
Quels sont vos liens avec la chefferie de canton? (Il s'énerve). Que voulez-vous dire ? Les journalistes, quelquefois, tirent trop la langue. Vous risquez de faire coller ma langue sur ma poitrine. Je suis témoin de tout ce que vous pouvez penser. Témoin de la colonisation, témoin de la communauté franco-africaine etc. Pourquoi parle-t-on de chef de canton par intérim?
Je ne sais pas. Allez où vous en avez entendu parler et demandez à ceux qui en parlent. Allez vous renseigner là-bas.
D'où vient que Kassoum Coulibaly est présenté comme le chef de canton par intérim ?
J'ai déjà répondu à cette question. Arrêtez de me tirer la langue, parce que vous ne pouvez pas me faire bouger d'un seul iota sur ce sujet. Quels sont vos rapports de famille avec Kassoum Coulibaly ?
Là, vous entrez dans la vie privée d'une famille, d'une communauté. Si ça vous intéresse, demandez à Kassoum, il vous répondra. Sinon, Kassoum est mon neveu, le fils de mon grand frère. Peut-on penser à une situation conflictuelle à la chefferie de canton de Korhogo en ce moment ?
Cela ne vous regarde pas. Comme on le dit, le linge sale se lave en famille. Ne me poussez donc pas dans ce ravin que je vous vois creuser. Qu'est-ce qui devait changer dans la vie de vos populations après la visite du Chef de l'Etat/
Répondant à nos doléances, le Chef de l'Etat nous a donné une grande satisfaction. Nous avons été très contents de ce qu'il nous a accordé. Interview réalisée à Korhogo par Moussa Touré
et Pascal Soro
Envoyés spéciaux.

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