mercredi 12 décembre 2007 par Fraternité Matin

Le ministre de la Justice, Koné Mamadou, a fait le point du déroulement de l'opération lancée depuis le 25 septembre. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, Koné Mamadou a donné, hier, à son cabinet, une conférence de presse. La rencontre visait à faire le bilan partiel du déroulement de l'opération des audiences foraines, depuis le 25 septembre, date de l'envoi des 25 premières équipes et à parler des perspectives. Les audiences foraines se poursuivent donc sans incident majeur, avec les 25 premières équipes qui avaient été déployées sur le terrain. Et j'ai même la joie de vous annoncer qu'une nouvelle vague d'équipes va être déployée dans les jours à venir?, a-t-il déclaré. Ce qui fera un total de 55 équipes. C'était en présence de M. Koffi Koffi Paul, chargé du Programme de sortie de crise à la Primature, du chef de cabinet, de la responsable du Projet audiences foraines A la date de vendredi 7 décembre, les statistiques font état de 80.000 personnes satisfaites sur un total de 84.806 demandes. Le ministre de la Justice est d'autant plus heureux que le handicap? que constituaient les tensions de trésorerie? et qui empêchaient l'équipement des équipes en véhicules a été surmonté? aujourd'hui par l'Etat. Cela nous permet de mettre sur le terrain, dès cette semaine, trente nouvelles équipes?, a-t-il Selon le plan d'exécution présenté, la journée de ce mercredi sera consacrée à la mise en route des magistrats et greffiers et la période du 13 au 16 décembre sera mise à profit pour la concertation entre magistrats, préfets, sous-préfets et élus en vue de la détermination des localités devant abriter les audiences. Et le 17 décembre, pour l'ouverture effective des audiences. Si le chronogramme initial n'a pu être respecté faute d'argent, il promet un bon déroulement pour la suite du processus. Aussitôt après l'entrée en fonction de ces 30 nouvelles équipes, le redéploiement des dernières équipes va être initié, et il en sera ainsi, sans interruption, jusqu'à la couverture intégrale du territoire national?.
Pour garantir le succès de l'opération, le ministre exhorte tous les acteurs politiques, religieux et les ONG à s'impliquer dans la sensibilisation des populations et des cadres afin qu'ils jouent leur partition dans leurs villages pour obtenir l'adhésion de leurs parents. Il a demandé au corps préfectoral, aux magistrats et aux élus de prendre en compte les questions sociologiques dans la désignation des localités pour éviter le boycott des audiences parce que les populations n'approuveraient pas la désignation de tel ou tel village. Quant aux cadres, ils doivent convaincre les parents sur la nécessité de se faire établir des jugements supplétifs en profitant de l'opportunité qui leur est donnée par la gratuité des actes. En effet, il se trouve que des personnes n'ont pas trouvé nécessaire d'avoir un jugement supplétif dans le passé parce qu'elles ne voyageaient pas. Et c'est quand il faut aller à la Mecque que les gens sont éprouvés parce que sans un jugement, on ne peut se faire établir un passeport. Il ne faut pas attendre un éventuel balayage pour se présenter. Le ministre Koné Mamadou a rappelé la décision prise par les acteurs politiques de permettre à chaque équipe de rester sur le terrain pendant trois mois à compter de la date de démarrage des audiences. S'agissant du projet de reconstitution des registres d'état-civil détruits, il a fait savoir que le projet de loi a été adopté en Conseil de gouvernement et sera transmis incessamment au Conseil des ministres. Mieux, le mode opératoire est également prêt.
Tout en étant négociateur de l'Accord de Ouagadougou, il se considère comme un technicien qui fait des propositions aux politiques qui décident en dernier ressort? de la date des élections. Aussi, s'est-il gardé de dire si le délai de juin 2008 était réaliste ou non. Fraude, violence, problème de perdiems...
Je m'inscris en faux?. Le ministre Koné Mamadou a démenti toutes les informations selon lesquelles des magistrats auraient arrêté le travail pour des problèmes de perdiems. La seule difficulté rencontrée réside, selon lui, dans l'acheminement des fonds dans les zones centre, nord et ouest où il n'existe pas de banques. Difficulté à laquelle il faut ajouter les problèmes de collecte des données faute de téléphones satellitaires. A ce sujet, le ministre de l'Economie et des Finances aurait promis d'y remédier. De même, il rejette les affirmations d'affrontement entre deux magistrats que le mode opératoire aurait opposé, les allégations de fraude à Gadouan, Sinfra et San-Pedro et les cas de violence qui auraient été commis par des groupes de surveillance. Il en a profité pour rappeler que le Centre de commandement intégré est la seule structure habilitée à sécuriser l'opération. Les informations diffusées en début d'opération sur les cas de fraude notamment à San-Pedro, à Daloa ou encore à Sinfra ne sont pas avérées. (). Je m'inscris en faux contre cette information. Depuis le début de l'opération, aucun magistrat n'a abandonné son poste, ni pour ce motif, ni pour aucun autre motif?.
Répondant à la question de savoir ce qu'il en était des perdiems des autorités administratives qui supervisent les audiences foraines, il a soutenu qu'il ne s'occupait que de la situation des magistrats et greffiers et aussi des médecins parce que ce corps figurait déjà dans le budget du projet pilote. En revanche, il ne maîtrise pas la situation des militaires et du corps préfectoral, chaque ministère ayant élaboré un projet de budget en fonction de son degré d'intervention. Cette conférence de presse a été également l'occasion d'exprimer sa gratitude à la presse pour sa mobilisation et de féliciter les magistrats pour le travail accompli dans des conditions difficiles.


Paulin N. Zobo

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