mercredi 26 décembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Dimanche dernier à Yopougon place Ficgayo, 300 déplacés de guerre ont décidé de retourner volontairement dans leur région, précisément à Kouibly, d'où ils ont été chassés pendant la guerre qui a secoué la Côte d'Ivoire. La tristesse et l'amertume se lisaient sur les visages de ces déplacés qui devaient regagner leur département. Dans l'ensemble, ils retournent dans leurs différents villages sans le moindre sou. A bord de 5 cars affrétés pour l'occasion, ces déplacés de guerre ont malgré tout pris le départ hier pour Kouibly. Pour soutenir ces cas sociaux, le maire de Kouibly, M. Gnan Raymond leur a remis la somme de 2000000 F CFA. Cet argent, a-t-il indiqué, est juste pour leur permettre de s'acheter de quoi satisfaire leurs besoins au cours du voyage. Il leur a par ailleurs conseillé de tenir bon, et de ne pas nourrir un esprit de vengeance face à leurs bourreaux d'hier. La Côte d'Ivoire a amorcé une phase de sortie de crise avec le début du désarmement qui a eu lieu à Tiebissou la semaine dernière. Ces déplacés de guerre qui ont enduré les pires atrocités pendant la guerre doivent consentir des sacrifices de plus pour aller vers une paix définitive. Ces déplacés, selon M. Gnanté Jean, président de l'ONG VGDK, étaient éparpillés dans les quartiers précaires de la ville d'Abidjan et vivaient dans des conditions extrêmement difficiles. Certains dormaient même à la belle étoile à Yopougon Wakouboué. C'est pourquoi, a-t-il indiqué, il était nécessaire de les organiser pour permettre leur retour à Kouibly. Il souhaite donc que le Président Gbagbo se penche sur le sort de ces victimes de la guerre. Pour Gomé Hilaire, qui représentait le président de la République, dont il est un conseiller spécial, à cette cérémonie, les doléances des victimes de guerre qui ont décidé de retourner sur leurs terres ne sont pas tombées dans des oreilles de sourds. Le président de la République n'est pas insensible, a-t-il ajouté, aux problèmes que vivent ces Ivoiriens. C'est pourquoi, tout en leur souhaitant bon retour chez eux, le président de la Croix verte de Côte d'Ivoire leur a promis de traduire fidèlement leurs préoccupations au chef de l'Etat.

G.R

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