lundi 24 décembre 2007 par Le Patriote

Assis à bord de véhicules pick-up et cargos de type Velera destinés au transport de troupes, les 150 soldats des Forces Nouvelles initialement stationnés sur le front Sud saluent la foule présente, les mains en l'air, en signe d'au revoir aux populations de Djébonoua . Des populations avec lesquelles ils ont vécu en bonne intelligence durant les cinq années de guerre. Quelques heures avant, les quelques 200 éléments des FDS CI qui ont passé eux aussi cinq années sur le front de Tiebissou venaient de procéder au même rituel. Deux actes forts qui ramènent à la même réalité sur le chemin de la paix et de la réconciliation : la cérémonie officielle de démobilisation des ex combattants loyalistes et ex-rebelles en présence du chef de l'Etat Laurent Gbagbo et du Premier ministre Guillaume Soro, du représentant du secrétaire général de l'ONU, le sud coréen Choi et de celui du facilitateur, Brahima Badini. On notait également la présence des autorités politiques et administratives des localités sus-citées, des représentants du corps diplomatique, des chefs coutumiers et leurs notabilités, des dignitaires religieux et chef de communautés ainsi que des galonnés des différentes forces en présence. Il n' y a plus de fronts de combat , a dit le chef de l'Etat dans son allocution à Tiébissou. Emboîtant le pas au Premier ministre qui affirmait avant lui qu'il n' y a plus le feu en Côte d'Ivoire et que la guerre ne peut plus reprendre . Fort de cette conviction, le chef de l'ex rébellion a exhorté les dirigeants de l'ONU à faire en sorte que l'indice de sécurité en Côte d'Ivoire baisse du niveau 3 au niveau 1 pour permettre aux investisseurs étrangers de revenir. Aux militaires, Guillaume Soro demande de s'engager sans contrainte et de façon relax dans le processus de DDR . Parce qu'analyse-t-il, il n'y a plus de raison d'avoir peur du désarmement . Donnons du travail aux militaires et ex combattants et le désarmement sera un jeu d'enfants , a-t-il affirmé. Terminant son propos, le Premier ministre dit la volonté des Forces Nouvelles d'appliquer intégralement les accords de Ouaga et surtout d'organiser des élections démocratiques dans les délais prescrits . Le chef de l'Etat a aussi assuré les ex combattants des deux forces de la solidarité et de la reconnaissance de la Nation : l'Etat de Côte d'Ivoire ne laissera aucun de ses enfants sur la route. Nous travaillons pour réunifier les enfants de Côte d'Ivoire. Et toutes les promesses contenues dans les accords de Ouaga seront tenues. Je vous en donne la garantie , rassure-t-il. Mais bien avant, les Généraux Soumahila Bakayoko et Philippe Mangou, respectivement chef d'Etat-major des FAFN et des FDS CI ainsi que le ministre de la défense, Michel Amani N'Guessan ont souligné l'importance de cette double cérémonie qui marque, selon eux, le début de la réunification des deux armées et de la mise en place d'une nouvelle armée respectueuse des valeurs républicaines et d'intégrité morale. Tous ces intervenants ont exprimé leur volonté et détermination à conduire à terme le processus ainsi engagé et qui devra durer environs trois mois. Après l'étape de Tiébissou, toutes ces personnalités se sont déportées à Djébonoua en zones Forces Nouvelles pour y procéder au même cérémonial de démobilisation et de retour en caserne des ex combattants. Les 200 éléments des Forces loyalistes seront convoyés et regroupés au camp Zambakro de Yamoussoukro tandis que les 150 soldats des FAFN démobilisés à Djébonoua seront regroupés au camp du 3e Bataillon du Génie à Bouaké pour y suivre les étapes suivantes du processus de DDR. Reste à espérer qu'aucun autre événement malheureux ne vienne remettre en cause cette dynamique.
Khristian Kara, envoyé spécial
à Tiébissou et Djébonoua.

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