La cérémonie d'inauguration du siège du conseil général de Dimbokro a laissé le PDCI dans un état lamentable. Pour exorciser le mal et se refaire le moral, la JPDCI a tenu à organiser un meeting.
Gbagbo est un petit professeur d'Histoire sans domicile. Il est allé narguer les jeunes d'Arrah avec 12 millions après avoir reçu sept millions d'eux. Eux qui n'ont pas d'emploi, ils ont cotisé leur argent pour le lui donner?. Kouakou Konan Bertin dit KKB, président de la JPDCI était tout feu tout flamme samedi dernier, à Dimbokro. Devant un public réuni au jardin public de la ville à l'occasion de ce qu'il a appelé le meeting de rectification? après les propos tenus par N'Zi Paul David, président du conseil général de Dimbokro, lors de l'inauguration, le 24 novembre, du siège du conseil général.
Devant un public venu principalement de Yamoussoukro et de Toumodi, KKB a, au nom de Bédié, dit yako? aux uns et aux autres pour les humiliations qu'ils ont connues après le coup d'Etat de 1999.
La famille de N'Zi Paul David était présente sur les lieux avec une délégation conduite par N'Zi Assamoi, doyen des enfants de feu Gabriel N'Zi. Devant eux, KKB a dit que s'il était présent à la cérémonie du 24 novembre 2007 il ne se tairait pas malgré ses relations personnelles avec N'Zi Paul David parce que son rôle est de défendre le PDCI et son président. Ce n'est pas parce qu'il y a la famine qu'il faut arracher ses dents pour les manger, car, après, quand l'abondance sera venue, comment pourrez-vous vous nourrir ??, a-t-il déclaré avant de dire qu'il ne peut accepter que des jeunes militants du PDCI aient été vêtus dans des T-shirts à l'effigie du président de la République, M. Laurent Gbagbo. Et de demander à tous ceux qui possèdent ces tricots de les restituer. Aussitôt, comme dans une parfaite mise en scène, une vingtaine de tricots sont lancés par des jeunes.
Le PDCI dans l'injure et le tribalisme
On les ramasse et KKB promet de les remettre à M. Jean Bonin, DDC du président Gbagbo à Dimbokro. On va lui en faire don car les jeunes du PDCI ne peuvent pas porter ça. C'est cela la rectification et ce n'est pas du tribalisme?. Car KKB affirme avoir entendu le chef de l'Etat demander aux jeunes d'Arrah de s'éloigner du tribalisme. Laurent Gbagbo est l'Ivoirien le plus mal placé pour donner des leçons sur le tribalisme. Depuis le début des audiences foraines, la seule localité où on empêche d'aller se faire enrôler, c'est Gagnoa. Là-bas, des Ivoiriens n'ont pas le droit de voter. On leur arrache leurs plantations et on les tue parce qu'ils ne sont pas chez eux. On y a massacré près de 3000 Baoulé. Après la crise on dira tout?, soutient le responsable de la jeunesse du PDCI. Avant d'accuser le chef de l'Etat d'avoir instrumentalisé le peuple bété qui était naguère hospitalier. On a dit que nous avons déclaré qu'il y a des peuples qui sont faits pour gouverner et d'autres, tout juste bons pour danser. Est-ce que Gbagbo nous a démontré le contraire ? Tout ce qu'il sait faire, c'est casser, tuer, couper la Côte d'Ivoire en deux. Les deux doigts du FPI veulent dire : donnez-moi la Côte d'Ivoire pour que je vous la coupe en deux. Soro Guillaume a une moitié et lui, une autre?, a-t-il ajouté.
Selon KKB, le FPI n'a aucune chance de prospérer à Dimbokro. Si le président Gbagbo veut avoir les Baoulé avec lui, il doit leur permettre de vivre en paix à Gagnoa, Soubré, Man, etc. Pour KKB, M. Gbagbo n'a jamais eu de respect pour ce pays. Quand la guerre est venue, Bédié lui a dit de négocier avec les rebelles. Il a dit non ! Et il a sorti l'épée. Mais où sont aujourd'hui Boga Doudou, Dali Oblé et Dagrou Loula ? Il lui a fallu payer un billet d'avion pour aller discuter à Ouaga. Nous sommes tombés bien bas ! C'est ici que tout le monde venait chercher la paix. Mais quand vous voyez le président de la Côte d'Ivoire se mettre à genoux aux pieds de Compaoré, est-ce qu'on n'est pas tombé ? Les Baoulé sont un peuple travailleur. Nous ne sommes pas de mendiants. Tout ce que nous demandons à Gbagbo, c'est la paix pour que nous puissions nous remettre au travail. On se souviendra qu'un jour, il y a eu un certain Laurent Gbagbo qui a gouverné la Côte d'Ivoire. Le symbole de son pouvoir se trouve à Adjamé, c'est le monument aux morts. A contrario, il y a la basilique de Yamoussoukro. Voilà le bilan du PDCI?.
