lundi 31 décembre 2007 par Le Nouveau Réveil

-Moussa Kaka, journaliste nigérien, correspondant de RFI à Niamey,
-Ibrahim Manza Diallo, journaliste nigérien, directeur de publication d'Aïr Info, séjournent dans des prisons nigériennes. Le premier, depuis trois mois. Le second, depuis deux mois. Ils sont accusés d'être de connivence avec la rébellion nigérienne établie au nord du Niger. Deux envoyés spéciaux, de la chaîne franco-allemande ARTE, ont été, eux aussi, arrêtés en décembre 2007 et incarcérés, toujours au Niger. Il s'agit de nos confrères:
-Pierre Creisson, journaliste,
-Thomas Dandois, journaliste.
Il leur est reproché d'être passé outre à la mesure d'interdiction de se rendre au nord du Niger. Préoccupée par cette situation, qui cristallise toutes les attentions et se prolonge fort malheureusement, l'Union internationale de la presse francophone, UPF, voudrait inviter les pouvoirs publics nigériens à une meilleure appréciation des faits. Leur mission de protection des personnes physiques et morales résidant ou séjournant sur le territoire national, de défense du statut d'Etat de droit que revendique tout pays, ne saurait s'accommoder de l'emprisonnement de journalistes dont la mission première est de se battre, quotidiennement, au nom du devoir d'informer et du droit du public à l'information. Après avoir donné de lui, par le passé, l'image d'un Etat soucieux de circonscrire les dérapages langagiers et de maîtriser le débat démocratique, le Niger gagnerait à demeurer proche de cette préoccupation, en s'en remettant, chaque fois que nécessaire,
-aux instances de régulation des médias,
-aux instances d'autorégulation,
-aux médiateurs des entreprises de presse.
L'une des missions essentielles de ces structures est de veiller à la bonne pratique du journalisme, dans tout l'espace francophone mondial. Il leur revient donc de favoriser et d'entretenir le débat contradictoire et la critique, dans le respect des institutions républicaines, avec élégance et mesure, avec pondération et modération. Elles procèdent, le cas échéant, au règlement, à l'amiable, de tout conflit entre les médias et consommateurs de l'information. Dans sa marche vers l'instauration et le renforcement du jeu démocratique et de la liberté d'expression, le Niger doit s'interdire les menaces visant les médias et les agressions contre ceux qui les animent : les journalistes. Et, encore moins des emprisonnements de professionnels de l'information. Considérant que tout journaliste professionnel est à la recherche permanente de l'information, en temps de paix comme en temps de guerre, souvent au risque de sa vie;
Considérant que la collecte de l'information doit être assortie de la vérification de celle-ci et suppose la diversification et la confrontation des sources ;
Considérant que l'exercice du journalisme repose sur la possession d'un bon carnet d'adresses, sans que celles-ci ne renvoient forcément à des relations amicales ou parentales ou à agir de connivence avec qui que ce soit ;
Considérant que le pouvoir et les médias peuvent (et doivent !) cohabiter sans forcément partager les mêmes points de vue;
Considérant que toute critique, par voie de presse, ne cache pas forcément une opposition politique;
Considérant que toute sanction, même justifiée, ne réside ni dans la durée ni dans le nombre de personnes concernées;
Considérant les résolutions de ses 39ème Assises d'Abidjan, de Bouaké et de Yamoussoukro ;
l'Union internationale de la presse francophone, UPF, invite le Président de la République du Niger à user de son pouvoir discrétionnaire pour faire accélérer les procédures judiciaires et déboucher - elle le souhaite et l'espère - sur la libération, dans la mouvance du nouvel an 2008, des quatre journalistes incarcérés.
L'Union internationale de la presse francophone, UPF, demande aux journalistes d'exercer leur métier dans le respect scrupuleux de l'éthique, de la déontologie et des règles et lois en vigueur dans les pays où ils sont amenés à exercer leur métier.
L'Union internationale de la presse francophone, UPF, en appelle à la confraternité et à la solidarité renouvelées de toutes les organisations professionnelles des journalistes et des médias, pour faire en sorte que les procédures en cours débouchent sur la relaxe pure et simple de nos confrères privés de liberté.
L'Union internationale de la presse francophone, UPF, se réjouit de ce que Gwenlaouen Le Gouil, caméraman à la chaîne franco-allemande ARTE, ait, lui, recouvré la liberté le 24 décembre 2007, après huit jours de détention par ses ravisseurs, en Somalie.
Fait, le 29 décembre 2007
Pour l'Union internationale de la presse francophone, UPF,

Le Président international
Alfred Dan Moussa
(225) 05 05 11 47
dangbeu@yahoo.fr

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