vendredi 14 décembre 2007 par Notre Voie

Profitant de sa visite dans le Grand nord, fin novembre dernier, le président Laurent Gbagbo a rendu une visite historique à Gbon, chef-lieu de sous-préfecture situé dans le département de Boundiali. Pour Aïcha Koné, originaire de cette petite ville acquise au président ivoirien, ce fut pour les habitants, un grand bonheur commun. La diva de la musique ivoirienne raconte.
Notre Voie : Le président de la République Laurent Gbagbo, profitant de sa visite d'Etat dans le Nord du pays, s'est rendu chez vous, dans la ville de Gbon. Qui a préparé ce voyage ?
Aïcha Koné : Je peux dire que c'est le Président lui-même qui en a décidé ainsi. Il est vrai que ça se murmurait déjà partout. C'était d'ailleurs le v?u de plusieurs nordistes de le voir en visite privée chez eux, sur leurs propres installations. Il était aussi temps de casser un mythe car trop de choses plus ou moins fondées ont été racontées sur lui le long de la crise. Mais avant, il faut souligner que le 13 septembre dernier, une délégation de près de 300 personnes de la sous-préfecture de Gbon avait été très bien accueille au Palais présidentiel du Plateau par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Le signal était fort. Toutefois, pour être honnête, je ne savais pas qu'en décidant de visiter les grandes villes d'une partie du Nord (Boundiali, Sinématiali, Ferkessédougou, Tengréla et Korogho), il allait inclure les petites localités comme Kouto (où nous sommes allées l'accueillir avec Koné Dossonguy, un fils de la localité) et Gbon.

N.V. : Contrairement à ce que vous soutenez, il semble que vous êtes la cheville ouvrière du déplacement du Président à Gbon
A.K. : A moi, personnellement, le Président n'a pas dit : Aïcha, je viens à Gbon, donc apprêtez-vous à m'accueillir?.

N.V. : Les habitants de Gbon s'attendaient-ils à la visite du Président ?
A.K. : Je crois qu'il n'y avait rien d'officiel. Sinon, il y avait un comité d'organisation en place, des bruits couraient qu'après Boundiali, c'est-à-dire notre département, le Président se rendrait directement à Tengréla. Ça murmurait aussi qu'avant Tengréla, il était possible que le chef de l'Etat nous fasse la surprise. On était tous donc dans le doute. Mais lorsque je me trouvais à Sinématiali chez le président Laurent Dona Fologo, alors que je me préparais à rentrer sur Abidjan d'où je devais m'envoler pour l'Afrique du Sud et le Congo-Brazza, Wattao m'a interpellée : Attention Aïcha, de quel voyage parles-tu ? On dit que le Président va chez vous?. C'est ainsi que j'ai été rassurée. Dieu merci, cette visite du Président dans ma ville fut une belle rencontre. Le chef du canton Gbon, Koné Kossé, en a profité pour adresser, de vive voix, ses remerciements au Président Gbagbo pour avoir donné suite à nos doléances. Mais surtout, pour lui dire que la délégation de Gbon qu'il avait reçue, en septembre dernier, avait bel et bien eu sa caution. Seulement, à cause de mes voyages à l'étranger que j'évoquais tantôt, il ne m'a pas été possible de rester jusqu'à la fin de la cérémonie. Après mon départ, on m'a informée que Koné Dossonguy, était passé me voir à Gbon de la part du Président et qu'il avait laissé ses traces, comme on dit chez nous. On m'a également dit qu'il en a fait de même chez nos voisins de Kouto et de Kolia.

N.V. : Quelles sont les doléances que vous avez faites au chef de l'Etat ?
A.K. : L'urgence était de doter le village d'une ambulance et d'équiper le dispensaire en médicaments, ce qui a été vite fait. C'est le lieu de dire un grand merci au Président de la République pour la sollicitude dont il vient de faire preuve à l'égard de mon village.

N.V. : Cela faisait longtemps que vous n'étiez plus retournée à Gbon. Comment avez-vous personnellement vécu ce retour au bercail ?
A.K. : Ce fut pour moi, un grand moment de retrouvailles. La visite du Président, le prétexte, a été surtout une belle surprise qui nous a particulièrement honorés, nos filles et fils de Gbon.

N.V. : Un groupe de villageois de Gbon était cependant opposé à tout rapprochement avec le Président. Il a même torpillé la réception au Palais présidentiel, arguant que ceux qui étaient venus exposer les problèmes de Gbon n'étaient pas ses fils et filles. Comment ce groupe a-t-il réagi face à l'arrivée du président dans la ville ?
A.K. : (Rires) Le moins que l'on puisse dire, c'est que la mobilisation était totale à Gbon. Il y avait un monde fou. Je pense que cette rencontre va rassurer nos parents et changer beaucoup de choses. Surtout que le Premier ministre Guillaume Soro, le ministre Sidiki Konaté et bien d'autres hautes personnalités politiques et administratives du pays, ainsi que toute la notabilité de la région, étaient aux côtés du Président Gbagbo. A travers cette visite, le Président et toute sa délégation ont donc voulu dire : Chers parents, nous voici parmi vous, il faut tourner la page, la guerre est finie?.

N.V. : Ce message est-il passé à Gbon ?
A.K. : Cette visite du Président met fin à certaines rumeurs fantaisistes. Notre problème à nous aujourd'hui, c'est d'avancer pour le développement de Gbon et non comment la visite a été interprétée par certaines personnes. Après tout, nul n'a le droit de renier Gbon. En tout cas, pas moi.







Entretien réalisé par Schadé Adédé

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