Avant KKB, Jean Pierre N'Doli, coordonnateur communal du PDCI, a affirmé que le président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié a quitté le pouvoir en 1999 sans résistance, uniquement pour éviter un bain de sang. Il a, par ailleurs, regretté la mésentente, la désunion, l'esprit de clan qui règne au sein du PDCI. Le dernier exemple s'est produit le 24 novembre 2007, lors de l'inauguration de l'hôtel du département. Ce jour-là, nous avons été humiliés car le président du parti a été publiquement insulté?.
Le PDCI déclare la guerre à N'Zi Paul David
A son entrée sur le lieu du meeting, Mme Bobi Assa Emilienne, député PDCI, a dit des insanités sur le chef de l'Etat et le président du conseil général de Dimbokro. Lors des élections des conseils généraux, vous avons demandé de voter pour N'Zi Paul David. Vous nous avez écoutés et il est le président du conseil général. Je voudrais vous demander pardon, car nous vous avons trompés. Le loup est entré dans la bergerie. Nous avons manqué de vigilance et voici le résultat ! Nous nous demandons pourquoi ce comportement de notre frère. Qu'a-t-il vu de si beau et agréable ? Il avait faim?, a-t-elle affirmé à propos de N'Zi Paul David. Depuis que Gbagbo est au pouvoir, la Côte d'Ivoire n'est plus respectée en Afrique et dans le monde. Les populations meurent de faim. Les enfants ne vont pas à l'école alors qu'on nous avait promis l'école grauite ; on ne peut pas trouver une seule nivaquine dans les hôpitaux alors qu'on nous avait promis l'AMU. Des promesses fallacieuses ! Les populations de Dimbokro attendent que Bédié revienne au pouvoir, dans l'intérêt de tout le peuple?.
Selon elle, le peuple a compris que le président Gbagbo et le FPI ne peuvent pas apporter la paix et que tout le monde pleure pour que Bédié revienne au pouvoir?. M. N'Guessan Koffi, délégué départemental du PDCI, n'a pas non plus été tendre avec le président du conseil général de Dimbokro. Il a affirmé que N'Zi Paul David n'est pas un vrai administrateur mais un patenté besogneux au service de Laurent Gbagbo et de son parti, le FPI?. Et de rappeler qu'à l'occasion de son investiture en tant que candidat à l'élection du conseil général, M. N'Zi Paul David avait affirmé que le PDCI a fait preuve d'ingratitude envers Dimbokro en ne lui faisant pas profiter des pluies de milliards qui se sont abattues sur la Côte d'Ivoire. Je me permets de citer seulement quelques réalisations : le bitumage de la route Toumodi-Dimbokro, celui de l'axe Dimbokro-Ananda en passant par Bocanda et le bitumage de l'axe Akoupé-Kotobi-Daoukro. De manière spécifique, le bitumage de la ville de Dimbokro qui fait aujourd'hui la fierté de la cité du bonheur partagé. N'Zi Paul David a certainement bonne souvenance que lors de sa campagne électorale de 2002, les insignes traditionnels du PDCI ne figuraient sur aucun support ayant servi à sa propagande. A cette époque déjà, nous aurions dû comprendre que ce comportement n'était ni banal ni anodin, mais plutôt l'expression d'un dédain et d'un mépris certain à l'endroit du président du PDCI?.
N'Guessan Koffi se souvient encore de cette lettre ouverte au président Bédié? écrite en 2004 par N'Zi Paul David et qui a été suivie par une autre où il aurait accusé le président Bédié de vouloir attenter à sa vie. Le délégué départemental du PDCI en déduit que David? a trahi sa famille, son frère et la population qui lui ont fait confiance. En vous cachant derrière le devoir de réserve, vous avez toujours brillé par votre absence aux réunions du PDCI aussi bien à Dimbokro qu'à Abidjan. N'avez-vous pas affirmé, lors d'une rencontre et en présence du professeur N'Dri Yoman Thérèse, que vous étiez doté d'une capacité de nuisance inouie et qu'en temps opportun, vous alliez porter l'estocade au PDCI ? Et comme si le militant FPI déguisé en militant PDCI que vous aviez été jusque-là ne rassurait pas ceux qui vous ont mis en mission dans le N'Zi Comoé pour déstabiliser le PDCI et son président, vous avez finalement ôté le masque ce samedi 24 novembre 2007 en faisant allégeance par quatre fois au chef de l'Etat. Vous avez, par ce discours, renié publiquement le PDCI. Vous avez profané la mémoire des vaillants militants tombés en janvier 1950 à Dimbokro pour l'émancipation de la Côte d'Ivoire?, a-t-il martelé avant d'inviter le président du conseil général à démissionner de son poste.
Le meeting de rectification a pris fin dans un certain cafouillage. Après le discours de KKB, l'on a fait passer des artistes pendant que le collectif des secrétaires de section lisait une motion de soutien à Bédié. La foule, déboussolée, a préféré rentrer.
Paul D. Tayoro (envoyé spécial)