lundi 31 décembre 2007 par Notre Voie

L'année 2007 finit aujourd'hui. Elle s'en va avec ses courtes joies et ses lourdes peines. A minuit, naîtra de ses cendres l'an 2008. Ce nouvel an, comme toutes les années qui pointent, est chargée de tous les espoirs. En l'abordant, chacun dressera le bilan de l'an achevé et fera les voeux qu'il souhaite pour son pays et pour les êtres qui lui sont chers.

En Côte d'Ivoire, pays convalescent, sortant d'une crise armée de plus de cinq ans, le bilan de l'année écoulée est forcément dominée par la politique ; par les politiques et les actes qu'ils posent. Dans ce domaine là, malgré les crépitements sporadiques des armes à Bouaké, un bref regard dans le rétroviseur désormais bien nettoyé permet de se souvenir de ce que le bilan de 2007 est positif. Il a commencé le 29 décembre 2006. Ce jour-là, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, laissait éclater son génie politique en invitant le tout courageux et visible chef de la rébellion ivoirienne, Guillaume Soro Kigbafori, au Dialogue direct (DD) . Les uns avaient trouvé l'entreprise audacieuse et irréaliste. Ils n'avaient pas totalement tort, car, jusque-là, l'invité principal du président de la République à la table de négociation refusait cette éventualité. Il ne cessait de répéter à tous ceux qui lui suggéraient cette possibilité : On ne peut pas discuter avec Gbagbo, on ne peut pas s'entendre avec lui. C'est un roublard. Il ne tient pas sa parole?. Les autres, membres du consortium des commanditaires et/ou bénéficiaires de la rébellion, avaient jugé la proposition dangereuse. Eux, ils avaient formé leur association criminelle ou y avaient adhéré soit pour s'emparer du pouvoir d'Etat, soit pour en tirer de grands profits matériels et financiers au détriment du peuple ivoirien. Ici, on a vite compris que le Dialogue direct allait mettre fin, non seulement à la course au pouvoir par les armes, mais aussi aux avantages mal acquis.
Malgré les gémissements et les pleurs de ceux qui, pour ces raisons bien connues, n'en voulaient pas, le DD a accouché de l'accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007, sous la facilitation du Président burkinabé Blaise Compaoré. Fini les préjugés, les invectives et les suspicions. Guillaume Soro Kigbafori est de ce fait le Premier ministre de Côte d'Ivoire depuis le 29 mars. Le 16 avril 2007, le président ivoirien et lui mettaient fin à la zone de partition du pays en deux territoires et installaient le Centre de Commandement intégré, le soubassement de la nouvelle armée de Côte d'Ivoire. Le 30 juillet 2007, ils brûlaient la guerre en mettant le feu aux armes devant 50.000 personnes dont des chefs d'Etat africains et des diplomates, au stade olympique de Bouaké (370 km au centre du pays), fief des ex-rebelles. Du 28 au 30 novembre 2007, Guillaume Soro Kigbafori a rondement organisé la visite d'Etat du président de la République dans la Région des Savanes, au c?ur de la zone ex-assiégée. En cette occasion, Laurent Gbagbo a tranquillement sillonné les départements de Ferké, Boundiali et Tengréla pour étancher la soif des populations du Nord coupées de l'Etat par plus de cinq années de crise. Le 22 décembre courant, Tiébissou et Djébonoua ont abrité la cérémonie de lancement du processus de désarmement pendant que, depuis près d'un trimestre, se déroulent, paisiblement, les audiences foraines instaurées pour fournir des jugements supplétifs d'actes de naissance aux personnes non déclarées à l'Etat civile et ayant plus de 13 ans d'âge.
C'est clair. Le consortium en perdition a beau crier sa mauvaise foi en laissant croire que, depuis l'accord politique de Ouaga, les acquis observés dans le processus de paix en Côte d'Ivoire ne sont que symboliques, la vérité est là, palpable, implacable : avec le DD, fini la violence. Place est désormais à la démocratie, à l'art de la proposition et de la persuasion. Des leaders politiques jusque-là couchés dans leur lit, se surprennent à animer des meetings. C'est ce jeu que le président ivoirien affectionne. Il l'a prouvé à ses compatriotes pendant trente années d'une opposition farouchement réprimée mais résistante et civilisée face au PDCI-RDA, ancien parti unique. Après cinq vaines années de conquêtes du pouvoir d'Etat dans les assauts qui tuent, les uns et les autres réalisent, visiblement, qu'il est temps que la compétition électorale prenne le dessus. Dans le jargon des sportifs, on aurait parlé du match retour à domicile , sur le terrain deLaurent Gbagbo.
Bref, les Ivoiriens devront conjuguer leurs efforts pour contraindre les adversaires du candidat du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) à cesser d'envoyer les jeunes à la mort comme l'on l'observe en cette fin d'année à Bouaké. La Côte d'Ivoire, poumon de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a besoin de retrouver sa place de locomotive. Mais cela ne peut que se faire par une sortie crise réussie, par la compétition démocratique. Bilan contre bilan, propositions contre propositions, perspectives contre perspectives, tous ceux qui aspirent à diriger le navire ivoire et qui continuent de s'autoproclamer majoritaires et légitimes devront quitter les voies sans issue. Ils doivent saisir l'occasion qui leur est offerte par l'accord de Ouaga pour démontrer leur majorité dans les urnes. Tels sont nos v?ux pour 2008. Alors, Bonne année élection et paix?.









C.E cesaretou2002@yahoo.fr

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